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Gestion du taux de change par les autorités monétaires: éléments d'appréciation

par Brahim Chahed



Suite et fin

NOUS ALLONS TENTER DANS CE QUI SUIT DE RESUMER LA SITUATION:

Parce que le régime de change avec restrictions, adopté depuis plus de vingt ans, comme nous l'avons déjà vu, est censé être transitoire et que la convertibilité totale était la cible des autorités monétaires. Mais il va falloir faire attention, convertibilité totale n'est pas synonyme d'absence totale de restrictions;

Parce que le niveau actuel des réserves de change, lesquelles approchent les 194 milliards de dollars, le permettrait dans une certaine mesure. Là encore il faut faire attention, la libre convertibilité risque, dans l'état actuel des choses (import / import), de déstabiliser le système financier national et de fragiliser les équilibres extérieurs. Une sortie massive des capitaux conduira, inévitablement, au tarissement des réserves en devises et in fine à l'annulation de la convertibilité;

Parce que les réformes engagées depuis plus de vingt ans, notamment, pour assainir les entreprises publiques pour qu'elles deviennent compétitives, des incitations et aides multiples aux privés pour développer des industries créatrices de richesse, reformer le système financier algérien et le fonctionnement des banques et établissements financiers se faisait dans le sens d'aller vers la convertibilité. Faisons, tout de même, attention, les buts recherchés ont-ils été atteints? Non, de l'avis de tous;

Parce qu'au nom de la transparence, de la fluidité des transactions, de la libération des initiatives économiques et des énergies créatives, du fait qu'une monnaie ne vaut que si elle est librement convertible, en laquelle les nationaux comme les étrangers placent leur confiance, il est nécessaire d'aller vers la convertibilité. Avouons, quand même, que l'on en n'est pas encore là.

Les expériences vécues de par le monde et les études sur la convertibilité totale conduisent aux préalables qui suivent:

- Une économie diversifiée créatrice de richesse et des entreprises compétitives capables d'exporter (améliorer le taux de couverture des importations par les exportations) (15) ;

- Un système financier conforme aux normes internationales;

- Une politique monétaire efficiente, des instruments d'intervention raffinés et des indicateurs parlant afin de régler au mieux les niveaux des liquidités, les taux d'intérêts et de change.

En fin, hasardeuse la démarche de convertibilité totale dans les conditions de l'Algérie certes, mais par la faute de l'incompétence de ceux qui ont mené les reformes, depuis plus de vingt ans. Ça nous a coûté beaucoup d'argent et, malheureusement, un temps précieux que nous n'avons plus. Des interventions abracadabrantes, des pseudos-mesures incohérentes et éparses, des objectifs flous et surtout un manque total de contrôle et d'évaluation.

La gravité de la situation appelle au moins, sans délai, une réflexion sur les objectifs, les stratégies, les plans d'action, les instruments de contrôle et d'évaluation et surtout les compétences nécessaires pour la conduite de chantiers aussi importants, des attentes de toute une nation et des enjeux hors normes.

Rien, par contre, ne s'oppose à quelques mesures qui pourraient soulager les entreprises algériennes et les citoyens telles que l'accès à l'ensemble des recettes d'exportation en devises (actuellement seulement 50%), la libéralisation de toutes les opérations d'achat de matières premières pour les exportateurs, une allocation respectable, au moins en rapport avec les capacités financières du pays, aux citoyens pour études, soins et voyage (16).

Au 31/12/2013, 130 jours exactement pour le Maroc et 106 pour la Tunisie et au 31/12/2014, 159 pour le Maroc et 112 pour la Tunisie ;

Le taux de couverture, en diminution alarmante depuis quelque temps, des importations (58.3 M USD) par les exportations (62.95 M USD) en 2014 a été de 108%. Le taux de couverture des importations (54.85 M USD) par les exportations (65.92 M USD) en 2013 a été de 120%. Les hydrocarbures ont représenté 96,72% du volume global des exportations. les exportations hors hydrocarbures représentent 3,28% du volume global. Ce qui nous ramène à un taux de couverture hors hydrocarbure d'à peine 3.9% en 2013. il a été de 4.46 % en 2014 ;

- Taux de change du 20/08/2014, de 0,00939 (Dinar/Euro), de 0,08953 (MAD/Euro) et de 0,43583 (DT/Euro) et au 31/08/2015 de 0,008425 (Dinar/Euro), de 0,091867 (MAD/Euro) et de 0,455329 (DT/Euro) ;

- Taux de change du 20/08/2014, de 0,00939 (Dinar/Euro), de 0,08953 (MAD/Euro) et de 0,43583 (DT/Euro) et au 31/08/2015 de 0,008425 (Dinar/Euro), de 0,091867 (MAD/Euro) et de 0,455329 (DT/Euro) ;

