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Construction navale : Le français Piriou investit 20 millions d'euros, en Algérie

par Moncef Wafi

Interrogé sur la présence de Piriou, en Algérie, Vincent Faujour, le directeur général du groupe, en charge de sa direction opérationnelle, s'est montré, dans un entretien accordé à la revue spécialisée  «Mer et Marine», dans sa dernière édition de ce mois de décembre, très satisfait de cette nouvelle implantation.

Le constructeur de navires breton avait signé, en toute fin de l'année 2013, un partenariat public-privé avec le chantier naval d'État algérien Ecorep, dans le but de créer une co-entreprise, en Algérie, dénommée ?Ecorep-Piriou'. Cette nouvelle société obéit aux lois algériennes puisque Piriou détient 49% de ses capitaux contre 51% pour Ecorep. Elle aura pour vocation de construire et réparer des navires de pêche et de servitude, sur le site de Bouharoun, dans la wilaya de Tipaza.

Pour rappel, Ecorep est une entreprise publique de construction et réparation des embarcations de pêche à laquelle a été confiée la construction de bateaux professionnels, en 2003, à travers quatre filiales de constructions et réparations navales implantées sur trois pôles côtiers dont le site de Bouharoun, créé en 1982 et qui réalise des embarcations en bois de type sardinier de 13 m à 22 m et des chalutiers de 16 m à 22 m. Sa capacité de production est de 10 bateaux par an et d'environ 200 embarcations, pour tous types de réparation.

Pour le constructeur français, ce site est «un très bel outil, avec trois hectares de terre-plein, deux halls de construction et une darse avec un élévateur de 500 tonnes». La main-d'œuvre, estimée à 130 personnes qualifiée, est également prise en compte puisque «d'un coût raisonnable».

Pour Pascal Piriou, le P-DG du groupe, cette co-entreprise devra permettre d'accéder au marché algérien de la Pêche, inaccessible depuis la France. «Il permettra de créer de l'emploi et du savoir-faire en Algérie», avait-il expliqué, dans un communiqué, rendu public en 2013.

«Nous investissons 20 millions d'euros, dans la modernisation des installations, les travaux seront terminés en 2017, ce qui nous permettra de fonctionner à plein régime», a précisé Vincent Faujour qui a ajouté que «nous pourrons y construire tous types de navires, servitude ou pêche, entièrement ou en complémentarité avec nos chantiers français de Concarneau ou Lorient».

En effet, le côté ingénierie et design de navires, spécifiquement, conçus pour le marché algérien sera soutenu par le site historique de Concarneau, en France, où sont basés les chantiers navals Piriou qui emploient 1.000 personnes dont 300 en France. La relation commerciale de Piriou avec l'Algérie remonte à 1983, avec la construction d'un premier navire. En juin 2012, « El-Djedid 2 », livré, fin mai, pour le port d'Alger pour clore le contrat avec Piriou. En 2010, les chantiers Piriou avaient remporté un appel d'offres international, lancé par le Groupement d'Intérêt commun des entreprises portuaires (GICEP) pour la construction de quatre remorqueurs d'exploitation portuaire. Trois ans plus tard, l'El-Djedid 2, le dernier des quatre remorqueurs, en question, est livré, fin mai, pour être exploité par l'établissement portuaire d'Arzew, où il rejoindra l'un de ses sisterships, l'El-Djedid 1, livré en octobre 2011, en même temps que l'Oued el Kebir, destiné à Skikda. Quant à l'El-Haoues, mis en service en avril 2012, il travaille, désormais, dans le port d'Alger. Le chantier naval français Piriou a, également, assuré, pour le compte du GICEP, un volet de formation des équipages et de conduite des bateaux. En 2009, ?Piriou naval services', la branche réparation du groupe Piriou, avait remporté cinq appels d'offres internationaux, lancés par la société Sogeports, et concernant les arrêts techniques de cinq remorqueurs de 30 m, opérant dans les ports d'Alger, avec le ?Mustapha Ben Boulaïd 2', et le ?Righa 2' et ?Choulou' pour le port de Skikda, ainsi que les ?Tassina 3 et 4' au port d'Arzew.