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Bien
que les pathologies thyroïdiennes, dont le cancer de la thyroïde, soient en
train d'augmenter en nombre en Algérie, aucune campagne de dépistage n'a été
effectuée dans notre pays, et ce depuis 18 ans. C'est ce qu'a affirmé hier le
professeur Semrouni Mourad, chef de service
d'endocrinologie au centre Pierre et Marie Curie (CPMC) du CHU Mustapha-Pacha,
lors de la clôture d'une série d'activités et de campagnes de sensibilisation
relatives à la semaine internationale de la thyroïde qui est célébrée chaque
année du 25 au 31 mai à travers le monde depuis 2008. Le professeur Semrouni affirme que l'Algérie recourait le plus souvent à
des campagnes de dépistage durant les années 70 et bien après, mais tout ce
travail fut interrompu durant la décennie noire. Il rassure en affirmant que
des négociations sont en cours entre les laboratoires allemands Merck et le ministère de la Santé pour finaliser les
procédures relatives à l'acquisition prochaine d'une clino-mobile
de dépistage des pathologies thyroïdiennes. Cette dernière entrera en service
probablement en octobre prochain, selon Dr Karim Bendhaou,
président de Merck North
West Africa, offrant ainsi ses services gratuitement
aux citoyens tout en sillonnant les 48 wilayas du pays. Cette clinique mobile
sera dotée d'un échographe capable de décrire et relever les caractéristiques
de la thyroïde, avec des examens supplémentaires. L'objectif est d'effecteur un
pré-diagnostic qui servira de référence pour le suivi dans les structures
sanitaires.
En attendant la mise en service de cette clinomobile, le Pr. Mourad Semrouni a encore une fois exhorté les autorités du pays à lancer des opérations de surveillance sanitaire de la teneur en iode de sel. Il précisera que les troubles dus à la carence iodée provoquent plusieurs maladies, à savoir le goitre, l'hypothyroïdie, une diminution de la fertilité chez la femme, diminution du quotient intellectuel ainsi que des maladies plus sévères telles que le cancer de la thyroïde. Le professeur a indiqué que seuls 50 à 60% de sel iodé produit par des entreprises publiques sont bien contrôlés, contrairement aux fabricants privés qui, le plus souvent, ne respectent pas l'iodation. Pour le Pr. Semrouni, l'Etat doit imposer une politique d'iodation non par une réglementation seulement mais surtout par des contrôles rigoureux. Des campagnes de sensibilisation, des conférences-débats ont été organisés par la société algérienne d'endocrinologie et métabolisme (SAEM) en partenariat avec les laboratoires Merck tout au long de la semaine pour sensibiliser le grand public sur les maladies de la glande thyroïde qui, parfois, prennent une forme sévère tel que le cancer de la thyroïde. |
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