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Bon voyage et bonne santé

par Hamid Dahmani

Avoir « Saha we stere » la santé et l'abri, est une vieille expression de chez nous qui veut tout dire sur les limites et les aspirations d'une certaine classe qui s'accommode du peu que lui accorde l'existence.

Les partisans de cette devise ne savent pas, peut-être, que le travail c'est la santé. Ce sont de fervents défenseurs de « regda we t'mangi » de fidèles dilettantes du rouler de pouces. « b'sahtek r'gued !» mon frère. La santé est malade de ses soins précaires prodigués à l'hôpital de la Santé. Le travail c'est la santé ! Disent les Sages. Ne rien faire c'est la conserver ! Lui répondent les bras cassés. La santé n'est pas éternelle et elle peut se détériorer et se dégrader, au fil du temps, avec la maladie ou la vieillesse. Pour avoir une santé de fer il faut se retrousser les manches et travailler dur pour produire de l'huile de coude. Il faut suer pour gagner son salaire et pouvoir se soigner quant on est malade. On ne plaisante pas avec le capital santé. Parce qu'il va de notre santé. Les fainéants et les paresseux jouissent d'une bonne santé. Le système politique ménage la santé des jeunes avec sa grande générosité. Il paraît que travailler dans ces moments inopportuns peut nuire à la santé. Donc il ne faut pas esquinter la santé avec de grands efforts. Un corps malade ne peut pas se refaire une belle santé. La santé est corporelle, financière, intellectuelle, psychique et mentale de l'âme. La santé c'est la prospérité. Le bilan de santé reste très critique à la maison de la santé. On boit à la santé des puits. « Tchin-tchin ! ».

Celui qui est malade attend la santé et celui qui a la santé attend la maladie.

Il faut lire pour se prémunir et garder la bonne santé de l'esprit. L'école est malade et sa santé est usée par la médiocrité. Les charlatans sont à son chevet pour la remettre sur pied. Personne ne s'inquiète de sa santé. « Saha we stere » se gagne à la sueur du front. Deux atouts majeurs qui ne tombent pas du ciel avec le hasard. Nul n'est à l'abri et qu'on peut, du jour au lendemain, mordre sa chaussure. Quand on a la santé du cheval comme celle de la jeunesse algérienne qui respire la santé, on doit la mettre au service de la patrie et du travail.

A ta santé frérot !

Bonne année, bonne santé et tous nos vœux de bonheur et de prospérité au peuple de ce territoire grand comme l'univers. Il reste beaucoup de travail sur la planche. Mais nous avons de quoi vivre sans devoir travailler. Alors pourquoi abîmer sa santé, puisque nous avons des réserves pour affronter l'avenir. On aime les citations et les expressions populaires qui nous rendent tributaires de la richesse des gisements éphémères.

Tout retard à ses bienfaits. Pourquoi se faire de la bile et se rendre malade. Il ne faut pas se crever la santé. La bonne santé peut être, seulement, d'apparence et le mal très profond. La santé vacille, le bien-être s'amaigrit et l'équilibre se perd. Quand la santé va, tout va ! C'est comme le bâtiment chez nous, même tordu, tout va bien.

La santé de l'environnement est saturée, la santé économique asphyxiée, la santé citoyenne s'est envolée et le mépris affiche sa bonne santé.

La santé se rebiffe. Les toubibs pètent la santé. Celui qui a la santé est riche. La santé est dans les boyaux mais pas dans l'esprit. La sagesse c'est mauvais pour la santé. La santé de l'esprit et de la conscience est une vertu de l'être humain sain. Il faut voyager pour se refaire la santé.

Les voyages et les échanges favorisent et forment les hommes, dans leur intelligence, avec le reste du monde. Qui voyage s'enrichit beaucoup, en souvenirs et en atouts touristiques sur l'univers de la planète. Les voyages enrichissent l'esprit. On voyage pour s'offrir du plaisir et du bonheur. Les gens sont curieux et ont soif de connaissance et aiment se cultiver, en visitant les musées, les monuments prestigieux ou les sites historiques du monde. On dit que les voyages forgent la jeunesse. Tu parles ! Ce n'est vrai et ce n'est pas le cas, ici chez nous. Au contraire ce sont les sexagénaires, les septuagénaires et les octogénaires qui profitent de ce bien-être et qui voyagent le plus, parce qu'ils ont beaucoup de blé.

