C'est fait pour les Rouge et Noir de Soustara qui joueront bel et bien cette fois-ci la première finale de leur histoire de la plus prestigieuse des compétitions continentales. Une juste récompense pour les usmistes qui avaient, faut-il le rappeler, échoué par deux fois à ce stade de la compétition, d'abord en 1997 devant le Raja de Casablanca et en 2003 contre la formation d'Enyembe du Nigéria.

Les Rouge et Noir l'ont fait et c'est tout à leur honneur pour avoir relevé ce défi en allant d'abord prendre option au match aller à Khartoum en remportant la première manche avant de composter carrément leur billet pour la finale à la faveur d'un match nul ce samedi dans leur jardin devant un public record et dans une ambiance de folie à la milanaise. Les Algérois, privés des services d'une de leurs pièces maîtresses dans l'animation du jeu, à savoir Beldjillali, pour cause de blessure, ont trouvé toutes les peines du monde à passer cette fois-ci le cap d'une équipe d'El-Hillal plus entreprenante et plus dangereuse, notamment en seconde mi-temps. Un nul vierge a donc suffi au bonheur des gars de Soustara pour emboîter le pas à l'Entente de Sétif et espérer à leur tour brandir ce trophée qui fait tant rêver. Les camarades du gardien de but Zemmamouche, encore une fois décisif comme à la 85' lorsqu' il a usé de toute sa classe pour détourner un boulet de canon d'un attaquant soudanais, ont dû se serrer les coudes et puiser dans leurs réserves pour éviter le scénario catastrophe tout au long de cette seconde mi-temps qui a vu les Soudanais jeter tout leur va-tout pour tenter de renverser la situation. La pression était tellement pesante sur les guerriers du coach Miloud Hamdi qu'elle a failli se retourner sur eux et sur le public qui lui aussi, la peur au ventre, a failli à sa mission en restant timoré jusqu'au coup de sifflet final de l'excellent arbitre sud-africain Victor Gomez.

Soustara est en finale est c'est amplement mérité tant cette qualification a été acquise d'abord à l'extérieur contre toute attente et dans la douleur. Les Rouge et Noir, sereins et méfiants, ont raté l'occasion de se mettre à l'abri et rassurer tout leur monde à deux reprises, en première période, n'eût été le brio du keeper soudanais Maxime Luiz. Le dernier rempart d'El-Hillal a dû faire étalage de toute sa classe pour repousser par deux fois les essais successifs de Meftah et Aoudia avant de gagner par la suite son duel face à ce dernier. Après la pause, les Soudanais sortiront carrément de leur zone pour aller acculer les locaux dans leur camp, plongeant le public dans un mutisme le plus total.

Et c'est encore une fois Zemmamouche qui a permis à son équipe de garder sa cage vierge et éviter le pire à cinq minutes de la fin. Les usmistes sans faire le match parfait ont réalisé l'essentiel en entrant dans l'histoire de cette prestigieuse compétition continentale et ils ont le droit de rêver même si le coach Hamdi devra se passer de deux éléments clés pour cumul de cartons, à savoir Meftah et Andréa, tout en souhaitant le rétablissement du stratège Beldjillali. Bab El-Oued, Soustara, Bab Ejdid, Z'ghara, Saint-Eugène et un peu partout à Alger, la nuit a été festive et cette joie indescriptible n'est pas près de s'arrêter.