Au bout de leur peine, les enseignants contractuels
protestataires qui sont demeurés fidèles à leur principe, s'accrochant jusqu'au
dernier moment, à leur revendication, et qui, de ce fait, ne se sont pas
inscrits sur les listes des candidats, au concours du 30 avril, se sont
regroupés, hier, devant la Maison du Syndicat, place du 1er Mai, pour
solliciter une intervention de Sidi Saïd, en leur faveur. Tournure inattendue
des évènements. Avec presque une bonne dizaine de syndicats autonomes en
activité, dans le secteur de l'Education nationale, les enseignants
contractuels se retrouvent, au bout du chemin, à requérir une intervention du
patron de la Centrale syndicale UGTA, auprès de Mme Benghebrit.
Retour sur un conflit qui a fait l'actualité durant ces quatre dernières
semaines. Le 27 mars, les enseignants contractuels entament, à partir de
Bejaia, une marche vers Alger. Le 4 avril, à 8 h, les marcheurs seront bloqués
à Boudouaou, où ils observeront un sit-in et une
grève de la faim, jusqu'au matin du 19 avril. Ce jour-là, à 3h, les
manifestants ont été évacués par la police. Embarqués dans des bus, les
enseignants contractuels seront renvoyés vers leurs wilayas de résidence. Ils
reviendront à la charge le 24 avril, en observant des sit-in devant les
directions de l'Education, à travers les grandes agglomérations. Des sit-in qui
ont été rapidement dispersés par les services de sécurité. Le jour suivant, la
police les empêchera de se regrouper dans la wilaya de Boumerdès
et contrecarrera l'action des contestataires qui voulaient organiser une
seconde marche vers Alger. Sans oublier de mentionner la journée de
protestation organisée, le mercredi 13 avril, par 3 syndicats ( Cnapeste, CLA et SNTE), en signe
de soutien et de solidarité avec le mouvement des contractuels.
Du début, jusqu'à la fin, la réponse de la tutelle,
appuyée par les ministres du Travail, de l'Intérieur et du Premier ministre a
été que: le recrutement sans passer par le concours
est « impossible ». Cela ne veut pas dire, bien sûr, qu'il n'y a pas eu de
dialogue entre les deux parties en conflit. Bien au
contraire, de nombreuses rencontres ont ponctué le mouvement, et les
négociations entre les deux parties qui n'ont pas abouti, donc, à la
satisfaction de la revendication principale des contractuels, à savoir
l'intégration sans passer par le concours, ont permis d'arracher, au moins, un
acquis de taille qui va profiter à tous les contractuels qui se sont rattrapés
en s'inscrivant au concours, lors du délai supplémentaire, de deux jours, qui
leur a été accordé, après leur évacuation de Boudouaou,
en l'occurrence la valorisation de l'expérience professionnelle (un point par
année, à hauteur limite de 6 points). Lassés, ainsi, par une longue
manifestation, conclue sur un échec du dialogue et aggravée par le refus des
pouvoirs publics de recourir à la médiation avec les trois syndicats (Cnapeste, CLA et SNTE), désignés pour cette mission de
recherche d'une solution honorable et acceptable, par toutes les parties, les
contractuels non inscrits au concours se sont
retrouvés dans une profonde solitude et se sont tournés vers le SG de l'UGTA,
Sidi Saïd. « Nous sommes une quinzaine de contractuels et on se trouve au siège
de la Centrale syndicale UGTA, afin de soumettre notre problème à M. Sidi Saïd
», nous a déclaré le Coordinateur national des enseignants contractuels, Bachir
Saïdi. Joint, hier, au téléphone, au moment même où
il se trouvait, avec d'autres contractuels au siège de l'UGTA, M. Bachir Saïdi a considéré que « Sidi Saïd étant réputé de par ses
capacités à régler beaucoup de problèmes et de dossiers épineux, nous sommes
venus le solliciter pour intervenir, en notre faveur et voir avec le ministère
de l'Education nationale comment traiter le cas des enseignants contractuels
qui ne sont pas inscrits au concours du 30 avril ». Quelle solution procurer à
ces cas de contractuels non inscrits au concours ?! Leur permettre de passer le concours
avec le certificat de travail, ouvrir une 2ème session,? des suppositions, des
pistes de solutions, mais la balle est dans le camp de la tutelle, qui a d'une
part tout intérêt à clore tout un chapitre de la contestation, et d'autre part
faire gagner ces personnels à la cause de l'UGTA -dont les troupes au sein du
secteur sont en position de faiblesse- et qui ne cache pas ces derniers temps
son ambition de revenir en force sur cette scène longtemps détournée de son
influence. Enfin, le défi maintenant pour le département de la ministre
de l'Education nationale est d'assurer ce 30 avril un examen transparent, pour
éviter toute forme de protestation, d'autant que Mme Benghebrit
s'est engagée à faire respecter le principe de l'équité et de la justice, entre
près d'un million de candidats inscrits aux épreuves de ce concours pour 28.000
postes.