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El Gammas: Des échauffourées et des arrestations

par A. El Abci

Près de 500 habitants des chalets d'El Gammas ont bloqué, hier et pour le deuxième jour consécutif, l'unique entrée de cette cité et la route de l'ONAMA menant à El Khroub pour réclamer du Premier ministre, Sellal, la prise en charge rapide de leur situation, refusant tout dialogue avec les autorités locales ou même le wali.

Si le 1er jour de la protestation, la situation est demeurée maîtrisée malgré tout le chaos provoqué sur la route, hier, les choses ont quelque peu dérapé, car des échauffourées ont eu lieu entre les manifestants et les forces de police, selon des témoins oculaires. Ce qui a entraîné une réaction musclée des services de sécurité, qui n'ont pas hésité alors à recourir aux coups de matraque et à l'usage de bombes lacrymogènes pour disperser les protestataires. Protestataires qui ont fait savoir que «leur cité compte plus de 2.500 chalets contenant de l'amiante et qu'ils sont bénéficiaires de décisions d'attribution de l'aide de 70 millions de centimes, augmentée après à 120 millions, pour reconstruire des maisons neuves et en dur». Malheureusement, ajouteront-ils, «ces promesses des pouvoirs publics sont restées lettre morte et cela fait maintenant plusieurs années que nous attendons sans voir aucun changement sur le terrain».

De même, poursuivront-ils, que «les promesses de prise en charge des deux familles, dont les chalets ont été ravagés par un incendie, n'ont toujours pas été tenues en dépit des engagements de régulariser la situation des victimes au cours de ce mois». Les protestataires, qui ont barré la route avec des pneus enflammés, des branches d'arbres et de grosses pierres, ont justifié leur action par «les dégradations continues du cadre de vie de leur cité, qui leur a causé de nouvelles maladies à l'instar de l'asthme, de diverses allergies en sus du cancer qui a tué plusieurs d'entre eux en raison de leurs maisons amiantées».

La fermeture de la route de l'ONAMA a engendré un bouchon monstre de voitures et de poids lourds, qui s'étendait à divers quartiers et cités des alentours, au grand dam des automobilistes qui n'arrêtaient pas de pester. Enfin, nous apprenons de l'un des protestataires que les échauffourées entre les deux parties se sont soldées par l'arrestation de 28 manifestants et que suite à des négociations et un accord trouvé avec un émissaire du wali, la voie a été libérée vers midi trente minutes. Une délégation de 10 habitants de la cité a été reçue par le wali, dans l'après-midi d'hier, pour tenter d'apaiser les esprits.