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Du verbiage sur la Constitution sans la réalité objective de l'Algérie

par Omar Mazri *

2ème partie

Il est temps de reprendre les choses par leur commencement : se réapproprier la compétence adamique de nommer, c'est-à-dire de produire des concepts et du sens pour désigner dans des expressions intelligibles et le vrai et le réel pour se libérer des illusions de la perception et du diktat des choses. Sinon va s'appliquer contre nous, en tant qu'être ontologique, territoire et temps d'existence, la suprématie du faux et de la fiction. Le philosophe Hobbes disait :

« Le vrai et le faux sont des attributs du langage, non des choses. Et là où il n'y a pas de langage, il n'y a ni vérité ni fausseté ».

Il faut voir l'univers des Algériens : entassement de choses dans un monde où tout est devenu chose, y compris la religion. Les petites gens avec de petits esprits, mais avec un grand appétit de choses, sont convaincus avec fierté que Bouteflika a réalisé de grandes choses.

Lorsque l'école, le personnel politique et la société s'approprieront les attributs du langage qui façonnent le civilisé, alors les fondements constitutionnels que sont la liberté, la justice, la vérité et la réalité, une fois bien ancrés dans l'esprit et la praxis, permettraient de débattre sereinement et efficacement de chaque volet et de chaque article de la Constitution. Pour l'instant, nous commençons à entendre sourdement le récit de la fable de Midas et son bonnet d'âne malgré les narratives sur nos Ulysse et les travaux d'Hercule.

Encore une fois, dire la vérité sur la réalité n'est ni un exercice de style ni une diversion philosophique, mais une invitation à réfléchir au problème de fond. Pour illustrer davantage ce problème, il faut se pencher sur la manie des gouvernants et des opposants de revendiquer l'État de droit (Dawlat al Qanoun) sachant qu'il y a une confusion sémantique et praxitique entre deux notions diamétralement opposées : l'État de lois et l'État de justice (dawlat al ?adl) ainsi que deux conceptions de souveraineté et de gouvernance : La République et la Démocratie. La République (res publica signifiant chose publique) est la situation où l'État appartient aux citoyens selon le principe de la justice qui arbitre entre eux et de la liberté qui leur confère le droit de se constituer en sociétés et en État et de se fédérer avec d'autres peuples. La Démocratie est la situation où le pouvoir issu des urnes ou de la révolution gouverne au nom du peuple selon le principe des lois (légalité et légitimité révolutionnaire, constitutionnelle, etc.). Dans la République, le principe fondateur et fédérateur est la liberté, cette liberté soit elle-même résulte d'une revendication de justice, soit elle a pour conséquence l'exigence de justice et d'équité. La démocratie peut par contre s'accommoder de lois injustes et de dictature au nom du peuple ou au nom de la majorité.

Emmanuel Kant dans « Projet de paix perpétuelle » énonce les principes d'une manière simple et concise :

« La constitution fondée premièrement sur les principes de liberté des membres d'une société (en tant qu'hommes), deuxièmement sur les principes de dépendance de tous envers une législation unique commune (en tant que sujets), et troisièmement sur la loi de leur égalité (en tant que citoyens), seule constitution qui dérive de l'idée d'un contrat originaire sur lequel doit être fondée toute législation de droit d'un peuple, c'est la constitution républicaine?

Afin de ne pas confondre (comme cela arrive communément) la constitution républicaine avec la constitution démocratique, il faut faire la remarque suivante. On peut diviser les formes d'un État (civitas) soit selon la différence des personnes qui détiennent le pouvoir suprême, soit selon la manière, quelle qu'elle soit, dont le chef gouverne le peuple. La première s'appelle proprement la forme de souveraineté (forma impreii) et il n'y en a que trois possibles : ou bien en effet un seul, ou bien quelques-uns unis entre eux, ou bien tous les citoyens ensemble, détiennent le pouvoir souverain (autocratie, aristocratie et démocratie); pouvoir du prince, pouvoir de la noblesse, et pouvoir du peuple; la deuxième est la forme de gouvernement (forma regiminis) et concerne la manière, fondée sur la constitution (l'acte de la volonté universelle qui fait de la foule un peuple) dont l'État use de sa pleine puissance. A cet égard elle est soit républicaine, soit despotique. Le républicanisme est le principe politique de la séparation du pouvoir exécutif (le gouvernement) et du pouvoir législatif ; le despotisme est le principe selon lequel l'État met à exécution de sa propre autorité des lois qu'il a lui-même faites ; c'est donc la volonté publique maniée par le chef d'État comme sa volonté privée?

