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Yessad Mohamed (entraîneur du GCM): « Le rêve est devenu réalité »

par Propos Recueillis Par Mohamed Belkecir

Yessad Mohamed a pris le train en marche dans des conditions difficiles puisqu'il est le troisième entraîneur à prendre les destinées de la barre technique du GCM cette saison. L'ex-joueur du Ghali, qui est passé de l'autre côté de la barrière, a du cravacher ferme pour monter une équipe qui a souffert pour accéder en Ligue 2. A l'instar de son président, il a savouré comme il se doit cette accession mais sans trop verser dans l'euphorie. Car notre interlocuteur n'a pas oublié les moments difficiles qui l'ont marqué au cours de cette saison en annonçant du reste, sur insistance de son père, qu'il ne poursuivra pas l'aventure avec son club de toujours, dont l'avenir est incertain.

Le Quotidien d'Oran: Que vous inspire cette acccession ?

Yessad Mohamed : L'accession est un rêve. C'est ma seconde consécration qui est le fruit de seize années de dur labeur. Je remercie le président qui n'a pas lésiné sur les moyens en m'offrant les meilleures conditions de travail, tout en me donnant carte blanche, ainsi que le wali Affani qui a cru en cette équipe en ne cessant pas de nous motiver pour concrétiser cet objectif, et je le remercie du fond du cœur pour son assistance et son comportement envers les joueurs. Ma pensée va tout droit aussi vers les vrais supporteurs qui aiment le GCM.

Q.O.: Après un mauvais départ et la forte concurrence, vous vous attendiez à relever le défi ?

Y.M.: A mon arrivée, seuls six joueurs pouvaient prétendre à une place de titulaire. Mais, à la longue et avec les moyens du bord, j'ai pu former un groupe homogène. A force de travail et d'abnégation et sans leur mettre de pression concernant l'objectif assigné, les joueurs ont adhéré à ma démarche. J'ai eu l'idée de ne pas prononcer le terme « accession », en leur faisant refléter seulement l'aspect financier pour lequel ils sont recrutés. Cette astuce a tenu le temps de les mettre dans le bain, et c'est ce qui les a motivés à travailler et à sortir la tête haute de cette rude bataille où personne ne nous a fait de cadeaux.

Q.O.: Beaucoup de rumeurs ont circulé ces derniers temps sur le non respect de l'éthique sportive. Quel est votre avis ?

Y.M.: L'éthique a été respectée au vu de la manière dont ont été disputées les rencontres. Nos matchs ont été des chocs aux scores durement acquis, en témoignent les fans et les officiels. Contre le SKAF, nous étions supérieurs même avec ce résultat étriqué. Mes joueurs et moi-même avons été accusés par le RCBOR. Quelle aberration ! L'équipe a prouvé le contraire en promettant au wali de gagner le match de la dernière chance où c'était un véritable quitte ou double. Le jeu était extrêmement physique et la victoire fut difficile. Nous avons un onze percutant à l'extérieur et Khemis est une équipe vulnérable, comme en témoignent ses défaites à domicile.

Q.O.: Vous n'aviez pas douté après la défaite face au RCBOR à domicile?

YM.: Dans ce match, je ne le cache pas, j'ai douté au vu des festivités dans le stade, par les cérémonies incompréhensibles de remise de cadeaux, les photos avec des joueurs avant d'entrer dans les vestiaires alors qu'ils devaient être dans une phase de concentration maximum. Il y avait trop de monde sur le terrain. Le destin a voulu que cette fête soit différée à plus tard. C'est ça aussi le manque d'expérience.

Q.O.: Quels sont les ingrédients qui ont permis au GCM de déjouer les pronostics ?

Y.M.: C'est simple. Je citerai dans l'ordre un calendrier favorable, un onze courageux, les performances à l'extérieur, une infirmerie vide, le soutien de la galerie et l'assistance des autorités locales que je remercie énormément.

Q.O.: Que pourriez-vous ajouter ?

Y.M.: Je ne suis pas égoïste et je dirais que l'accession du Ghali est une synchronisation d'un travail collégial de toutes les parties sincères qui ont gravité autour du club. Le GCM est mis sur rails pour défendre ses couleurs et évoluera dans une division supérieure. Pour ma part, j'ai décidé de me retirer, tout en espérant qu'on prenne soin du club afin de ne pas reprendre l'ascenseur dans les sens inverse. Je remercie le wali et le président, sans omettre les supporters que j'admire et qui nous ont accompagnés tout au long de notre parcours.