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Message de Bouteflika, à l'occasion du 1er mai: La générosité de l'Etat «au passé», place à la compétitivité

par Synthèse: A. Zerzouri

«La Fête du travail, cette année, est synonyme, pour les forces vives du pays, d'un départ pour faire face à l'impact néfaste de la crise économique mondiale», a considéré le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, dans un message, à l'occasion du 1er Mai, lu hier à Oran, en son nom par Mohamed Benamar Zerhouni, conseiller à la Présidence.

Non sans préciser dans ce sillage que «nous n'avons aucune responsabilité», dans cette crise économique mondiale, «ni nous Algériens ni de nombreux peuples qui luttent, quotidiennement, pour arracher leur droit au développement et au progrès», a-t-il, encore, précisé dans ce contexte. Elle est bien là cette crise et il faut bien s'y adapter ou disparaître, doit-on lire, en filigrane de ce message. Dans ce cadre, le chef de l'Etat rappellera les avantages que recèlent le pays pour faire face à cette crise économique, notamment «les réalisations concrétisées, durant ces dernières décennies, à la faveur d'un effort d'investissement colossal», lesquelles réalisations «ont contribué à l'édification des infrastructures de base indispensables au développement socio-économique», et qui permettent d'aspirer, «à l'édification, en un court laps de temps, d'une économie productive, diversifiée et compétitive», estimera-t-il. Une aspiration qui va de pair avec «la promotion et le développement de la production nationale», qui nécessitent «un saut, pour nos entreprises, de manière à pouvoir reconquérir le marché national», relèvera-t-il. Cette orientation ou évolution, visant «une production et une consommation du produit local» est soutenue par une politique protectionniste qui, justement, consacre «le principe de la préférence nationale, en accordant la priorité au produit national, dans les marchés publics lorsqu'il est disponible et répond aux critères requis». Cette tendance contribue «à une réduction du volume des importations» et le cap est «à maintenir impérativement», insiste le président de la République dans son message. Plaidant pour «la rigueur dans la gestion des fonds publics et l'utilisation de nos ressources naturelles et la poursuite et l'approfondissement des réformes économiques structurelles, en cours», il appellera les forces ouvrières soucieuses de la sécurité de l'économie du pays, «d'appuyer et de renforcer nos politiques de développement pour se libérer, complètement, de leur dépendance aux hydrocarbures». Et évoquant dans ce sillage «la réunion de la tripartite, prévue prochainement», il signifiera que cela sera l'occasion «d'une concertation autour de la poursuite du développement économique, dans le sens de la consolidation de la dynamique, enclenchée depuis quelques années, en matière de création d'emplois, de baisse du taux de chômage, notamment parmi les diplômés universitaires et de perfectionnement du système national de Formation, pour être au diapason des exigences, en terme de main-d'oeuvre qualifiée». Le tout «doit se faire dans un climat serein, permettant de relever les défis et de concrétiser les engagements dans le domaine économique», ne manquera-t-il pas de rappeler. Un appel est, ainsi, lancé à l'ensemble des travailleuses et travailleurs «à consolider leur soutien à l'effort national consenti en vue de réaliser les objectifs du Pacte national économique et social de croissance». Ajoutant à l'intention des masses laborieuses, «je vous exhorte à ne ménager aucun effort pour la stabilité de l'Algérie et la préservation de la place qui est sienne, dans le concert des Nations. Et vous assure, de mon côté, que je continuerai à œuvrer, inlassablement, à la consécration des vertus du labeur et du mérite par le travail et l'abnégation dans la culture de notre société et à la préservation des intérêts légitimes des travailleurs». Ainsi, sans le dire, textuellement, le message du président de la République indique que l'époque de la rente est révolue, et cela est plus perceptible lorsqu'il parle de «la générosité de l'Etat» au passé. Lorsque l'Etat disposait de ressources extérieures considérables, cela s'est traduit «par la réalisation de millions de logements, au profit des familles algériennes ainsi que des infrastructures de santé et d'éducation, venues répondre aux aspirations légitimes de notre peuple, en sortant de l'épreuve de douleurs et de destruction de la tragédie nationale», relèvera-t-il. Maintenant, place à «la compétitivité des entreprises», et au «rendement des travailleurs», laissera clairement entendre le message du président de la République. Non sans rappeler que cette année, la fête du 1er Mai, célébrée sous le thème «solidarité avec le peuple sahraoui», «intervient après l'adoption de la Constitution amendée?qui nous permettra de parachever le processus des réformes initié, ces dernières années, au plan politique en poursuivant la consolidation de l'Etat de droit et de justice, le renforcement des garanties de protection des droits et des libertés du citoyen, la consécration du pluralisme politique et des droits de l'opposition et de l'alternance démocratique».