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Sonatrach: Les financements externes pas écartés

par M. Aziza

Les cadres dirigeants de Sonatrach ont défendu, hier, le bilan 2015 de leur entreprise, avec des prévisions optimistes pour boucler la fin de l'année 2016.

Et contrairement à ce qui a été avancé, ça et là, le P-DG de l'entreprise, Amine Mazouzi a exclu tout effet négatif de la production primaire sur la valeur des exportations. Au contraire, précise le premier responsable de Sonatrach, l'entreprise a bien amorcé le début de l'année 2016 (janvier ?février) avec l'exportation de gaz naturel vers l'Europe. Et de préciser que Sonatrach a été, à plus de 102 % de l'objectif d'exportation fixé, c'est-à-dire, plus de 2 millions de TEP d'exportation que prévu.

Il a affirmé, devant le ministre de l'Energie et des Mines, Noureddine Bouterfa et devant la presse, que le groupe Sonatrach table sur une augmentation de ses exportations en hydrocarbures, à 108 millions de tonnes équivalent pétrole (Tep) en 2016 contre 98,1 millions Tep en 2015, soit une augmentation de 10%.

Mazighi Ahmed, directeur de la Stratégie et la Planification au sein du groupe Sonatrach a affirmé, pour sa part, que la production d'hydrocarbures est en ligne avec les objectifs arrêtés, selon les résultats des cinq premiers mois de l'année 2016. Et d'affirmer que le gros de la croissance va venir à partir de juillet 2016, où Sonatrach va avoir un rythme de production moyen d'un million de tep de produits en plus, et ce, grâce à certains gisements. Le conférencier affirme que les volumes d'hydrocarbures, liquides et gazeux, qui seront commercialisés d'ici la fin de l'année 2016, seront de l'ordre de 163,5 millions de Tep, dont 108 millions de TEP destinés à l'exportation. Faut-il le souligner, la facture de l'importation tourne, aujourd'hui, autour de 2 milliards de dollars, selon les résultats du bilan de l'année 2015. Cette position d'importateur va se poursuivre jusqu'à 2019-2020, date de la mise en service des nouvelles raffineries de Tiaret et Hassi Messaoud, selon les cadres de Sonatrach. Le groupe vise, ainsi, à renforcer ses investissements dans le forage, le raffinage et la transformation des produits primaires, pour devenir une entreprise exportatrice de produits transformés, dès 2020.

Le P-DG de Sonatrach s'est montré optimiste, vu les résultats enregistrés. Il table sur un retour de croissance important de la compagnie, au deuxième semestre de l'année 2016. Il avance le taux d'investissement qui a progressé de 16 %, entre 2014 et 2015. Et de citer la maturation de création des projets jugés très bénéfiques pour l'entreprise. Entre autres, le lancement et la maturation de plusieurs projets dans l'exploration et l'exploitation de nouveaux gisements découverts, durant cette année. Le P-DG cite le projet de ?Revamping des satellites Sud' de Hassi Messaoud, attribué à JGC, au début 2016 et le ?Boosting phase 3' de Hassi R'Mel qui assurera un apport additionnel de réserves récupérables de 400 milliards m³ de gaz naturel et un volume substantiel de condensat et GPL de 20 millions de tonnes.

Le premier responsable de l'entreprise a affirmé, par ailleurs, que le secteur des Hydrocarbures a enregistré un rebond de 5% sur les trois derniers mois de l'année 2015, contre une baisse de 8 %, sur la même période de l'exercice 2014. Et ce, grâce aux investissements, consentis dans le développement des gisements gaziers, ayant généré des quantités supplémentaires d'hydrocarbures, à l'export et à la demande nationale de l'ordre de 3 millions de TEP. Il a fait savoir que l'année 2015 a été marquée par la croissance de 101% des coûts de la commercialisation par rapport à 2014. Par ailleurs, le chiffre d'affaires des exportations a baissé à 33,919 milliards de dollars contre 58,45% en 2014 , en raison de la crise pétrolière.

Le groupe Sonatrach va poursuivre ses investissements tout en comptant, durant les années 2016 et 2017, sur ses fonds propres. Le P-DG affirme que Sonatrach a, actuellement, des placements de fonds, dans des banques publiques de l'ordre de 270 milliards de DA et des bons de trésor de 904 milliards de DA dans le Trésor dont 280 milliards de DA, sont négociables immédiatement. Mais, le recours à l'endettement externe n'est pas totalement exclu : « si le coût du baril se maintient autour de 60 dollars, à compter de 2017, il y aura une forte probabilité que les investissements de Sonatrach seront toujours financés sur ses fonds propres », dira un des cadres du groupe. Et de poursuivre « dans le cas où les prix du baril descendent jusqu'à 30 dollars, les projets des raffineries peuvent être financés par des financements externes à la Sonatrach, mais en commençant, tout d'abord, par des financements internes ».

ENI va rembourser Sonatrach

Le P-DG de la Sonatrach, Amine Mazouzi, a affirmé que sa compagnie a résolu le différend qui l'opposait à la compagnie pétrolière italienne ENI. Il a précisé, dans ce sens, que l'entreprise italienne va rembourser la Sonatrach après avoir puisé, illégalement, dans le gisement de Sif Fatma. Il dira en outre, que l'entreprise ENI est un partenaire stratégique de Sonatrach. C'est un partenaire qui va investir, selon le P-DG, 20 milliards de dollars, dans différents projets dans le secteur, dans la récupération tertiaire, les forages, les installations nouvelles et dans la valorisation du gaz à hauteur de 11 milliards de m³ qui seront destinés à l'exportation.