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Malades chroniques, accidents de la route, rixes, agressions: Plus de 200 personnes prises en charge, quotidiennement, aux UMC

par J. Boukraâ

Le jeûne est l'équivalent d'une «vidange» pour le corps. Il permet, en effet, à ce dernier de se reposer l'espace d'un mois. Mais ces bienfaits ne sont pas le cas pour tout le monde. La quantité ne sert à rien si l'on multiplie des plats beaucoup plus nocifs que bénéfiques. Les jeûneurs justifient leur déchaînement sur le repas de l' ?Iftar' par la faim. Conséquence, chaque Ramadan, plusieurs malades finissent à l'hôpital. Motif : ils ne se plient pas aux conseils de leurs médecins et en font à leur tête. Or, les malades chroniques en particulier, sont tenus de rester vigilants et de se référer à leurs spécialistes. Plus de 200 personnes sont prises en charge, chaque jour, par les équipes des Urgences médicales chirurgicales du Centre hospitalo-universitaire d'Oran, a-t-on appris de la cellule de communication.

Au service des urgences, on croise, également, des jeunes et des moins jeunes, venus pour des points de suture souvent à la suite de rixes. «Un grand classique», confie un infirmier qui s'est habitué, en ce mois, à recevoir ceux qui, sous prétexte de ne pas maîtriser leurs nerfs, en étant sous l'emprise de la faim, finissent par en venir aux mains. Aux urgences, atterrissent également, les accidentés de la route. Pas moins de 150 victimes des accidents de la route dont 3 morts, ont été admises au service des Urgences médicales et chirurgicales du CHU d'Oran, depuis le début du mois du Ramadhan. Parmi les blessés, une quinzaine ont été admis dans un état grave dont 3 ont été amputés d'un ou plusieurs membres. «Les blessés constituent une bonne partie des patients, souvent des cas d'une extrême urgence et nécessitant une intervention rapide des médecins. Les Urgences accueillent beaucoup de blessés, victimes d'accidents de la route, des personnes victimes de coups et blessures volontaires, suite à des disputes où des agressions», souligne un médecin. «Ainsi, entre 15 et 16 intervention chirurgicales sont effectuées, chaque jour» ajoute le chargé de communication du CHUO.

Toutefois les sources médicales interrogées sur le nombre important de patients qui se présentent, quotidiennement, aux Urgences ont indiqué que sur ces dizaines de malades, 25% seulement, sont réellement malades et souffrent de pathologies nécessitant une exploration. Les urgences médicales des différents hôpitaux se retrouvent, à chaque mois de Ramadhan bondées de «vrais» et de «faux» malades. Les urgences médicales sont, ainsi, confondues avec un service de consultation. «Ce sont, des faux malades qui auraient pu être pris en charge, dans les établissements de santé de proximité (EPSP)», a indiqué un médecin urgentiste.