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Finale Ligue des champions d'Europe: L'Atletico pour une première, le Real pour étoffer son palmarès

par Adjal Lahouari

L'histoire est-elle vraiment un éternel recommencement ? En tout cas, les socios du Real Madrid y croient fermement en rêvant d'un onzième sacre ce soir à partir de 19 h45 face au voisin de l'Atletico, se référant à la finale 2014 remportée par leur équipe. Les fans de l'Atletico, eux, qui ne croient pas à cette sorte de « fatalité », visent une première dans l'histoire du club , arguant qu'à quelques poignées de secondes près, c'est leur club qui aurait remporté la coupe aux grandes oreilles. Il est évident que le contexte n'est plus le même qu'il y a deux ans, en ce sens que l'Atletico a gagné en maturité et a parfaitement assimilé la philosophie de son coach Diego Simeone. En outre, des joueurs techniques, à l'image de Saul, ont progressé, alors que Griezman fait partie des meilleurs attaquants du monde. Une équipe qui parvient à éliminer des adversaires réputés par leur jeu collectif et leur art du pressing, à savoir le Barça et le Bayern, on doit obligatoirement s'en méfier. C'est que les Colchoneros ont parfaitement adhéré à la méthode de leur coach, qui, très réaliste, veut prouver que même inférieure globalement à ses adversaires, son équipe peut gagner et déjouer les pronostics les plus affûtés. Provoquer l'indécision chez les bookmakers les plus pertinents est déjà une victoire non négligeable pour l'Atletico et son entraîneur. Les vieux puristes d'il y a cinquante ans parlent même de retour du béton de la décennie 60, sous l'influence du célèbre Helenio Herrera avec son terrible Inter de Milan. C'est cet épouvantail que le Real doit affronter ce soir. Un Real qui a retrouvé son efficacité depuis que Zidane est aux commandes. L'équipe est plus équilibrée que lors de l'époque Benitez, avec des joueurs plus confiants en leurs moyens. Il est certain que, du côté de la « Maison Blanche », tout le monde est convaincu que l'adversaire, outre ses facultés défensives, sait se projeter aussi vers l'avant. Aussi, des observateurs prédisent que, sous une forme différente, les coéquipiers de Ramos seraient enclins à avoir recours, eux aussi, aux contres, se méfiant tout spécialement de Griezman et Torrès, ce dernier retrouvant ses sensations en cette fin de carrière. D'ailleurs, il sera très motivé, déclarant à tout bout de champ que « cette finale est le match le plus important de ma vie ». Quant à Godin, le maître de manœuvre du secteur défensif, il promet au Real « une surprise tactique et physique ». Comme on le voit, le décor est planté et il y a tout lieu de s'attendre à un affrontement serré et indécis entre deux formations qui se connaissent fort bien. Ce qui est sûr, c'est que la coupe prendra le chemin de Madrid. Le tout est de voir vers quel quartier, celui de Chamartin ou d'Arganzuela. Enfin, il est certain que, pour le perdant, ce sera une saison ratée, les deux autres trophées ayant été arrachés par l'ennemi commun, le Barça.