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Houda Feraoun : Le fonctionnement d'Algérie Poste sera revu

par M. Aziza

Les deux entreprises publiques, Algérie Poste et Algérie Telecom (AT) connaîtront une nouvelle réorganisation dont les contours seront définis, dans le cadre de la promulgation de la nouvelle loi sur les TIC, prévue la fin de cette année. C'est d'ailleurs, ce qu'a laissé entendre la ministre de la Poste et des TIC, Houda Imene Feraoun, lors de son passage hier, au Forum d'El Moudjahid.

 Une commission a été, déjà, installée pour étudier une réorganisation moderne d'Algérie Poste, car cela s'avère vital pour qu'elle devienne une entreprise rentable. Pour la ministre, il faut réviser le fonctionnement d'Algérie Poste, de fond en comble, du choix des ressources humaines notamment, dans les postes de responsabilité jusqu'à l'amélioration de la gestion du courrier. Concernant l'augmentation des salaires revendiqués par le personnel, la ministre affirme que cette option est en étude, mais elle a exclu la possibilité de procéder à une révision de la grille des salaires. Elle explique qu'une révision de la grille des salaires ne pourra pas se faire avant la réorganisation d'Algérie Poste, notamment avant la responsabilisation des cadres de l'entreprise, en définissant le statut, les missions, les droits et les devoirs de chacun. En ce qui concerne l'ouverture du capital d'Algérie Télécom (AT), la ministre a affirmé, clairement, qu'il n'est pas question d'ouvrir le capital de l'entreprise. Mais, elle a évoqué la possibilité d'aller vers un groupement d'entreprises entre AT et Mobilis, sans exclure une de ces deux entreprises. Elle dira qu'il s'agit là d'une proposition qui sera soumise à examen, et qui sera enrichie, dans le cadre de la promulgation de la nouvelle loi sur les TIC. Elle argumente : «un opérateur, aujourd'hui, se retrouve obligé d'installer les infrastructures, servir les clients, installer des grands réseaux pour les entreprises, le gouvernemen , au niveau national et à l'international, développer le contenu , développer la sécurité des réseaux. Je crois que c'est un peu trop pour un seul opérateur ». D'où la nécessité d'aller vers un groupement, dit-elle.

Interrogé sur les prix d'Internet pratiqués par Algérie Telecom, jugés très élevés par les clients, Mme Feraoun a précisé qu'AT est dans l'obligation d'amortir, un tant soit peu, les coûts des investissements importants qui sont installés dans des zones commerciales, pas du tout rentables. Elle précise qu'Algérie Télécom n'arrive pas à supporter les charges, car elle est la propriété de l'Etat, elle se comporte comme le service public, elle investit là où le privé ne veut pas aller pour une histoire de rentabilité. La ministre a saisi l'occasion pour appeler les opérateurs à contribuer au déploiement d'Internet sur l'ensemble du territoire.

Par rapport à sa rencontre avec les responsables de l'Autorité de régulation des Postes et des Télécommunications (ARPT), la conférencière a affirmé que des consignes ont été données pour que cette autorité améliore sa relation, notamment sur le plan de communications, avec l'ensemble des opérateurs publics ou privés.

Elle cite quelques notes. «On a demandé à l'ARPT de recevoir directement les plaintes ,que ce soit de la part des clients ou de celle des opérateurs». Elle précise : «l'ARPT est obligée, désormais, de rendre publics les résultats des examens faits sur le taux de couverture de la téléphonie mobile. Car et jusqu'à présent, les résultats de ces examens sont communiqués, uniquement, à l'opérateur , sans informer les clients».

Faut-il le rappeler, des doutes ont déjà été exprimés par la ministre, au sujet des taux de couverture des opérateurs de la téléphonie mobile, approuvés par l'ARPT.

La ministre poursuit qu'il a été demandé à l'ARPT plus de transparence, dans l'étude des dossiers et des projets et des demandes émanant des opérateurs. Elle explique que l'ARPT a refusé plusieurs demandes, sans prendre la peine d'expliquer aux opérateurs les raisons du refus. Cette situation peut être une entrave à la concurrence, indique la ministre.

PAS PRET POUR LES TRANSACTIONS COMMERCIALES EN LIGNE

Avec un langage très simple et direct, la ministre de la Poste et des TIC, a précisé qu'actuellement «notre pays n'est pas prêt, techniquement et juridiquement, pour se lancer dans les transactions en ligne». Elle précise : «Il faut prévoir une réglementation qui devrait être définie par une autre instance qui ne dépende pas de nous». La ministre fait allusion au ministère du Commerce.

«Il y aura, peut-être, des concertations sur de petites modifications avec le ministère du Commerce, peut-être une loi séparée, ou peut-être on mettra ça dans le cadre de la loi général qui gère la commercialisation en ligne, mais une chose est sûre, il faut qu'on pense à ça sérieusement, et il ne faut, surtout pas, tomber dans la précipitation».

La ministre souligne : «on n'a pas les moyens techniques pour garantir la sécurisation de cette transaction», dit-elle, sans arrêter une date fixe pour la lancement de tels services. «Peut-être dans une année, peut-être avant la fin de l'année 2016».