Pour le calcul du droit de change pour soins à l'étranger exprimé en euro en Tunisie, il a été tenu compte du droit accordé à l'accompagnateur reconnu en Tunisie ;

Taux de change du 20/08/2014, de 0,00939 (Dinar/Euro), de 0,08953 (MAD/Euro) et de 0,43583 (DT/Euro) et au 31/08/2015 de 0,008425 (Dinar/Euro), de 0,091867 (MAD/Euro) et de 0,455329 (DT/Euro) ;

Références bibliographiques Mémoires et travaux de recherche :

- Mémoire (2013) de magistère en Sciences économiques, option finance internationale, thème : «Impact des variations des taux de change sur le compte de la balance des paiements en Algérie : (1999-2008)», RENNANE Rabah, université d'Oran, Algérie ;

- Travail de recherche (2001), thème : «Choix du régime de change : Quelles nouvelles ?», RIPOLL Laetitia (Doctorante), université de Montpelier I ;

- Mémoire DEA 2007, thème : « Transmission des variations du taux de change sur les prix à la consommation: le cas de la Tunisie », SELMI Refk, université de Jendouba, Tunisie ;

Mémoire Master ès Science Finance d'Entreprise (2007), thème : « Analyse fondamentale du marché des changes marocain », BERRKIA Rajaa, HEM Rabat, Maroc.

Revues et rapports :

Rapports périodiques de la Banque d'Algérie ;

Rapport technique MEDPRO N° 11 (Mars2012), thème : « Les enjeux de la libéralisation des comptes de capital dans les pays du sud de la Méditerranée », Commission Européenne ;

Rapports divers « Perspectives Economique en Afrique » ;

Revue de la Banque du Canada Hiver 2002-2003), thème : « Les régimes de change dans les économies émergentes », BAILLIU Jeannineet MURRAY John.

Lois et Règlements :

- Loi N° 90-10 du 14 Avril 1990 relative à la Monnaie et au Crédit, modifiée et complétée ;

- Règlement de la Banque d'Algérie N° 07-01 du 03 février 2007, relatif aux règles applicables aux transactions courantes avec l'étranger et aux comptes devises, modifié et complété,

- Instruction de la Banque d'Algérie N°10-96 du 19 Décembre 1996 Instituant un droit de change au profit des nationaux résidents devant subir des soins médicaux à l'étranger ;

- Instruction de la Banque d'Algérie N° 08-97 du 28 Aout 1997 relative au droit de change pour voyage à l'étranger ;

- Instruction de la Banque d'Algérie N° 07-2000 du 26 Juillet 2000 portant modification de l'instruction N° 09-96 instituant un droit de change au profit des nationaux résidents poursuivant une scolarité à l'étranger.

Sites Internet et entretiens :

www.bank-of-algeria.dz ; www.douane.gov.dz ; www.banquemondiale.org ;www.imf.org ;

www.leconomiste.com ;www.elwatan.com ; www.lafinancepourtous.com ;

www.memoireonline.com; www.oc.gov.ma ;www.ins.nat.tn ;

Divers entretiens avec M. A. BENOUARI, ancien ministre au trésor, gouvernement GHOZALI ;

Divers entretiens avec M. A. HADJ NACER, ancien gouverneur de la Banque d'Algérie ; Entretien avec M. B. NOUIOUA, ancien gouverneur de la Banque d'Algérie.

Pour des raisons politiques de l'avis de nombre d'observateur plus qu'autre chose.

1 DZD = 1 FRF = 180 milligrammes d'or. Sa valeur par rapport au Dollar était de 4,94 de 1964 jusqu'à 1970 avant de passer à 4,19 en 1973.

Les 14 monnaies composant le panier en question étaient : les Dollars américain et canadien, le Schilling autrichien, les Franc français, belge et suisse, les Couronnes danoise, suédoise et norvégienne, le Mark allemand, les Livres italienne et anglaise, le florin hollandais et la Peseta espagnole.

Pour assurer l'équilibre des paiements extérieurs, les Pouvoirs publics peuvent être amenés à instaurer un contrôle des changes, qui vise à soumettre à autorisation tout achat et toute vente de devises étrangères. Cette réglementation peut exercer sur les agents économiques des contraintes, plus ou moins, fortes. Elle est, particulièrement, contraignante lorsqu'elle institue un contrôle total des changes, qui permet à l'Etat d'agir directement sur l'offre et la demande de devises en fixant le cours du change et en déterminant les transactions susceptibles d'être effectuées à ce cours. Cette politique a, surtout, été pratiquée dans les années 30 et au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.