Toute forme de gouvernement qui n'est pas représentative est proprement une non-forme parce que le législateur ne peut être, en une seule et même personne, également l'exécuteur de sa volonté?

Il est incontestable que la manière de gouverner importe plus au peuple que la forme de l'État?Le problème de la formation de l'État, aussi difficile qu'il paraisse, n'est pas insoluble, même pour un peuple de démons (pourvu qu'ils aient de l'entendement), et il se formule ainsi : «organiser une foule d'êtres raisonnables, qui tous ensemble réclament pour leur conservation des lois universelles?»

Le fait politique et historique en Occident a occulté la philosophie politique et par mimétisme et paresse nous nous trouvons dans la confusion entre les deux notions tout particulièrement en France. En Algérie, nous commençons notre histoire moderne là où finit celle des autres à laquelle nous y ajoutons l'aliénation idéologique des laïcistes algériens aux Français, l'immaturité politique des islamistes et la dictature du pouvoir en place. Les raccourcis historiques et les mauvais curseurs idéologiques n'ont donc jamais permis l'émergence d'un débat politique et intellectuel sur les conditions et les processus d'instauration de la République et de la Démocratie les plus conformes à nos désirs, à nos valeurs et au devenir de l'Algérie dans le destin des autres nations. Non seulement nous avons reconduit l'administration coloniale, mais nous l'avons confié à des « énarques » et à des cooptés au moment où nous avions plus besoin de politique, de philosophes et d'artistes pour innover, libérer et développer le pays.

Il faut bien admettre que l'idéal universel de vivre libre, en paix, bénéficiant de justice et jouissant d'une identité nationale, s'est exprimé durant la guerre de libération nationale. La déclaration du 1er novembre 54 est pour nous l'équivalent de la Déclaration d'indépendance des États-Unis ou de la Déclaration des droits de l'homme en France. C'est cet esprit de novembre 54 avec les aspirations populaires de liberté, de justice, de progrès qu'il nous faut restaurer, promouvoir et traduire en pensées, en comportements et en actes. Le reste c'est de la diversion. La liberté n'a aucun sens si elle s'énonce sans la justice et le droit :

Allah (swt) nous demande de gouverner selon le principe suivant :

{Ô David ! Nous faisons de toi un successeur sur Terre. Juge entre les hommes avec le Haqq} Sad 23

Le Haqq coranique renvoie aux principes d'équité, de justice, de vérité, de droit et de connaissance de la réalité. Ce sont des principes fondateurs et fédérateurs qui garantissent la paix et le progrès dans ce monde ainsi que le salut ultime dans l'autre monde. Galvaudés par notre pratique bigote ou par notre reniement idéologique, nous ne voyons pas les vraies conséquences et leur réalité dans ce monde tangible ou dans l'autre monde :

{et garde-toi de suivre tes penchants si tu veux rester dans la Voie du Seigneur, car ceux qui dévient de la Voie du Seigneur subiront de terribles châtiments pour avoir oublié le Jour du Jugement} Sad 23

La réussite de l'Occident et sa suprématie résident dans l'efficacité de leur mode de gouvernance et le respect de leurs principes de justice et de droit. Les nouvelles bureaucraties, les finances et les médias sont en train de saper les derniers bastions républicains ou démocratiques.

