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L'Islam sous les yeux d'Argos

par Chaalal Mourad

«Il serait donc tout à fait légitime pour nous de penser que l'islam vit un douloureux processus de mutation «civilisationnelle », pour passer d'une époque vers une autre, d'une histoire vers une autre.

En tout état de cause, ce sont les musulmans qui ont aidé l'Occident à sortir de son obscurantisme moyenâgeux vers sa renaissance, pour arriver à son modernisme actuel qu'il exhibe devant nous avec tant d'orgueil et de supériorité. Il est désormais du devoir moral de l'Occident, ne serait-ce que par solidarité civilisationnelle, de nous renvoyer l'ascenseur et nous aider à son tour, dans cette mutation qui sera traumatisante aussi bien pour nous que pour lui».

L'ISLAM VU DE DEHORS

C'est une religion fasciste, qui prône la violence et l'obscurantisme. C'est une foi qui n'est pas de Dieu, elle est contraire à la vie et au respect des droits fondamentaux des êtres humains. Une idéologie de la mort qui n'enfante que des monstres odieux et des ogres cruels. Elle représente un véritable danger pour la paix dans le monde et un défi majeur pour sa sécurité. Ce qui exige une action mondiale pour la combattre sur ses propres terres et partout ailleurs.

Le vrai visage de l'Islam est sans aucun doute, celui de Daech, d'Al-Qaïda et de Boko Haram. Qui parmi les musulmans peut-il oser prétendre connaître vraiment l'islam mieux que Ben Laden ou Al Zawahiri ? Un monde musulman primitif, anachronique et qui, en plus, vit dans la misère, les injustices, la tyrannie, la souffrance et les guerres au nom de son Dieu.

Les musulmans ne peuvent concevoir d'existence en dehors de leur religion, de l'écoulement du sang et de la violence, d'abord contre eux-mêmes et contre tous ceux qui seraient différents d'eux. Ils se trouvent complètement piégés dans leurs dogmes statiques qui les figent dans le temps tel un mammouth piégé dans les glaces. Ils n'acceptent aucune réforme, n'admettent aucune réflexion au sujet de leur credo, ou de revoir la manière d'exercer leurs dogmes.

L'exercice collectif du dogme chez les musulmans est une obligation, voire une condition sine qua non d'agrément divin. L'islam ne tolère en sa présence aucune autre confession. Toute religion qui ose partager son espace propre est automatiquement considérée comme rivale, même celle qu'il désigne comme «religion du Livre» ; elle doit être écartée et combattue.

Il refuse de partager avec elle la terre et l'air, lui qui ne cesse, pourtant, prétendre partager avec elle le secret du Livre et les clés du ciel ; alors qu'il n'a aucun problème à partager avec elle et chez elle, son propre espace et ses propres enfants. En temps de crise ou de conflit et contrairement aux adeptes des autres confessions qui observent de la retenue et de la sagesse, les musulmans, eux, exhibent fièrement leur naturel farouche et leur tempérament impulsif et violent. Un monde musulman qui a du mal à se frayer un chemin dans la modernité ou à trouver une place dans la société des hommes libres et civilisés.

L'ISLAM VU DE DEDANS

L'islam dont le nom dérive de la paix «El Salam», n'est pas celui que décrivent les ignorants, les adversaires, les conspirateurs et ne cessent d'en noircir l'image. Ces groupes qui ; en son nom et pour sa gloire, tuent, violentent les innocents et détruisent tout sur leur passage, n'ont absolument rien à voir avec le vrai islam. Ces monstres lui ont tout simplement usurpé le nom et volé le visage. Un monde musulman, dont le prophète est celui de la miséricorde, réfute cette version d'islam qui ne prône que guerres, violences et destructions. Cet islam qui tue et qui inflige de la souffrance gratuite à ses adeptes et aux autres.

Cette religion qui a tant donné au monde ; une débauche en sciences, en arts, en culture ainsi que de belles histoires de tolérance religieuse, que même ses pires adversaires le lui reconnaissent. Tout le long de son histoire, l'islam était créateur de beauté, de tolérance et de justice entre les hommes. L'islam est en fait la seule religion qui a su respecter et préserver la diversité ethnique et religieuse des autochtones dans les terres ouvertes à la foi du Dieu unique «el feth».