La réglementation des changes comporte diverses mesures de contrôle des changes qui portent sur les opérations courantes et les mouvements de capitaux. Ces mesures de contrôle visent principalement à lutter contre la spéculation à la baisse de la monnaie nationale.

Cette hypothèse, qualifiée de « bipolaire », compte de plus en plus de défenseurs. Elle ne fait toutefois pas l'unanimité. Certains économistes croient en effet que les régimes intermédiaires, notamment les régimes à parité fixe mais ajustable, continueront de constituer une option viable, en particulier pour les marchés émergents.

Les régimes intermédiaires ont toujours la faveur des économies émergentes, mais dans une moindre mesure qu'il y a une vingtaine d'années. Au cours des années 1990, de nombreux pays dotés d'un régime à parité fixe mais ajustable ont assisté à l'effondrement de leur régime, devenu insoutenable et ont été confrontés à une crise de change coûteuse. Les répercussions économiques et sociales de ces débâcles ont été considérables, surtout, qui est souvent le cas, lorsque la crise de change s'est doublée d'une crise bancaire. À cet égard, il importe de signaler que selon rapport FMI pour l'année 2000, les pays à marché émergent dont les taux de change étaient plus flexibles ont moins souffert de façon générale que ceux dotés d'un régime à parité fixe.

Les régimes de flottement pur constituent, en réalité, l'exception plutôt que la règle. En effet, les autorités monétaires de nombreux pays à régime de changes flottants interviennent, régulièrement, sur les marchés des changes. La seule distinction entre les régimes de changes flottants et les régimes de flottement dirigé est la fréquence et l'ampleur des interventions.

Dès qu'il y aurait incompatibilité entre les deux objectifs, la stabilité des prix intérieurs devrait passer avant le taux de change.

La convertibilité externe constitue une restriction pour les agents économiques résidents. Elle peut paraître injuste vis-à-vis d'eux mais dans bien des cas et particulièrement lorsque les autorités monétaires poursuivent l'objectif de développement des échanges internationaux, elles optent pour cette convertibilité qui permet d'assurer la multilatéralisation des paiements.

Le taux de couverture des importations (58.3 M USD) par les exportations (62.95 M USD) en 2014 a été de 108%. Pour 2013 ce taux de couverture des importations (54.85 M USD) par les exportations (65.92 M USD) a été de 120% contre 143% l'année d'avant. Mais il faut faire attention, pour 2013, par exemple, les hydrocarbures ont représenté l'essentiel des exportations algériennes avec une part de 96,72% du volume global des exportations. Quant aux exportations hors hydrocarbures, «toujours marginales», elles représentent 3,28% du volume global. Ce qui nous ramène à un taux de couverture hors hydrocarbure d'à peine 3.9%. (Sources Douanes algériennes).

À titre de comparaison, nos voisins marocains ont enregistré, en 2013, un taux de couverture des importations par les exportations de l'ordre de 48.2% (Sources Office des changes Marocain) et les Tunisiens (Institut National Tunisien de la statistique) un taux de 71.3%.

Consulter les tableaux, en annexe, comportant des chiffres et des éléments de comparaison entre Algérie, Tunisie et Maroc. Ces chiffres, preuve irréfutable de l'absence de toute logique (de quelque nature que ce soit) dans la fixation des montants en question, confirment, tout au moins, l'incohérence des décisions des pouvoirs publics.

Notes :

15- Le taux de couverture des importations (58.3 M USD) par les exportations (62.95 M USD) en 2014 a été de 108%. Pour 2013 ce taux de couverture des importations (54.85 M USD) par les exportations (65.92 M USD) a été de 120% contre 143% l'année d'avant. Mais il faut faire attention, pour 2013, par exemple, les hydrocarbures ont représenté l'essentiel des exportations algériennes avec une part de 96,72% du volume global des exportations. Quant aux exportations hors hydrocarbures, "toujours marginales", elles représentent 3,28% du volume global. Ce qui nous ramène à un taux de couverture hors hydrocarbure d'à peine 3.9%. (Sources Douanes algériennes).

À titre de comparaison, nos voisins marocains ont enregistré, en 2013, un taux de couverture des importations par les exportations de l'ordre de 48.2% (Sources Office des changes Marocain) et les Tunisiens (Institut National Tunisien de la statistique) un taux de 71.3%.

16- Consulter les tableaux, en annexe, comportant des chiffres et des éléments de comparaison entre Algérie, Tunisie et Maroc. Ces chiffres, preuve irréfutable de l'absence de toute logique (de quelque nature que ce soit) dans la fixation des montants en question, confirment, tout au moins, l'incohérence des décisions des pouvoirs publics.