De nombreux habitants de Bab El- Kantara ne cessent de poser des questions sur l'état d'abandon dans lequel sont confinés certains monuments historiques, de la ville, datant de l'époque romaine : les Arcades romaines, les Thermes parsemant le chemin des touristes et la Statue de Constantin qui se trouve sur la place de la gare.

Ces derniers jours, leur attention est focalisée sur ce dernier monument qui se trouve totalement, à l'abandon et livré à la déprédation. «A l'instar du Monument aux Morts de la Guerre 14-18 qui se dresse sur le promontoire de Sidi M'cid et a fait, dernièrement, l'objet de toilettage, la statue de l'Empereur romain Constantin devrait bénéficier de la même attention de la part de la municipalité, ont-ils considéré, car c'est, aussi, un monument de la ville, au même titre, d'ailleurs que le pont de Bab El-Kantara, la passerelle de Sidi M'cid, etc. Or, cette stèle dont l'intérêt historique et touristique ne peut échapper aux gestionnaires du domaine touristique de la ville, est laissée à l'abandon. Dernièrement, les opérateurs qui ont exécuté une opération de goudronnage de la place, ont évité curieusement de toucher à l'espace immédiat formant le réceptacle de la stèle ». « Pourquoi ? », se sont-ils demandés. Et de s'en prendre, à la fois, aux services de l'APC, à ceux du secteur du Tourisme et du domaine archéologique.

Pour plus d'information, nous avons interrogé, à notre tour, le président de l'Association ?Les Amis du Musée' de Constantine, M. Bennacef, en l'occurrence, qui nous a répondu aussitôt : « en vérité, dans le cadre de l'association et en tant que citoyen militant pour la conservation des trésors archéologiques de la cité, nous n'avons jamais cessé de parler de cette statue. A chaque fois que l'occasion s'est présentée, nous avons évoqué la question devant les autorités de la ville. Hélàs ! s'est désolé notre interlocuteur, comme pour le cas du ?Chemin des Touristes' dont nous n'avons cessé de parler depuis 2009, notre militantisme nous a valu d'être marginalisés et mis à l'index, durant une période de cinq ans». Le Dr. Messai Abdelghani, vice-président de l'APC qui était, il y a quelques mois seulement, en charge des Affaires culturelles, nous a avoué que durant toute sa mandature il n'a jamais entendu évoquer le cas de ce monument, au sein de l'organe délibérant ou parmi ses collègues élus. Revenant à M. Bennacef, ce dernier nous livra un bref historique concernant la statue de Constantin en révélant que la statue qui se dresse, aujourd'hui, à la Place de la gare n'est pas la véritable statue de cet empereur romain. « Ce n'est qu'une copie, a-t-il dit car l'original se trouve à Rome. En 1912, cette copie, œuvre d'un certain Bracelle, a été ramenée de la capitale italienne et fut implantée, tout d'abord, à l'endroit du rond-point supérieur de la Brèche, face au bâtiment actuel de la grande poste, plus précisément à l'endroit où se dresse maintenant la guérite de la police. En 1913, les autorités coloniales de la ville ont décidé de la déboulonner et la transférer à l'endroit où elle est, aujourd'hui, à cette Place de la gare de chemin de fer qui était, dans l'antiquité, un champ de courses pour les chars romains ».

Notons pour terminer que cette question qui a été soulevée par les citoyens de Bab El-Kantara nous fait revenir en mémoire la déclaration qui nous a été faite, dernièrement, par le directeur de la Culture, à l'occasion de la clôture du mois du Patrimoine, à propos de l'implication timide des collectivités locales, dans la préservation du Patrimoine culturel et archéologique en général.