Contrairement aux autres religions, l'islam, le vrai, l'originel, n'a jamais procédé à l'extermination des minorités ethniques ou religieuses. Au contraire, il les a protégées.           C'est ce que l'histoire le lui témoigne. Pour preuve, les Juifs d'Andalousie qui vivaient avec honneur et bonheur sous le règne de l'islam, tous les deux persécutés et mis face à deux choix : la conversion au christianisme ou bien l'expulsion. Leur christianisation soulevait malheureusement, elle aussi, des doutes aux yeux d'une chrétienté inquisitrice et accusatrice. Les Juifs andalous ont choisi tout bonnement de suivre leurs frères dans la foi du Dieu unique là où ils se sont exilés, c'est-à-dire, au Maghreb arabe.

Au Maghreb comme en Andalousie précédemment, Juifs et musulmans se sont partagés le pain et le destin et ont érigé leurs synagogues qui, à ce jour, témoignent de cette belle époque de tolérance et de respect mutuel entre islam et judaïsme. Toutes les ethnies, toutes les confessions que l'islam a croisées dans son chemin ou sur les terres ouvertes à la foi (el feth), vivent à ce jour en toute quiétude dans leurs terres, jusqu'à ce que ces monstres, ces faux frères, ces mauvais miroirs, ne viennent remettre tout en cause.

L'histoire retiendra de même que ce sont les musulmans qui ont développé moult filières du savoir et de la connaissance humaine et ont pu même traduire l'héritage grec jusque-là inaccessible à un monde occidental en état «d'hibernation civilisationnelle» et vivant dans un effroyable obscurantisme moyenâgeux. La totale obscurité d'esprit dans laquelle vivait l'Occident médiéval n'a finalement rien à envier à ce que vit notre monde musulman actuellement, avec les questions ridicules qu'on y soulève souvent à propos de la femme notamment.

Un Occident qui se demandait si les Indiens d'Amérique et les indigènes d'Afrique étaient dotés d'une âme pour recevoir le message du Christ, afin de pouvoir les réduire à l'esclavage (La Controverse de Valladolid). La femme faisait, elle aussi, dit-on, l'objet de ce questionnement obscurantiste (Concile de Mâcon ou de Trente ) et que la chrétienté met sous la rubrique de «la légende».

Il serait donc tout à fait légitime pour nous de penser que l'Islam vit un douloureux processus de mutation «civilisationnelle», pour passer d'une époque vers une autre, d'une histoire vers une autre. En tout état de cause, ce sont les musulmans qui ont aidé l'Occident à sortir de son obscurantisme moyenâgeux.

Ce qui se passe est une déviation dangereuse, une lecture dogmatique et complètement erronée de la religion ; fermentée et catalysée par les injustices et les agressions que les musulmans ne cessent de subir chez eux, de la part du monde occidental. Un Occident colonialiste, injuste, cupide et qui n'a aucun problème à soutenir les dictatures qui nous asphyxient. Mais surtout, un Occident qui se lance dans des guerres absurdes sur nos propres terres pour nous tuer, spolier nos richesses et laisser nos pays dans le chaos et l'anarchie créative, nous dit-il.

En réalité, la seule chose que ce chaos a créée, c'est une pépinière du terrorisme, un terreau propice à la naissance de la culture de la vengeance et de la violence. Ce feu qui n'épargnera personne, je le crains.     Le terrorisme est en réalité l'enfant illégitime de l'Occident, né de l'adultère entre sa cupidité et ses guerres. Cet enfant abandonné chez nous, s'habille désormais de la tunique musulmane pour se faire passer des nôtres. Un Occident qui nous tue, nous pleure puis marche dans nos funérailles, comme si de rien n'était.

L'ISLAM VU DE TRAVERS

Tout le long de son histoire, l'islam s'est toujours présenté aux religions juive et chrétienne plus particulièrement comme une sorte de défi. La première le perçoit comme une source de danger existentiel pour Israël. En effet, tout comme le judaïsme, l'islam est rigoureusement monothéiste et de surcroît, il revendique ouvertement la cité sacrée de Jérusalem en la considérant comme abritant sa première «Kibla» (direction de prières) pour les unificateurs de Dieu et une escale du miraculeux voyage nocturne «El Isra», qu'aurait effectué le prophète Mohammed autour de l'année 620 de l'ère chrétienne.

