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Les syndicalistes licenciés par la SETRAM répondent à leur administration : «Votre nouvelle section syndicale est illégitime»

par Houari Barti

En dépit de l'opposition exprimée par la centrale syndicale UGTA et des recommandations qu'elle a avait formulées auprès de la SETRAM Oran, cette dernière a finalement mis son projet à exécution en organisant ce jeudi le vote d'une nouvelle section syndicale. Une section, à peine née, accusée d'être «illégale» et «illégitime» et d'être «composée de membres désignés au préalable par l'administration» dans le seul but de «faire barrage à la véritable section syndicale».

En effet, la SETRAM Oran dispose déjà d'une section syndicale avec un mandat qui s'étale du 16 juin 2014 au 16 juin 2017, selon un PV d'installation datant du 22 juin 2014. Cette section s'est surtout distinguée entre 2014 jusqu'à juin 2015 par le bras de fer qu'elle avait mené contre l'administration pour défendre les revendications des employés. Mais dès fin juin 2015, le conflit prit une tout autre tournure. Deux membres de la section syndicale font l'objet de décisions de licenciement par l'administration de la SETRAM à cause leurs activités syndicales. Des décisions de licenciement « entachées d'infractions à la réglementation », selon l'inspection de travail de la wilaya d'Oran qui avait, dans un premier temps, mis en demeure la SETRAM d'Oran avant d'élaborer un PV d'infraction qu'elle a transmis aux juridictions compétentes dès qu'elle a constaté le refus de l'administration de réintégrer les deux syndicalistes. En plus du secrétaire général de la section et son chargé de l'organique, la Setram d'Oran procède au licenciement d'un troisième syndicaliste, le responsable de la communication. Le divorce est donc consommé entre le la direction de la SETRAM d'Oran et sa section syndicale. La justice devra rendre son jugement le 5 janvier prochain en prononçant soit la validité des licenciements, soit la réintégration des trois syndicalistes. Mais, à quelque semaines seulement de cette décision de justice tant attendue, l'administration tente de prendre les devants, affirment les syndicalistes licenciés en appelant à la tenue de nouvelles assemblée générales pour l'élection d'une nouvelle section syndicale. Une note interne destinée aux employés de la SERAM d'Oran avait en effet suscité la polémique parmi ces derniers et leurs représentants syndicaux plus particulièrement. Etablie par la direction générale de la SETRAM en date du 16 novembre 2015, la note en question a appelé les employés à élire leurs representants. La réaction de l'UGTA ne s'est pas fait attendre comme l'atteste l'écrit transmis par l'Unité territoriale d'Es-Senia à la SETRAM d'Oran en date du 14 décembre dernier. L'UGTA estime en effet que la section syndicale de la SETRAM jouit « d'une totale légitimité » pour cette année 2015 en se référant à la loi n° 90-14 du 02 juin 1990, relative aux modalités d'exercice du droit syndical, notamment ses articles 35, 37 bis (Ordonnance n°96-12) et surtout l'article 40 de la même loi relative au soucis d'assurer la représentation syndicale « qui n'est en aucun cas des prérogatives de l'employeur », souligne l'UGTA.