Il y a une quinzaine de jours, quand le coup d'envoi du nettoiement de la
casbah d'Oran a été donné, des dizaines de jeunes volontaires issus des
associations et des groupes des réseaux sociaux, ont pris part à l'opération.
Nombre d'entre eux venaient de découvrir pour la première fois un
monument historique de grande valeur, charriant l'histoire de la ville. Grâce
aux explications qui leur ont été fournies, notamment par le responsable de
l'OGEBC (Office de gestion et exploitation des sites culturels) et d'autres,
ils se sont rendu compte que ce monument, squatté auparavant par des indus
occupants, renfermait tout bonnement plus de dix siècles de l'histoire de la
ville. La première opération de nettoiement s'est déroulée en présence de hauts
cadres du ministère de la Culture dont des archéologues. Une commission où
siège notamment un membre de l'APW, président de la commission de
l'environnement, a été mise en place et au moins une réunion avec des
responsables de certaines entreprises de la wilaya a été tenue. Le site
historique, la casbah, s'étale sur une superficie de cinq hectares et abritait
durant des décades des dizaines de familles. Donc, en bonne logique, son
nettoiement dans l'espoir de rendre ce site un lieu de visite des touristes de
passage à Oran, ou tout simplement de villégiature pour les Oranais, nécessite
une logistique conséquente. Ce ne sont pas les mains nues des volontaires et du
personnel de l'OGEBC qui sont en mesure de déblayer les tonnes de gravats,
pierres et autres immondices cumulées au fil des ans. Jusqu'ici, tant bien que
mal, l'APW d'Oran qui siège et abrite les réunions du comité du suivi mis sur
pied, respecte son engagement. Elle mobilise des engins appartenant à des
entreprises domiciliées dans d'autres communes de la wilaya. Mais c'est l'APC
d'Oran qui jusque-là brille par son indifférence à l'égard de cette opération
concernant l'un des plus importants sites historiques de la ville. Pourtant, le
délégué du secteur de Sid El-Houari siège lui aussi au comité de suivi. A
croire que la casbah relève d'un autre territoire. Pour parer à ce manque en
logistique, de simples citoyens requérant l'anonymat se sont cotisés et
décident de louer des engins pour les prochaines opérations. Seulement,
l'opération de nettoiement est de longue haleine et doit se prolonger dans le
temps. Parce qu'il s'agit d'une superficie de cinq hectares. Ce qui nécessite
des moyens conséquents et un engagement ferme d'une institution publique.
Autrement, l'engouement des dizaines et des dizaines de jeunes, qui n'ont que
leurs bras et leur bonne volonté à offrir, risque de s'effriter. Et se sont dix
siècles de la ville d'Oran, ensevelis depuis des lustres, qui risquent de ne
plus jamais revoir le jour. A un moment où il est question de redonner un
souffle au tourisme culturel. Tout au long de ces trois semaines depuis le
lancement de l'opération de nettoiement, un conglomérat d'associations se
déployant sur tous les plans, notamment l'environnement, a manqué à l'appel.
Parce qu'il s'agit de sueur et de poussière et non de réunions dans l'hémicycle
de la wilaya.