4 ? Que la Constitution donne des droits et des devoirs aux binationaux ou qu'elle les retire cela n'a pas de signification stratégique dans la forme actuelle de l'État. Si cela avait une signification dans l'édification du pays et son progrès alors l'armée des frontières qui a pris le pouvoir au détriment des moujahidine aurait un sens, il en serait de même de la suprématie du militaire sur le politique, il en serait de même sur la nature et le sens du pouvoir réel et actuel. Comment arriver au pouvoir et l'exercer, pourquoi, pour qui et comment ? Ce sont ces questions essentielles qui sont sans réponses et il ne peut y avoir de réponse dans un complexe d'incohérences.

C'est le même système d'incohérences qui cherche à se justifier sur les conséquences et inconséquences de l'arrêt du processus électoral sans jamais apporter de réponses politiques, judiciaires, transparentes, cohérentes, justes et crédibles sur le « qui tue qui? ». Les élites algériennes (il n'y a pas encore une élite) personnifient l'incohérence de ceux qui prétendent défendre la vérité alors qu'elles sont ignorantes de la réalité et qu'elles s'accommodent des vérités qui les réconfortent dans leur représentation idéologique de ce qui est le mieux pour l'Algérie, faisant fi des Algériens et de ce qui leur ferait du bien ou du mal. Ils sont prêts à servir n'importe qui s'ils y trouvent des gains mondains autant qu'ils sont prêts à mettre l'Algérie à feu et à sang si cela consolide leurs positions idéologiques.

L'incohérence aime le règne de la suspicion, de l'insécurité, des dérogations et des passe-droits. L'incohérence permet la juxtaposition, la confusion et l'opposition factice des centres de décision pour masquer les véritables centres de décision : l'étranger prédateur, les barons de l'économie informelle, les barons de la phagocytation de l'industrie, de l'agriculture, du commerce et du foncier étatique, les bureaucrates, les rentiers du bigotisme, les brocanteurs du nationalisme de pacotille, les véreux parmi les militaires et les policiers. Est-ce que le nettoyage des écuries d'Augias passe par un juridisme constitutionnel ou par un sursaut de conscience citoyenne? Est-ce qu'il passe par les mises en scène vaudevillesques dans ce qu'on appelle l'Assemblée nationale et ses gladiateurs grassement payés ou par l'émergence de ce que Malek Bennabi appelle le sentiment démocratique et la société du devoir ?

Seule la société de devoirs peut garantir au national, au binational, à l'investisseur étranger, l'espace qui permet à chacun d'exercer ses compétences et d'investir dans un marché concurrentiel sans monopole, sans bureaucratie et sans corruption. Peut-on se faire l'illusion d'avoir des espaces politiques, culturels et idéologiques pour changer l'Algérie ou la gouverner du seul fait de l'édition et de la publication d'une nouvelle Constitution. La réalité de l'investissement étranger comme celle de la micro-entreprise est désespérante. La réalité de la fiscalité est horrifiante. La vérité qui ne peut être masquée par des promesses, des codes, des Conseils, des Constitutions ou des discours est celle du registre de commerce. La priorité et la facilité sont dans la délivrance facilitée et expresse du registre du commerce aux jeunes avec des mesures de soutien en matière de formation professionnelle et d'ingénierie de création d'entreprises. L'urgence est dans la lutte contre l'inflation, la dévaluation et la protection de la monnaie nationale. Les urgences ne manquent pas, mais comme l'a bien souligné Malek Bennabi à propos de la mentalité de l'indigène colonisé, il est plus facile pour nous de créer les conditions qui rendent impossible l'action, rédhibitoire son prix et inutiles ses conséquences. Nous créons des chantiers pharaoniques et nous nous investissons de la personnalité de Zarathoustra pour faire accoucher une montagne d'une souris. L'art de perdre du temps et de produire de l'entropie en tentant vainement de donner existence à ce qui n'a pas de réalité, à faire apparaître pour vrai ce qui est illusoire et factice est une stratégie d'évitement pour ne pas affronter la vérité, pour ne pas se confronter à la réalité et pour ne pas assumer ses responsabilités.

