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Importations : Les véhicules et les médicaments en chute libre

par Moncef Wafi



Les derniers chiffres publiés par le Centre national de l'informatique et des statistiques des Douanes (Cnis) sur les importations de l'Algérie en avril dernier renseignent sur le climat national des affaires. La baisse des importations, en valeur et en quantité, s'est poursuivie respectant une logique amorcée déjà depuis le début de l'année en cours. Il en est ainsi pour les véhicules dont la tendance baissière s'est vérifiée le mois dernier, par rapport à avril 2014, perpétuant un cycle trimestriel qui a enregistré un recul dans les importations passant de 117.486 véhicules au premier trimestre 2014 à 95.075 véhicules au premier trimestre 2015.

En avril, les importations des véhicules de tourisme ont baissé de 48,05% passant à 141,55 millions de dollars contre 272,48 millions en avril 2014. Un recul progressif qui s'explique par la chute de la demande générée essentiellement par l'orientation des dépenses des ménages vers l'immobilier mais surtout par l'arrêté de Bouchouareb, le ministre de l'Industrie et des Mines concernant les cahiers des charges pour la délivrance des agréments d'exercice des activités de concessionnaires de véhicules automobiles, remorques, semi-remorques et engins roulants neufs. Rappelons que suite à l'entrée en vigueur de cet arrêté, les banques n'avaient plus accepté de domiciliation d'opération d'importation de véhicules alors que les Douanes algériennes refusaient, de leur côté, de dédouaner les véhicules qui ne sont pas conformes aux nouvelles exigences de sécurité et de la protection de l'environnement des véhicules importés. Une situation qui a fait réagir les concessionnaires automobiles qui ont, en fin de compte, eu gain de cause en poussant le gouvernement à faire marche arrière. Ainsi, les importations déjà effectuées et objet de polémique entre les concessionnaires et le gouvernement ont été tolérées alors que les conditions de sécurité exigées dans l'équipement des véhicules neufs importés sont revues à la baisse, notamment celles concernant les airbags. Les conditions et modalités d'exercice des activités de concessionnaires de véhicules neufs ont été assouplies par le département de Bouchouareb qui régularise de fait les importations de véhicules neufs ayant été effectuées entre le 23 mars et le 9 avril 2015. Logiquement, les chiffres à l'importation devront connaître une augmentation en mai par rapport à avril du fait de cette régularisation. La baisse des importations a également concerné un autre secteur budgétivore, celui des médicaments. La même courbe descendante est ainsi constatée puisque la facture des médicaments s'est chiffrée à 150,06 millions de dollars en avril dernier contre 259,17 millions en avril 2014, ce qui représente un net recul de 42%. Un pourcentage qui avoisine celui du premier trimestre 2015 par rapport à la même période en 2014 avec 38,47% de baisse, soit en numéraires 317,1 millions de dollars contre 515,38 millions. L'année dernière, les importations des produits pharmaceutiques se sont chiffrées à près de 2,6 milliards de dollars contre 2,34 milliards un an plus tôt, soit +10,44%. Cette baisse s'explique par la volonté de l'Etat à encourager la production nationale en facilitant l'acte d'investir. Des directives ont ainsi été données au groupe pharmaceutique Saidal à l'effet d'augmenter la production des médicaments. Les principaux produits alimentaires n'ont pas échappé à cette tendance baissière s'établissant à 855 millions de dollars contre 1,006 milliard, soit -15%. La plus importante baisse touchant le lait et ses produits dérivés du lait avec une chute des importations de 61,76%. La facture des importations des viandes s'est établie à 23,4 millions de dollars contre 30,6 millions (-23,54%) mais pourrait être revue à la hausse avec le mois de Ramadhan qui arrive. Par contre, la facture des céréales a augmenté de 7,75% atteignant les 379,45 millions de dollars contre 352,15 millions. Sur le mois d'avril 2015, la balance commerciale de l'Algérie a enregistré un déficit de 744 millions de dollars contre un excédent de 738 millions durant le même mois en 2014.