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Enquête de la FOREM: Le tabagisme fait un tabac en milieu hospitalier

par Z. Mehdaoui

Une enquête réalisée par la Fondation nationale pour la Promotion de la santé et le Développement de la recherche (Forem) révèle l'ampleur du «laisser-aller» en milieu hospitalier, notamment, pour ce qui est de la consommation du tabac. En effet, l'enquête effectuée dans sept grands hôpitaux d'Alger indique, clairement, que les médecins fument et prennent du tabac à chiquer, en milieu médical, alors qu'ils sont censés donner l'exemple, devant les malades.

La même source note que les enquêteurs du FOREM se sont rapprochés des médecins d'Alger, de différents statuts (professeurs, résidents, assistants de santé publique, maîtres assistants, des deux sexes). L'enquête a été effectuée par 17 étudiants en médecine et a touché 1.023 médecins, dans différents hôpitaux d'Alger (CHU Mustapha, EPH Kouba, Bologhine, Rouiba, EHS Zemirli, CHU BEO, Hôpital de Ben Aknoun). Selon cette enquête, qui s'est déroulée du 1er au 24 mai 2016, sur les 1.023 médecins interrogés 57% sont de sexe masculin et 43% de sexe féminin. La même source indique que 47% des médecins fumeurs sont des hommes contre 19% pour les femmes. Sondés, 97% des médecins affirment qu'ils fument des cigarettes au moment où 2,3% disent prendre du tabac à chiquer. 6 % fument au travail notamment, au bureau et dans leurs services, 15 % fument dans les toilettes et 79% fument à l'extérieur du service, indique l'enquête qui souligne que 81% des médecins questionnés considèrent que le tabac est, pour eux, un tranquillisant, alors que 2% estiment que c'est un stimulant.

Les médecins soutiennent, à 99%, que le tabac est nuisible pour la santé, mais 65% (pour les deux sexes) d'entre eux déclarent que le tabac, les aident dans le rendement de leur travail quotidien.

«Cette enquête montre, encore une fois, l'étendue de la consommation de tabac, en milieu médical.

Elle appelle à des mesures urgentes, dans le cadre de la sensibilisation et la prévention. Elle exige, en outre, des mesures répressives telles l'interdiction absolue du tabac, dans les établissements de santé mais également, dans les universités et les structures de l'Education nationale», préconise la FOREM qui conclut en soulignant que les médecins sont censés être les mieux placés pour donner des conseils de prévention pour lutter contre ce fléau. A noter que les enquêteurs de la FOREM ont sélectionné une quinzaine de questions. La majorité des praticiens interrogés affirment qu'ils ont commencé la cigarette ou le tabac à chiquer, durant leur cursus universitaire ou au lycée.