5 ? Les auxiliaires zélés et les aspirants à la gouvernance future confondent les révisions constitutionnelles dans les démocraties occidentales avec les fascinations médiatiques des « magiciens de Pharaon » en vigueur dans nos contrées en voie de sous-développement par inertie. Pour les démocraties occidentales, y compris les monarchies, la Constitution est façonnée par l'histoire politique, sociale, économique et culturelle dans le rapport des forces et la confrontation des intérêts. Ces pays évoluent : leurs États ainsi que leurs mentalités collectives et leurs intérêts individuels ou corporatistes deviennent plus diversifiés, plus exigeants et plus innovants, faisant évoluer, par leur dynamisme, leur poids et leur force, les institutions et les lois.

En Occident, les changements et les révisions viennent soit comme initiateurs, accompagnateurs ou conformateurs des changements sociaux, politiques, économiques et idéologiques. L'édifice est complexe et mouvant : il exige des spécialisations notamment en matière de droit constitutionnel. Cette spécialisation n'est pas à l'abri de fonctionnement bureaucratique ou de dérives autoritaires d'autant plus que l'idéal démocratique et l'idéal de justice s'effacent de plus en plus au profit des finances pour ne devenir qu'un banal acte médiatique. L'acte médiatique parvient pour l'instant à ne pas gommer les droits fondamentaux et à garantir quelques espaces de liberté et de justice pour éviter la violence et les excès.

Chez nous, il y a une inflation de lois et de constitutions sans contrepartie sociale, politique, économique et culturelle. On fait une révision constitutionnelle sans qu'il y ait un processus qui l'exige ou une dynamique qui en résulte. D'un côté, il y a le délire de l'agonisant et de l'autre le silence du moribond. Nous ne produisons ni nos idées, ni notre nourriture, ni nos vêtements, ni nos armes, ni nos rêves. Dans ces conditions, nous ne pouvons que produire des cache-misère pour masquer notre indigence intellectuelle, notre paresse politique et notre arrogance qui n'a d'égal que notre insenséisme. La fascination, la séduction et la corruption sont les principaux outils pour imposer les syllogismes fallacieux qui font office de vérité ainsi que les narratives qui font fi de la réalité.

Nicolas Machiavel, fin connaisseur des mentalités et des us de l'Italie déchirée par les complots, les alliances extérieures et les luttes de pouvoir, conseillait aux princes :

«Il n'y a point d'entreprise plus difficile, plus douteuse, ni plus dangereuse que celle de vouloir introduire de nouvelles lois. Parce que l'auteur a pour ennemis tous ceux qui se trouvent bien des anciennes, et pour tièdes défenseurs ceux mêmes à qui les nouvelles tourneraient à profit. Et cette tiédeur vient en partie de la peur qu'ils ont de leurs adversaires, c'est-à-dire de ceux qui sont contents des anciennes ; et en partie de l'incrédulité des hommes qui n'ont jamais bonne opinion des nouveaux établissements qu'après en avoir fait une longue expérience».

Les énarques et les boulitiques algériens, nationaux et binationaux, s'ils sont plus fourbes que Machiavel, ils ne sont pas dans sa disposition d'esprit ni dans sa disponibilité de temps et d'effort pour unifier l'Italie sous la bannière des Médicis. Bien entendu, la mégalomanie des Algériens est telle que Ben Flen min Dar Felten, ignorant et ennemi de la patrie, des arts, de la politique et des sciences, serait présenté comme un illustre personnage si la réussite sociale lui est favorable.

Quelle force va vaincre l'inertie immobile où les seules forces qui bougent sont les appétits insatiables et voraces des profiteurs ainsi que les illusions les plus délirantes.

Sous quelle bannière sera administrée l'Algérie dans quelques mois ? Qui sera l'homme fort ? Sera-t-il visible ou tapi dans l'ombre ? Comment va-t-il distribuer la rente alors que les ressources de l'Algérie ont fondu, mais les prétendants et les ayant-droits plus nombreux et plus exigeants? Comment arbitrer entre les seconds couteaux et les jeunes loups ? Comment sauver la patrie qui est conduite vers la faillite totale pour se livrer comme base coloniale et comptoir commercial sans autre vocation ?

