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Maladies saisonnières: Le dispositif d'alerte activé

par Yazid Alilat

Le dispositif d'alerte de maladies et affections spécifiques à la saison estivale va être, bientôt activé, a annoncé, hier mercredi, le Pr Smaïl Mesbah, directeur général de la Prévention sanitaire au ministère de la Santé.

«La saison estivale est une saison particulière avec des regroupements de personnes, d'apparitions de maladies saisonnières, il faut, donc, prendre des mesures de prévention sanitaires et d'hygiène», souligne-t-il dans l'émission l'Invité de la rédaction de la radio Chaîne 3. «Le contrôle sanitaire sera renforcé avec le dispositif général de prévention en matière de sécurité et de quiétude des citoyens, et il le sera, également, en collaboration avec les autres secteurs, dont l'Agriculture et le Commerce», a-t-il dit.

Pour la saison estivale, propice à l'apparition, notamment, de maladies à transmission hydrique (MTH), il a souligné que le ministère travaille sur trois axes, en matière de sécurité sanitaire, dont le renforcement du dispositif d'alerte des maladies qui apparaissent, en été, comme les intoxications alimentaires, et contribue à la préservation de l'hygiène et la salubrité publique, dont les eaux de boisson et de baignade.» Selon lui, «ces éléments de contrôle sont, systématiquement, faits à travers le territoire national, dont le contrôle de l'eau, et des aliments», et «les choses avancent bien».

Le Pr Smaïl Mesbah a expliqué que «depuis deux mois, on a renforcé la formation des agents de contrôle, dans toutes les wilayas côtières, selon des directives bien précises pour les eaux de baignade et piscines. Il y a, aussi, le dispositif de détection et d'alerte précoces, et cela est lié aux foyers potentiels de maladies ou de bactéries», a-t-il expliqué, relevant que «le dispositif prend en charge tous les éléments de prise en charge et de réactivité, par rapport à des épidémies ou des situations d'urgence.» En parallèle, il y a, également, «les mesures de contrôle des aliments et eaux de boisson qui sont détruits, systématiquement, et la fermeture des établissements, en cas de fraude». Le Pr Smaïl Mesbah a évoqué sur ce registre «une cinquantaine de fermetures, 5 tonnes de denrées périmées et produits saisis et 50 poursuites judiciaires contre les contrevenants», en 2015. «Il y a un gros travail de sensibilisation, sur ce sujet, et la répression va être un élément plus important pour mettre à l'abri les citoyens.»

Par ailleurs, il a relevé que l'hygiène dans les hôpitaux et structures sanitaires publiques et privées «est une priorité absolue, des mesures d'hygiène sont édictées et font l'objet d'un suivi et de sanctions.» Et, à l'occasion de la Journée mondiale de l'Hygiène, qui sera célébrée, ce jeudi 5 mai, il a annoncé que «cela va nous permettre la mise en place de la charte de la sécurité et des patients, où chaque hôpital, avec l'ensemble du personnel, s'engageront à mettre en œuvre ces directives pour faire que la devise -un hôpital propre- soit une réalité, et en cas de défaillance, il y aura des sanctions.»

Pour le Pr Mesbah, «il s'agit de faire en sorte que l'ensemble du personnel d'une structure de santé s'engage à mettre de façon stricte, les mesures de sécurité des patients, et cela sera la responsabilité de chacun, et en cas d'accidents, il y aura les mesures appropriées. Cela va déterminer les responsabilités de chacun», a-t-il expliqué. Car le problème de l'hygiène «est celui de l'ensemble des personnels pour assurer la sécurité des soins pour les patients», a-t-il rappelé, avant d'affirmer, catégorique, que «la nourriture, dans les hôpitaux, est systématiquement et obligatoirement contrôlée, avec le plat témoin pour déterminer l'origine d'une maladie, éventuellement.» Mais, sur le manque d'hygiène, dans certains hôpitaux, il a reconnu, cependant, qu' «il y a des situations déplorables dans les hôpitaux, mais il ne faut pas généraliser.» «Bien sûr qu'il y a des images déplorables que nous devons, tous, combattre. On doit être déterminés face à ces comportements», a-t-il dit. Sur les menaces sanitaires aux frontières, il a notamment souligné que le dispositif de veille et d'alerte «est permanent et non pas saisonnier. Il y a un dispositif juridique, à un très haut niveau, et celui d'alerte et de riposte aux menaces sanitaires, avec l'OMS. Il y a, également, un fonds des urgences pour avoir les moyens financiers nécessaires pour renforcer ce dispositif en équipements et moyens, avec renforcement des hôpitaux, et permettre aux laboratoires de référence, l'Institut Pasteur en l'occurrence, d'être en mesure de détecter ces maladies et faire les diagnostics, en Algérie. Cela nous permettra de faire face aux menaces et être en situation de les détecter», affirme le Pr Mesbah, qui précise que «nous avons les moyens d'y faire face, en termes de prise en charge, de détection...» Il citera notamment, les virus d'Ebola et Zika, et «aucun cas n'a été détecté.» Par ailleurs, il a confirmé que le carnet vaccinal a été élargi à quatre nouveaux vaccins, portant la liste à 11 vaccins. «L'actualisation du carnet s'est faite, depuis plusieurs années. Cette fois-ci, nous sommes dans la capacité d'introduire 4 nouveaux vaccins, cela a induit un effort financier de la part du gouvernement qui passe de 3 milliards de dinars à plus de 10 milliards de dinars», poursuit-il, expliquant que «nous avons réussi les objectifs du millénaire (OMD), en matière de mortalité infantile. Nous sommes en situation d'éliminer le paludisme et le trachome, dans les wilayas du Sud.» Et puis, «tous les vaccins sont disponibles, on n'a aucun problème de disponibilité, nous en avons en quantité et en nombre suffisant. Il y a un stock de sécurité de 25% des besoins, soit 3 mois».

Sur la question des Subsahariens et des réfugiés syriens, il a, notamment, relevé que «nous ne faisons pas de discrimination, ces populations font l'objet de dépistage, au niveau des DSP, en termes de vaccination et de prévention».