La
colère a atteint son paroxysme chez des enseignants universitaires occupant des
logements de fonction, au niveau de la cité des 78 logements CCLS (ex-Berkouka)
d'Aïn Témouchent. Des logements achevés vers la fin des années 80 et attribués
à ces premiers enseignants universitaires mutés dans le cadre d'assurer le
démarrage du centre universitaire d'Aïn Témouchent, en septembre 2009. Ainsi,
ce qui était rêve pour eux s'est transformé en illusion du fait que les
logements dévoilent aujourd'hui de nombreuses malfaçons et irrégularités qui
exigent en contrepartie une expertise pour constater les défauts et la mauvaise
qualité des matériaux utilisés, notamment au niveau du réseau d'assainissement.
Dans une lettre adressée aux responsables concernés, dont Le Quotidien d'Oran a
été rendu destinataire, ces locataires expliquent le calvaire qu'ils vivent au
quotidien. Ils décrivent, photos à l'appui, des constructions qui présentent
une menace pour leur santé et pour celle de leurs enfants. Murs fissurés,
plafonds déglingués, réseaux d'assainissement mal faits sont autant de défauts
relevés çà et là dans cet immeuble ayant absorbé des milliards de centimes au
Trésor public. Les auteurs de cette lettre n'ont pourtant pas demandé le ciel
ni des appartements neufs, sauf qu'ils exigent en urgence des travaux de
réparation des installations de commodité du bloc d'habitation qu'ils occupent.
Certains de ces enseignants universitaires sont encore sous le choc, leurs
requêtes auprès des responsables n'ont pas encore trouvé une oreille attentive.
«Nous contribuons à former des futurs cadres de la nation et ils nous ont
«casés» dans un immeuble dont certains rez-de-chaussée servaient pendant
plusieurs années d'écuries pour bétail», dira l'un d'eux, avant d'ajouter :
«Même aujourd'hui encore, durant les semaines qui précèdent l'Aïd El-Adha, un
terrain situé à quelques mètres de nos fenêtres sert de souk de moutons pour
les maquignons du coin». Le représentant du collectif a indiqué que ce calvaire
est dû à la mauvaise qualité et à la mauvaise installation du réseau de
canalisation, souvent obstrué et par conséquence dégageant des odeurs
nauséabondes. Notre interlocuteur a dressé ensuite une série de points noirs
qui meublent son quotidien ainsi que celui de ses voisins, nuisant à leur cadre
de vie. «Il faut procéder chaque semaine au curage des fosses septiques. Et
pour éviter les débordements et les risques de stagnation des eaux usées, qui
nous montent souvent jusqu'à nos chevilles, nous nous mettons tous, adultes et
enfants, à la besogne». «Car les collecteurs principaux se trouvant au-dessus
(allez comprendre !) des toilettes», mentionne-t-on dans la lettre. Et de peur
de voir leurs enfants «attraper» une de ces maladies transmissibles, surtout en
cette période des grandes chaleurs, certains de ces enseignants n'ont pas
hésité de les envoyer chez leurs grands-parents. «Pour cela, nous interpellons
une fois de plus, cette fois-ci par le biais de la presse, les autorités
concernées afin de mettre un terme à cette situation insupportable»,
conclura-t-il.