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BENI-SAF: Haï des 125 logements, une cité oubliée

par Mohamed Bensafi

Les habitants de la cité des 125 logements (aujourd'hui beaucoup plus), une ex-zone essentiellement résidentielle exclusivement destinée aux ouvriers de la Scibs, implantée sur la périphérie nord-est de Béni-Saf, vivent une situation des plus embarrassées, tant leur quotidien est difficilement vécu comme un abandon à leur triste sort. C'est ce qu'ont rapporté des résidents de ce quartier. Les lacunes et insuffisances sont telles que les habitants ne savent plus à quel saint se vouer. Les artères sont tellement dégradées qu'elles sont devenues impraticables dans plusieurs endroits, les trottoirs n'existant pas. L'un de nos interlocuteurs affirme que le problème est bien connu des responsables du secteur de l'urbanisme et de l'APC de Béni-Saf. Ces derniers se seraient même rendus sur le site, les résidents les ayant à maintes fois informés du problème. La promesse avait alors été faite de prendre rapidement en charge le goudronnage des voies et accès de la cité en faveur desquels un budget devrait être décidé par ledit secteur ou la commune. Les travaux n'ont malheureusement toujours pas démarré bien qu'un chantier similaire, ajoute notre interlocuteur, soit en cours non loin de cette cité. La population concernée vit ce manque d'intérêt pour sa cité comme une marginalisation concertée, d'autant plus qu'elle est la seule à ne pas avoir bénéficié du programme de modernisation urbaine dont tous les quartiers de la commune ont, sans exception, bénéficié. En hiver, c'est la boue, en été, c'est la poussière, affirme Kamel, un habitant du quartier, avant d'ajouter : «Les amortisseurs, j'en ai déjà changé à ma nouvelle voiture en à peine deux années». Les résidents de la cité se plaignent aussi de l'absence de l'éclairage public. Le soir, dira ce dernier, il est impensable pour un résident de la cité d'envoyer son fils chez l'épicier du coin de peur de le voir trébucher sur des lampadaires dont les lampes sont grillées depuis des lustres.

Autre problème soulevé par ces citoyens, celui des actes de propriété individuelle pour pouvoir accéder à la demande personnelle du livret foncier.

Cette cité, il faut le rappeler, a été construite vers la fin des années 70 par la cimenterie au profit de ses employés, sur un terrain domanial. Une cité qui a depuis pris de l'extension urbaine.