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Après la crise financière de 2008, voici venue celle de 2016 ? C’est la question que se posent nombre d’opérateurs de marché qui s’inquiètent des turbulences actuelles des principales Bourses mondiales, ces dernières ayant chuté de 10% en moins d’un mois. Dans les commentaires quotidiens, il n’est pas rare de relever la mention «krach rampant» même si, pour l’instant, les autorités politiques et monétaires semblent ne pas trop s’alarmer, du moins officiellement. Mais l’une des raisons dont on parle le moins, et pour cause, concerne les doutes croissants quant à la santé des banques européennes notamment italiennes. En décembre dernier, Rome s’est portée au secours de quatre établissements menacés de faillite. Depuis, il ne se passe pas un jour sans que des nouvelles négatives ne soient publiées concernant la proportion importante de créances douteuses qui affectent le secteur bancaire italien. Selon les estimations, elles seraient de l’ordre de 150 à 200 milliards d’euros, voire plus. Dans un secteur fragmenté (il compte 685 établissements de tailles différentes), de nombreuses banques n’ont pas les moyens de faire face à cette situation et font donc appel au gouvernement pour être renflouées. Plus grave encore, ces banques à la santé fragile se refinancent en vendant leur dette à leurs clients sous forme de produits financiers plus ou moins garantis. Le résultat est que de nombreux épargnants risquent de tout perdre en cas de faillite tandis que des entreprises, le plus souvent des PME, se verraient coupées de toute source de crédit. Les autorités européennes ont reconnu à demi-mot la gravité de la situation et font pression sur Rome pour l’assainissement du secteur. Le gouvernement de Matteo Renzi a certes fait passer quelques mesures pour encourager les regroupements entre banques mais ces derniers demeurent peu nombreux. |
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