Aux premiers temps, il était normal alors qu'une sorte de « rivalité spirituelle « se fasse sentir entre judaïsme et islam. Le statut trop particulier qu'entretenaient les Juifs avec l'Éternel des siècles durant, du coup, donnait l'impression d'être remis en question par cette nouvelle religion « concurrente». Ce qui était inadmissible pour le peuple du Testament, de l'Alliance et de la promesse. Bien que cela ne soit que subjectif, puisque le Coran n'a jamais renié les sources antérieures à lui et les références presque toutes Juives de ses récits et de confirmer au passage le gros de leurs propos. Si l'on voit la chose uniquement sous l'angle de la foi, «le copyright» était donc bien observé et protégé par l'islam pour la simple raison que l'auteur en était le même partout, Dieu lui-même.

En toute évidence, le Dieu en l'islam cesse d'être uniquement le «Dieu d'Israël» comme s'est écrit dans l'Ancien Testament pour devenir le «Dieu universel» ou des Univers (Rabou el Aalamin).

Cela mit en question donc le statut trop particulier, la relation presque «intime» qu'entretenait «le peuple de Dieu», les Hébreux en l'occurrence, avec Yahvé le Très Haut, au titre d'une alliance qu'ils croyaient éternelle ; mais que l'islam venait informer qu'elle a été révoquée ou du moins revue et corrigée. Cette espèce de «rivalité spirituelle», sur le statut particulier avec      

Dieu et sur la Cité sacrée de Jérusalem, la prunelle des Juifs et la princesse des cités pour les musulmans, n'était pas une chose facile à digérer par le peuple de l'alliance, ou du moins d'une bonne partie de celui-ci, qui de tout temps, considérait Jérusalem comme l'âme des Juifs et un corps sans âme ne peut vivre. Israël sans Jérusalem n'existerait plus, car elle aura perdu tout bonnement le motif même de son existence, Jérusalem selon eux. L'islam mit la chrétienté elle aussi face à de grands défis, l'unicité du Dieu chrétien, fait plus que jamais l'objet de questionnement, voire de polémiques au sein de ses propres adeptes, ce qui poussait parfois l'institution chrétienne à refouler le mystère de la Trinité vers des limites inaccessibles et indéchiffrables à l'entendement humain. Le Dieu chrétien est à la fois si proche de l'homme et si loin de son entendement.

Bien évidemment «le Dieu chrétien» est juif, mais il n'en est en réalité que le fils d'une mère juive, le père (par l'esprit), lui, est céleste. Contrairement au Dieu de l'islam, qui lui, reste du début jusqu'à la fin clairement non humain, comme chez les Juifs d'ailleurs.

Dès le début déjà, l'image du prophète de l'islam Mohammed (Qssl), basculait chez une large frange de la pensée chrétienne entre la figure du faux prophète ou de l'antéchrist lui-même, personnages prophétisés dans leurs écritures.

En plus, l'islam conquit des terres chrétiennes en un temps record et fit tomber les empires Perse, Romain et Byzantin, ces deux derniers considérés comme fiefs de la chrétienté. Alors où cela nous mènera-t-il ?

À «la complomania» et oui, à la conspiration judéo-chrétienne contre l'islam, pour étouffer la lumière d'Allah de s'étaler sur sa terre et neutraliser cette religion qui, plus que toutes les autres, trouve aisément des milliers de jeunes adeptes et figurez-vous d'où ? Dans l'Occident lui-même, qui soient prêts à mourir pour elle, que pour elle, rien que pour elle.

Selon cette théorie, un islam de laboratoire a été conçu de toutes pièces. En effet, rien n'est plus probant que d'opposer l'islam à l'islam, pour en finir une fois pour toutes.

Alimenter les tensions entre chiites et sunnites et au sein du même courant, encourager les divergences et les contradictions religieuses, pour arriver finalement à l'implosion ou à la confrontation armée. Le but, entretenir ce monde musulman dans des conflits internes sans fin, pour lui faire oublier Jérusalem, cette cité autour de laquelle toute la marmite semble être posée.

Tout ce qui se passe actuellement en terre d'islam comme malheurs et barbaries commis au nom de cette religion, donne une forte impression que l'on est face à un processus machiavélique d'autodestruction du monde musulman.

Prendre le monde entier comme témoin de notre cruauté, de notre sauvagerie, de notre mauvaise foi et de notre trahison. Vue sous cet angle-là, la conspiration n'est donc pas totalement écartée ; une tentative pour nous faire oublier peut-être que ces monstres sont nés de nos propres entrailles.

Comme pour nous dire : cet islam, au prétexte duquel vous aviez conquis ces territoires par l'épée et le feu, lui-même vous y fera sortir par l'épée et par le feu.