Moins
de dix jours pour dire au revoir au Ramadhan. Pour fêter son «départ», les
ménagères sont déjà, sur le terrain, pour s'approvisionner des ingrédients pour
la préparation des gâteaux. Après la fièvre du panier, les ménagères ont
commencé à faire les achats des fruits secs, farine, miel et autres
ingrédients. Dans les marchés, les commerçants commencent à exposer de nombreux
produits avec des prix divers. Cela varie selon les goûts et les bourses.
Cependant, la mauvaise surprise est la hausse des prix de tous ces produits.
Les magasins des fruits secs et des ingrédients de gâteaux ,
sis au Bd Mascara, enregistrent, ces derniers jours, une grande affluence des
clients pour acquérir ces produits, conditionnés dans des boîtes ou vendus en
vrac. Là aussi, l'on remarque que les prix sont assez élevés. «Les cacahuètes
constituent la moitié de la demande des consommateurs, en raison de leur prix,
permettant à la majorité des ménages de s'en procurer et de l'utiliser, dans
toutes les variétés de gâteaux, même ceux qui comportent des ingrédients
essentiels, comme la pistache, les noix et les amandes», a déclaré un vendeur
sur ce boulevard. «La princesse amande», maîtresse de tous les gâteaux
traditionnels, coûte 1.200 DA, non émondée et entre 1.700 et 1.950 DA le kilo,
émondée, selon la qualité. Les pistaches tiennent le haut du pavé avec «pas
moins de 2.400 DA le kilo, voir 2.800 DA , la noix de
coco entre 480 et 600 dinars le kilo, tandis que les noisettes et les noix sont
proposées à 2.200 DA le kilo. Tous ces produits vont en harmonie avec divers
autres ingrédients, indispensables pour satisfaire nos papilles gustatives. Le
sucre d'abord, qui est affiché à 90 DA/kg, la farine de blé tendre conditionnée
en paquet d'un kilo, est proposée à 60 DA et le bidon de 5 kg de miel de sucre
converti à 650 DA. Nombre de ménagères ont ainsi fait part de leur inquiétude
surtout que ces prix sont susceptibles d'augmenter, au fur et à mesure, que les
jours passent. «C'est de la folie, on veut nous arracher la peau ou quoi ?», se
plaint une ménagère. Pour elle, il est hors de question de confectionner des
gâteaux à base d'amande, cette année. «Je compte préparer des gâteaux à base de
dattes et de cacahuètes». Devant la cherté de ses produits, certaines familles
oranaises préfèrent la préparation de gâteaux traditionnels sans arachides,
comme le kaak, makroud, griouech, torno et ghribia). Bien entendu, elles ne sont pas les seules à
opter pour ce choix. Face à la cherté des prix des ingrédients, en général,
nombreuses sont les ménagères qui se retrouvent contraintes de réduire la
quantité et le nombre de sortes de gâteaux. «C'est même trop cher, je vais, à
défaut, utiliser l'arome d'amende pour avoir juste le
goût», nous confie Lamia. «C'est la loi du marché. On a diminué l'importation
de ces produits, comme la noix de coco, les cacahuètes, les noix? C'est la
facture à payer», dira un commerçant. Les petites bourses s'imposent,
néanmoins, un frein à leurs dépenses pour cette circonstance, en invoquant
aussi l'achat des vêtements de l'Aid
. «Nous subissons, déjà, la saignée des derniers jours du mois de
carême, en appréhendant l'Aïd. Je ne peux pas priver mes enfants de gâteaux et
je ne pourrais, également pas, refuser de leur acheter des vêtements pour
l'Aïd» ajoute une mère de 3 enfants. D'autre part au moment où certaines mères
de famille restent encore à cheval sur les traditions et s'attellent, à
l'approche de l'Aïd, à préparer les traditionnels gâteaux, certaines familles
préfèrent plutôt les acheter. C'est la solution facile pour les femmes qui
travaillent et qui n'ont pas le temps d'en préparer. Certaines sont tout à fait
contre cette nouvelle pratique. «La femme est censée être au top de la
préparation des gâteaux. Les femmes qui passent commande le font souvent pour
des raisons pratiques», comme elles tiennent à le souligner. A propos des
tarifs appliqués, leur constante augmentation épouse les exigences du marché et
notamment la hausse des produits de base. En témoignent les prix affichés par
pièce cédée entre 50 et 60 DA pour les gâteau à base d'amende soit environ
1.400 voire 1.600 et 800 à 900 DA le kilo pour les gâteaux à base de
cacahuètes. Les confectionneuses de gâteaux, ces femmes bien installées chez
elles, ont trouvé leur aubaine, en ce commerce très lucratif. Et pour cause :
les adeptes des gâteaux prêts à être consommés sont, de plus en plus
nombreuses. Animées par une seule finalité : bien remplir son assiette le jour
de l'Aïd, avec des pâtisseries traditionnelles.