Boualem M'rakech, président de la confédération algérienne du
patronat (CAP), pense que l'Etat ne doit plus s'occuper de gérer l'économie
nationale et doit libérer davantage les investissements privés. Il a expliqué
lors de son passage mardi à la radio chaîne 3 que des dossiers importants sont
au menu de la 19ème tripartite prévue dimanche. «Nous allons à cette tripartite
avec des dossiers importants, compte tenu de la conjoncture actuelle», marquée
par une baisse des recettes de pétrole. Pour lui, «il est impératif de relancer
la croissance économique sur de nouvelles bases». Il a ainsi annoncé que son
organisation a mis en place une commission de travail pour dégager des
propositions concrètes à soumettre à la rencontre qui va réunir le
gouvernement, l'UGTA et le patronat. «Nous avons étudié les éléments pour une
action nouvelle et une redynamisation de l'économie nationale», a-t-il précisé.
Boualem M'rakech a ainsi
annoncé que la CAP va «proposer la mise en place d'une structure nouvelle par
rapport à la politique économique actuelle et celle que le gouvernement
propose, le nouveau modèle économique». Il relève que cette politique doit être
«accompagnée par un mécanisme nouveau qui doit être rapidement opérationnel et
fonctionnel», car «il faut mettre une structure permanente qui regroupera les
partenaires sociaux pour prendre en charge l'ensemble des actions à mener et
décisions prises par la tripartite». D'autre part, il a appelé à la libération
de l'acte d'investir et au respect des dispositions de la Constitution en
matière de soutien aux investissements et le développement économique. «Il faut
libérer l'acte d'investir et relancer durablement l'économie sur la base des
propositions du patronat». Selon lequel M. M'rakech
«il y a beaucoup de choses à faire ; cette structure permanente constituée des
trois partenaires va mettre en place tout un mécanisme de construction d'une
économie nouvelle». S'il a également relevé que «nous sommes dans une situation
extrêmement difficile, nous subissons les aléas du pétrole», il a par contre
appelé l'Etat à se désengager du processus de production, territoire de
l'entreprise. «L'Etat ne doit pas intervenir dans le processus de production,
car l'entreprise a une fonction bien déterminée, celle du développement». Pour
lui, «il faut que l'entreprise s'insère dans la démarche du développement
économique et social, et cette politique doit aller de l'avant», et que «nous
souhaiterions que la visibilité soit telle que la démarche va être soutenue par
tout un chacun».
En
outre, dans la situation actuelle, «l'Etat doit revenir à ses missions
régaliennes, soit la régulation, et non la gestion de la sphère économique».
«Cette tripartite, je pense, va libérer toutes les énergies. Nous avons des
dispositifs à mettre en place face à une situation économique difficile, car on
ne doit plus compter sur les hydrocarbures », a-t-il dit. A cette 19ème
tripartite, la dernière s'étant tenue au mois d'octobre dernier, qui n'a pas
encore un ordre du jour précis, plusieurs dossiers seront abordés, dont le
nouveau modèle économique concocté par le gouvernement pour relancer la
croissance hors hydrocarbures, la loi sur le travail et le régime des
retraites.