La «mauvaise
nouvelle» donne déjà du mouron à plus d'un Tiarétien. Sans attendre le feu vert
des pouvoirs publics, certains chauffeurs de taxis individuels taxent leurs
courses à 100 dinars, au moment où d'autres, plus nombreux, attendent d'obtenir
l'autorisation officielle pour augmenter leurs tarifs. «Ce matin, j'ai failli
en venir aux mains avec un chauffeur de taxi, quand il m'a exigé 100 DA, alors
qu'habituellement, je débourse 80 DA pour me rendre à mon travail chaque
matin», fulmine Ahmed, agent à Algérie Poste. Pour une corporation qui compte
plus de 2 800 véhicules-taxi, un «parc pléthorique», selon certains, l'heure
est à la
grogne, après la dernière augmentation
des tarifs des carburants. «Pris en sandwich» entre des transports publics qui
rognent une bonne partie de leur clientèle et la prolifération des
taxis clandestins, les taxieurs font grise mine avec un chiffre d'affaires qui
se réduit comme une peau de chagrin.
«Quand on sait que
certains doivent se rendre quotidiennement à leur travail, loin de leur
domicile, ou ceux qui ont un, voire plusieurs enfants scolarisés, imaginez
combien doivent-ils débourser», s'interroge, la mine défaite, un père
de famille, qui a bon espoir d'acquérir bientôt sa Renault «Symbol» made in Algeria,
moyennant un crédit à la
consommation, qui «va me coûter les yeux de la tête», reconnait-il. «Où est
le droit du consommateur dans cette folle sarabande des prix ?», tempête
Djamel, qui veut bien rappeler que «Tiaret n'est ni Alger ni Oran». «Depuis
fort longtemps, les taxieurs ont leur manière propre de fixer leurs tarifs : comment
peut-on expliquer que l'on puisse débourser 100 dinars pour parcourir 400 ou 500 mètres, alors que
traverser la ville d'un
bout à l'autre coûte le même tarif », s'interrogent de nombreux citoyens, comme
paniqués par la
chute vertigineuse de leur pouvoir d'achat. Face à
l'augmentation tous azimuts des prix, d'aucuns s'apprêtent déjà à lancer un
appel au boycott des taxis, les exhortant à utiliser les moyens de transport collectifs,
qui pratiquent «des prix plus abordables», selon eux. Profitant de cette
«aubaine», comme depuis toujours, les «taxis clandestins» ont préféré rester à
l'ancien tarif, à savoir 50 dinars la
course, au plus grand soulagement des clients, mais à la grande «panique» des taxis
«légaux» !