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TENES: La plage centrale envahie par les familles

par Bencherki Otsmane

En quête d'un peu de fraîcheur, alimentée par une légère brise marine, la côte chélifienne a connu au cours des deux nuits précédentes un rush inhabituel où un nombre indéterminé de familles ont pris d'assaut la plage centrale, ou celle de «La Marina», situées à Ténès, juste après la rupture du jeûne. L'occasion a été saisie par les femmes (jeunes filles ou mariées) pour barboter dans l'eau en raison de l'obscurité qui y règne la nuit et, par conséquent, offrant davantage de discrétion pour celles qui se baignent. D'ailleurs, au niveau de ces deux plages, peu de jeunes célibataires s'y aventurent. On y trouve seulement des familles dont la plupart ne sont même pas accompagnées de la gente masculine. Ce qui laisse une certaine liberté à ces jeunes filles et femmes qui, faut-il le reconnaître, n'oseront pas se jeter à l'eau au cours de la journée quand les badauds investissent les lieux. Il y a même parmi certaines familles celles qui ramènent le s'hour pour leur permettre de veiller davantage et de profiter de la fraîcheur de la nuit. Toujours est-il que depuis le début de la canicule, si certaines familles optent pour la promenade tout au long du front de mer qui va de la plage La Marina au port de pêche sur une distance de près d'un kilomètre et demi, d'autres par contre préfèrent s'attabler dans les cafétérias, débits de boissons ou tout simplement les crèmeries pour apaiser leur soif en cette période de chaleur. Du coup, c'est une ambiance conviviale nocturne qui s'installe durant ce mois sacré sur cette côte pour perdurer à des heures tardives de la nuit. Il faut noter également que le même phénomène est observé sur l'ensemble du rivage de la côte où il est plus accentué au niveau des agglomérations côtières de la wilaya, à l'image de Béni-Haoua, Oued Goussine, Oued Gseb, La Marsa, El-Guelta, etc. Par ailleurs, si sur le plan sécuritaire, les agents de police ou ceux de la gendarmerie veillent au grain, notamment par une présence accrue, discrète mais efficace pour sécuriser les estivants, il en est autrement sur le plan des moyens mis à la disposition des citoyens au niveau des plages principales de la wilaya. En effet, malgré les efforts consentis par les pouvoirs publics, beaucoup reste à faire de l'avis de familles que nous avons rencontrées au niveau de la plage centrale de la ville de Ténès. A commencer par l'éclairage qui fait cruellement défaut, associé à l'absence de sanitaires. Côté culturel, plusieurs familles déplorent qu'en ce mois de ramadhan, les veillées artistiques ne soient pas au rendez-vous contrairement aux années précédentes où il ne passait pas une nuit sans qu'une activité culturelle soit programmée. Concernant le transport pour ceux ou celles qui ne possèdent pas de véhicules, il faut souligner que des bus assurent la desserte des agglomérations avoisinantes jusqu'à la côte. Le retour de ces familles est également assuré par ces mêmes bus à des heures tardives de la nuit. Une mère avec quatre de ses enfants dont deux filles fréquentant un lycée nous a confié : «A part quelques fausses notes, je peux vous dire que nous passons d'agréables moments au bord de la mer et mes deux jeunes filles en profitent au maximum pour se baigner car au cours de la journée, il m'est difficile de les laisser fréquenter les plages». De toute évidence, en absence de soirées artistiques, les familles chélifiennes se plaisent à se rendre, par centaines, sur la plage, le soir après le f'tour, pour le plaisir d'une soirée bercée par le clapotis des vagues et balayée par les embruns marins.