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Le président de l'Assemblée nationale française à Alger: Bartolone pour souffler le chaud

par Moncef Wafi

Le président de l'Assemblée nationale française sera jeudi à Alger pour une visite post-froid qui a caractérisé les relations algéro-françaises ces derniers temps. Selon le communiqué de l'ambassade de France en Algérie, Claude Bartolone devra rencontrer son homologue Mohamed Larbi Ould Khalifa, le président du Conseil de la Nation, Abdelkader Bensalah ainsi que le Premier ministre et son ministre des Affaires étrangères. Au menu de son séjour, les questions économiques et de sécurité régionale, thèmes de travail retenus par les deux Assemblées. Egalement au programme, l'ouverture des travaux de la grande commission interparlementaire présidée ensemble pour la première fois en mars 2013. La deuxième session de travail de la grande commission s'étant tenue à Paris en juin 2014, rappelle le communiqué en question. Selon la même source d'informations, nous apprenons que Bartolone évoquera avec ses interlocuteurs «les multiples facettes de la coopération entre les Parlements français et algérien», et plus particulièrement «le séminaire annuel des fonctionnaires de Parlements francophones de la Méditerranée» et «le cycle de formation au travail parlementaire organisé conjointement par l'ENA, l'Assemblée nationale et le Sénat et auquel participent régulièrement des fonctionnaires algériens».

Au-delà de l'aspect purement protocolaire de cette visite, la présence de Claude Bartolone à Alger sera également l'occasion de raffermir, si besoin est, les relations bilatérales «loin d'être banales», selon Lamamra reprenant l'expression de Bouteflika, mais qui ont traversé une zone de turbulences dues à des «maladresses», pour paraphraser Chevènement qui a été le premier à Alger en vue de dépassionner le débat. Sa présence n'est pas aussi étrangère à la prochaine présidentielle française de 2017. Outre cette réconciliation qui prend forme et le volet économique, avec peut-être la relance des contrats qui devaient être signés entre les deux parties lors de la visite polémique de Valls à Alger, le dossier sécuritaire sera au centre des discussions.

A ce propos, pour une première du genre, une réunion de consultations bilatérales sécuritaires algéro-françaises s'est tenue ce lundi à Alger avec la participation d'experts des deux pays en présence du ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel et l'ambassadeur Didier Le Bret, coordonnateur national du renseignement auprès de la présidence française. A cette occasion, les dossiers sécuritaires communs ont été évoqués à l'image de la Libye, la Tunisie, le Sahel. «Des questions liées à la stabilité de notre région », précisera Messahel. L'objectif d'une telle rencontre, de l'aveu même du ministre algérien, est «de combler un certain vide et un manque de dialogue sur des questions sensibles». Ce manque de dialogue « nous entraîne vers des malentendus », ajoutera-t-il sans les préciser. Pour sa part, la partie française a indiqué que cette réunion a permis d'engager des consultations sur des sujets qui concernent la sécurité commune des deux pays comme la lutte contre le terrorisme et la prévention contre la radicalisation.