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Constantine - Des enfants de chouhada veulent créer une nouvelle organisation

par A. Mallem

Les enfants de chouhada, structurés au sein du Mouvement national des enfants de chouhada libres, une organisation non encore agréée officiellement, et qui ne se revendiquent d'aucune organisation appartenant à la mouvance des anciennes organisations de masse coiffées par les partis connus, comptent tenir un conclave les 22 et 23 mars courant dans la wilaya de Batna pour «étudier la situation sociale de ses membres dans la conjoncture politico-économique que traverse le pays et parler du sort qui a été réservé à des revendications qu'ils ont présentées dernièrement aux organes concernés de l'Etat», nous a expliqué hier le représentant du mouvement dans la wilaya de Constantine, M. Rebrabi Abdesselem. «Nous nous pencherons d'abord sur la question de l'article 25 de la loi du moudjahid et du chahid qui a créé une sorte de «fitna» entre les enfants de chouhada, ajoute notre interlocuteur pour motiver la rencontre en question qui va, selon lui, réunir 25 wilayas du pays et plus d'une cinquantaine de membres du mouvement».

Ajoutant dans ce sens : «Nous allons demander la révision de l'article en question, nous prononcer et donner notre point de vue sur la question d'actualité concernant la criminalisation du colonialisme français, sur la question de la double nationalité qui a été portée dans l'amendement de la Constitution adoptée par les deux chambres du Parlement. Il sera question également de l'éventualité de création d'un parti politique ou de sortir avec une nouvelle forme d'organisation qui puisse être plus représentative de tous les enfants de chouhada qui se sentent marginalisés par les organisations officielles», a expliqué le représentant du mouvement dans la wilaya de Constantine. M. Rebrabi considère que l'enfant de chahid est pointé du doigt par les citoyens qui l'accusent de se sucrer abondamment en puisant dans le Trésor de l'Etat alors qu'en réalité, sa situation socioéconomique laisse à désirer et il n'est pas loin de vivre dans la précarité. «Et puis, rétorque notre interlocuteur, il faut que chacun sache que la pension accordée à la femme de chahid cesse d'être versée à la mort de celle-ci. Elle ne peut pas être reversée à ses enfants. De ce fait, l'enfant de chahid aujourd'hui ne possède aucun avantage étatique de plus que celui accordé au simple citoyen».