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Constantine - A la veille de l'Aïd El-Fitr: Les prix des habits flambent

par A. Mallem

«Les prix flambent. En cette première journée de démarrage des achats pour l'Aïd El-Fitr, les commerçants vendent jusqu'à 30% plus cher des articles qu'ils étaient en train de commercialiser avant le Ramadan», nous ont avoué jeudi des commerçants d'articles d'habillement qui venaient tout juste de s'installer au square Ahmed Bey, endroit que les Constantinois appellent communément «Dounia Ettaraef » (le monde des merveilles).

« En guise de merveilles, commentera B. Mustpaha, un fabricant local de robes de style qu'il confectionne dans un atelier de la cité Benchergui, c'est plutôt l'enfer des prix ! ».

Et notre interlocuteur de se mettre à expliquer que les préparatifs pour la fête de l'Aïd El-Fitr qui clôture la fin du mois de Ramadan ont démarré à Constantine. Jeudi, nous avons remarqué en effet de nombreux parents, tenant par la main leurs progénitures, qui se dirigeaient, qui abordaient les stands bien achalandés. Il y avait grande animation dans les 42 chapiteaux qui ont été installés dans la partie haute du square pour la vente des articles d'habillement et de ménage. « C'est un jeune investisseur qui a remporté l'offre de concession lancée par l'APC. Il nous a loué, pour ce qui reste du Ramadan, 10 millions de centimes le chapiteau de 12 mètres carrés. Multipliez par 42 et vous aurez le gain qu'il aurait réalisé », nous ont expliqué des commerçants fraîchement installés.

B.Billel, un jeune dépassant la trentaine, qui vend des vêtements pour enfants, pense lui que les prix, en ce début d'opération, sont plutôt abordables. «Voyez, nous prend-il à témoin, un jean ?pantacourt' de 6 à 14 ans, importé du Maroc, que je vends pour 800 dinars. Même tarif pour des pulls couvrant les même âges ». Mais, à côté de lui, son collègue B. Mustapha qui vend des robes de styles kabyle, syrien, turc, qu'il fabrique dans son atelier de 16 machines à Benchergui, ne se montre pas du même avis. « Tout est cher, nous dira-t-il d'entrée, jusqu'à 30% plus cher qu'avant le Ramadan. Surtout les vêtements pour enfants qui sont tous issus de l'importation. Par exemple, le commerçant installé à côté et vendant des bijoux de fantaisie achète l'unité à 10 dinars et la vend à 50. Les couverts de tables de banquet qu'un autre achète à 800 dinars sont cédés à 2500. Mais d'un autre côté, on trouve des ?pantacourts' achetés à 900 dinars pièce qui sont proposés à 1200, c'est plutôt raisonnable. Car, argua notre interlocuteur, il faut penser à récupérer, au moins, l'argent de location du chapiteau ». Ceci dit, il y a le voisin qui vend les habits pour enfants fabriqués localement pour 500 à 700 dinars. Mais l'autre il vend les mêmes articles importés de Turquie qu'il achète à 900 dinars pièce pour les revendre à 1600 dinars. Malgré tout, il ne se contente pas de faire un bénéfice de 700 dinars sur chaque pièce.

Des femmes rencontrées au stand de notre ami Mustapha ont considéré, elles aussi, que les prix sont assez élevés, parfois exagérés. Parmi elles une ménagère, en guise de réponse à notre question, s'est contentée de citer cette sentence populaire disant « que ce soit pour l'Aïd ou pour Achoura, le consommateur est toujours sacrifié ». Et de nous prendre encore à témoins en lâchant : « Vous voyez mon frère, nous venons juste de voir s'éteindre l'incendie des prix des fruits et légumes. Et voilà qu'un autre, celui des articles d'habillement, vient de s'allumer. Et il faut s'attendre à un autre feu : celui des matières premières pour la confection des gâteaux traditionnels de l'Aïd ». Pour le moment, cette opération n'a pas encore démarré à Constantine, mais elle ne saurait tarder.