Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

SAÏDA: Le privé contre le monopole

par Diab Tahar

La commune d'Aïn Sultan, en son domaine autogéré Kathir Hachemi concédé en E.A.I à M. Madani Abderrahmane, a abrité la journée annuelle de vulgarisation agricole. Le wali et la délégation qui l'accompagnait ont visité plus d'une vingtaine de stands où rivalisaient des entreprises étatiques et surtout celles privées venues en renfort. C'est ce dernier secteur qui semble émerger car il a déjà opéré sa mue économique.

De petites entreprises naissantes concurrencent déjà les adeptes du monopole autrefois stagnant comme la commercialisation du lait et de ses dérivés, les produits phytosanitaires, les différents engrais malgré leur cherté, l'apiculture, les matériels agricoles et hydrauliques et même les équipements en énergie solaire. Les jeunes promoteurs de l'énergie du futur sollicitent du secteur concerné un parrainage commercial pour satisfaire les besoins des «habitations éparses » en ce milieu rural que l'Etat ne peut couvrir en transport énergétique au vu de son coût exorbitant.

Le même problème de commercialisation est soulevé par deux coopératives féminines rurales dont l'artisanat ressuscite les produits du terroir. La mauvaise implantation de la maison de l'artisanat et l'absence d'implication des milieux touristiques n'offrent pas cette culture économique aux citoyens de pouvoir s'approvisionner en divers produits ornementaux. Le stand le plus visité revient à un médecin retraité, Hadj Belkacem, propriétaire de 25 ha à Youb réalisés en un verger éducatif même pour les spécialistes, car pédagogiquement entretenu par un autodidacte acharné qui s'est converti de la science de l'anatomie à celle de la terre avec comme seuls moyens humains un permanent et deux de ses amis bénévoles, exemple à méditer pour tout investisseur voué à sa vocation.

La visite instructive auprès des différents exposants s'est prolongée car longuement soumis aux questionnements du wali. Dans un climat de fantasia animé par une vingtaine de cavaliers, des prix symboliques ont été décernés aux meilleurs producteurs de céréales.

Constatant que toutes les communes n'ont pas été associées, le wali n'a pas manqué de souligner à certains de ses proches collaborateurs de veiller scrupuleusement à ce que de telles manifestations populaires ne soient pas ? à leur insu-instrumentalisées à des fins électoralistes à venir.

La direction de la formation professionnelle a été également primée pour son implication au profit des jeunes fellahs d'Aïn El Hadjar organisés sous forme de coopératives chargées des espaces verts, du petit élevage multiforme et de pépinières adaptées aux besoins de la région.

Quant au CFPA de Balloul, il s'offre encore l'exclusivité locale de formation de chauffeurs de tracteurs alors que ces stages devraient être personnalisés au profit de toutes les communes rurales?

Comme de coutume, M. Djelloul Boukarabila récite le rituel de vœux d'une bonne année agricole et sème symboliquement quelques poignées de graines, donnant ainsi le coup d'envoi de la campagne des labours-semailles sur une superficie de 173 121 ha de grande culture (y compris la jachère) dont 4 000 ha irrigués et dont on s'attend à un rendement exemplaire.