Durant notre lointaine enfance nos veillées été bercées par les récits des grands voyages. Les voyages de Gulliver ou l'aventure des ?Vingt mille lieues sous les mers'. Les voyages dans l'espace.

Dans le présent c'est l'aubaine et on voyage beaucoup du côté de la mer pour aller acheter de l'immobilier ou faire des dépôts bancaires, ou séjourner dans les luxueuses villas ou appartements domiciliées en Europe, loin des regards et des indiscrétions pour les moins limpides.

Heureux qui comme Ulysse qui a fait un beau voyage.

De nos jours les voyages sont devenus une nécessité pour l'être humain. Et pour changer, il y a des voyages, longs ou courts séjours pour découvrir le rêve fabuleux du fantastique, gracieusement payé avec l'argent facile. On voyage, également, sans compter pour blanchir l'argent sale de la corruption, au nez et à la barbe du droit. Le petit peuple voyage, également, chez lui, et roule sur des autoroutes défoncées pour admirer les chantiers de réfections incessantes et admirer des ouvrages qui s'écroulent, dus à la malfaçon et à la médiocrité des travaux. On voyage ?douga-douga' sur le semblant d'autoroute pour se rendre à Hammam Righa ou Bou-Hanifia pour une petite cure médicale. Consommons algérien et Voyageons avec la compagnie Air Algérie et ses billets qui s'envolent pour partir loin du pays et se refaire une vraie vie. Les voyages peuvent être d'affaires?louches, de noces pour le boss, privés et surtout ne pas s'en priver, organisés en catimini avec les copains et les amis, et des vacances ? de rois pour le super choix. On voyage, aussi, à l'étranger pour se refaire une santé, avec une bonne cure thermale, dans la station de Châtel Guyon, réglée par la ?sécu'. Voyage à l'œil aux frais de la princesse charmante du pays. Partir en voyage d'agrément avec les enfants, sous le couvert d'une mission de complaisance. La vie n'est pas chère pour tout le monde.

On dit que pour connaître bien quelqu'un, il faut voyager avec lui sur un long parcours. « El-ferde yehrath maa khouh ! ».

Il faut aussi être quelqu'un plein d'euros pour voyager, pendant ces temps difficiles. Voyages transparents pour les voyageurs ordinaires qui n'ont rien à déclarer. Voyages occultes avec des valises pleines de billets pour les prédateurs qui pillent le pays.

Voyage, voyage, tu me manques. Oh ! Plaisir du passager voyageur. Je n'ai pas pris l'avion depuis des lustres et je rêve d'un petit voyage dans les territoires d'ailleurs.

Les jeunes et malheureux harraga font, aussi des voyages-harba risqués et se noient dans des mers démontées dans des barques de fortune. Tous les voyageurs ne se ressemblent pas et ne disposent pas du même statut, au moment de payer la facture du séjour. Il y a des voyageurs aisés et bien nantis, au milieu de leurs milliards tombés du ciel qui n'ont pas beaucoup de soucis pour dépenser. Il y a aussi des voyageurs bien pistonnés et très épaulés, en dehors de la frontière, qui se comportent comme des nababs fortunés. Et il y a le maillon faible qui est le peuple des élections qui délègue, pour les futurs grands voyageurs du pays le droit de voyager, sans rendre des comptes. On peut voyager par air, par mer et par terre. L'objectif de tous ces voyageurs-flous montrés du doigt est le même, passer des vacances aux dépens d'une tierce personne ou d'une direction plus que généreuse. Voyage aux fins confins de la Chine offert par des roublards pour service rendu. Ha, les sacrés veinards !

Les voyages gratis de la compagnie, c'est pour bibi. Chasse gardée pour les dieux et les demi-dieux. Voyage en 1re classe pour les fripouilles. Croisière festive pour les requins de la baie d'Alger dans les îles paradisiaques des mers et des océans.