Ces cinq points sont suffisants pour illustrer le mode d'entretien du leurre à travers l'innovation constitutionnelle. Ils sont une invitation aux plus sensés et aux plus compétents d'entre nous de refuser d'entrer dans les surenchères stériles voulues par le pouvoir et ses sphères et d'apporter de la pédagogie aux générations montantes :

« Le devoir d'un honnête homme est d'enseigner aux autres le bien que les iniquités du temps et la malignité des circonstances ont empêché d'accomplir, dans l'espoir que d'autres, mieux pourvus et placés dans des circonstances plus favorables, seront assez heureux pour le faire ». Nicolas Machiavel.

Que signifie le bien que chacun doit accomplir pour sa dignité, pour ses voisins, pour son pays, pour sa communauté humaine qu'il soit gouvernant ou gouverné, administrateur ou administré, national ou binational, indigène ou allogène ? La réponse individuelle ou collective peut être réelle ou illusoire, vraie ou fausse. Allah(swt) connaît nos intentions et chacun connaît le fond de son cœur pour donner sa réponse la plus sincère et la plus conforme à sa réalité. Chaque cité, chaque pays, chaque peuple, chaque récit, témoignent par les faits, les gestes et les intentions son regard ainsi que sa pratique du bien et du mal.

Allah (swt) dans le Coran fait « du bien œuvrer et œuvrer pour le bien » l'obligation qui donne sens à la foi. Sans le bien ?amal salah, notre foi serait superficielle, nulle et non avenue, comme celle du bigotisme. Ce même Dieu et dans le même Coran a montré que le Qawm (ethnie) se conçoit par rapport à l'unité linguistique indépendamment de la foi et de morale, le Chaâb ou Qabila (peuple ou tribu) se conçoit par rapport à des rapports socio-économiques tissés dans un territoire et une période, la Oumma (communauté ou nation) se conçoit par rapport à une unité de valeurs et à une unité d'orientation. Ce sont des cercles d'appartenance et d'implication qui peuvent être disjoints, conjoints ou en intersection. Chaque catégorie est appelée à coopérer avec l'autre sur les liens du sang, du sol, des intérêts ou des valeurs partagées qui sont les plus sacrés en un moment historique sans confusion ni exclusion. Le point commun est le respect de la liberté, le maintien de la paix, l'instauration de la justice et la réalisation solidaire du bien. Dans la cité des Croyants (majoritaires ou minoritaires) la règle est la commanderie du bien et la prohibition du mal sans exclusive pour un clan ou une confession. On fait le bien pour lui-même, pour sa valeur intrinsèque, pour l'amour qu'il procure, pour la paix qu'il préserve, pour la justice qu'il réalise, pour la spiritualité qu'il déploie, pour le respect qui est dû à soi et aux autres créatures. Le bien n'est pas lié au statut social, à la fonction, à la richesse. Le niveau des responsabilités par contre dépend des moyens, des positions et des relations. Ontologiquement, on devrait se préparer à faire le bien, mais socialement, politiquement et judiciairement, on devrait répondre de nos actes et justifier nos responsabilités. C'est ainsi que se conçoit une société de devoirs dont l'accomplissement finit en droits acquittés et en mérites récompensés. Comment formuler ce principe de surplus du bien en termes constitutionnels lorsque la conscience est absente ?

 Le problème ne devrait donc pas se poser en termes de nationalité, mais en termes de contribution au bien et au respect des exigences de la liberté, de la paix et de la justice. Chacun devrait pouvoir évoluer et s'exprimer dans une ou plusieurs sphères d'appartenance à condition qu'il n'y ait pas conflit d'intérêts ou que l'intéressé ne prenne pas part au conflit. Le seul critère est la compétence comprise comme reconnaissance sociale de la capacité à produire du bien dans sa sphère d'activité et son niveau de responsabilité que ce bien soit moral ou matériel.

A suivre...

* Auteur et écrivain