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BLIDA - Investissements : pour une gestion scientifique

par Tahar Mansour

Tout le monde s'accorde à dire que la situation économique actuelle de l'Algérie se trouve dans une zone de turbulence de laquelle il faut sortir, d'une manière ou d'une autre. Le gouvernement, conscient de la situation, s'est tourné résolument vers la porte de sortie qui n'est autre que l'investissement productif, hors hydrocarbures bien entendu. La wilaya de Blida, pionnière en la matière, a su préparer le terrain -au propre et au figuré- pour entamer une démarche d'investissement qui ouvre des horizons nouveaux à l'économie nationale. D'une superficie de 600 ha, la nouvelle zone industrielle d'Aïn Romana s'inscrit directement dans cette dynamique et permettra donc de répondre aux demandes d'investissements qui ont dépassé le nombre de 1.200 pour la wilaya de Blida, wilaya qui dispose déjà d'un capital appréciable de PME/PMI, totalisant une expérience et un savoir-faire assez grands en la matière. Consciente de l'importance d'une gestion scientifique et sensée des entreprises dans le but de dynamiser et de rentabiliser ces entreprises, l'APW de Blida, sous l'égide de son président, Dr Mohamed-Abdelhak Zitouni, et de nombre de ses pairs spécialistes en la matière, a organisé en ce début de semaine une journée d'études, en collaboration avec l'université Ali-Lounici d'El Affroun, consacrée justement à ?'la gestion institutionnalisée des entreprises'' à laquelle ont pris part, outre le P/APW et le wali, un panel non négligeable d'universitaires, d'industriels et d'investisseurs avec comme but principal la gestion optimale des entreprises et même des institutions. Ainsi, selon Dr Zitouni, l'institution qu'il dirige a voulu intervenir sur deux aspects de la gestion des entreprises : aider et dynamiser les entreprises qui sont sur place à mieux développer leurs activités, d'un côté, et, de l'autre, ouvrir de nouveaux espaces pour l'investissement, surtout au niveau de la nouvelle zone d'Aïn Romana qui devra répondre à la forte demande d'investissements exprimée jusque-là. L'autre vision, et non la moindre, c'est que ces investissements, quand ils se concrétiseront, auront un impact certain sur le marché du travail puisqu'ils devraient générer entre 70.000 et 80.000 emplois, tous secteurs et toutes spécialités confondus. Cette journée d'études, initiée par l'APW, a pour but aussi d'engager des discussions entre les acteurs économiques en ce qui concerne la gestion de ces entreprises, car « sans la science moderne de gestion administrative des entreprises, on ne pourra pas aller loin », a précisé le P/APW. C'est donc un espace où tous les acteurs pourront discuter des techniques de gestion moderne des entreprises puisque, fait remarquer Dr Zitouni, « la plupart des entreprises économiques sont des entreprises familiales qui sont souvent gérées à l'humeur du patron et il manque justement les mécaniques d'une gestion moderne comme la gestion par la qualité totale ou le travail institutionnalisé qui favorise la performance, le cadre juridique, les relations de travail, le savoir, le dialogue ». Ce sont donc ces concepts que nous devons retrouver chez nos entreprises pour réussir ce challenge et relever le défi de se tourner vers l'économie hors hydrocarbures.

Parmi les recommandations faites à la fin de cette journée d'études, il y a l'amélioration de ce cadre de concertation ouvert par l'APW en y intégrant le côté financier par la participation des banques et la création de pépinières de jeunes cadres gestionnaires au niveau des universités. C'est donc une initiative qu'il convient d'encourager et de pérenniser afin de sortir les entreprises économiques et même les autres institutions des marasmes de la gestion chaotique qui ne mène qu'à la ruine.