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Les syndicalistes des collectivités locales vident leur sac

par A. Mallem

Le statut particulier des travailleurs des Collectivités locales, considéré par les syndicalistes du secteur affilié à l'UGTA comme «obsolète», ainsi que le régime indemnitaire des corps communs, le problème des contractuels qui perdure et agace les contrôleurs financiers qui, selon les syndicalistes, sont devenus des «gendarmes déguisés», sont autant «de facteurs négatifs qui empêchent la maîtrise de la gestion des collectivités locales», a déclaré, jeudi, à partir de Constantine, le secrétaire national de la Fédération des Collectivités locales et de l'Administration, M. Zaalani Rédha.

Ce dernier a présidé, à la Maison des Syndicats «Abdelhak Benhamouda» une rencontre régionale des syndicats du secteur pour débattre de l'ensemble des problèmes qui se posent aux travailleurs des Collectivités locales et faire un rapport au nouveau ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales qui, selon ce syndicaliste, s'est montré très réceptif à l'idée que ce secteur de souveraineté doit retrouver sa stabilité.

Membres des syndicats, simples cadres, ingénieurs, architectes, vétérinaires, ont, à l'occasion de cette rencontre, dénoncé «toutes les anomalies» relevées au niveau de l'Administration locale et se sont plaints du fait que «le partenaire social soit complètement marginalisé par cette dernière». Des pétitions stigmatisant la «hogra» qui cible les travailleurs communaux, «les ingérences des élus» qui ont tendance à gérer, à la place des administrateurs, etc. ont été au cœur des débats. Après avoir écouté toutes les doléances, le secrétaire général de la Fédération, qui a présidé la rencontre, interviendra pour signaler une évidence : celle concernant la faiblesse générale des syndicats qui conduit l'Administration locale à ne pas les associer à la prise des décisions, «faiblesse dans les négociations, dans la prise en charge des problèmes posés par certains textes, comme le code du Travail, le régime indemnitaire des corps communs, etc. Et nous constatons que les syndicats ne s'occupent plus que de la question des Oeuvres sociales», relèvera le membre fédéral. Et ce dernier de conclure que «c'est pour cela qu'il y a un manque évident de communication avec l'Administration pour résoudre les problèmes au niveau local». Annonçant des sessions de formation à l'intention des syndicalistes, M. Zaalani a considéré qu'il est temps d'acquérir les outils nécessaires pour «faire pression sur la tutelle», afin de lui faire toucher du doigt les conditions de travail misérables des Collectivités locales. Sans définir, toutefois, la nature de ces pressions. Questionné à ce sujet et sur ceux qui ont été évoqué au cours des débats, M. Zaalani s'est contenté de dire qu'il est en tournée à travers le territoire national pour prendre contact, se concerter avec les cadres syndicaux des collectivités locales afin de définir les voies et moyens «de réviser le statut particulier» des travailleurs de ce secteur, de «discuter du régime indemnitaire» des corps communs, etc. « Il faut profiter de la chance d'avoir un ministre de tutelle issu des Collectivités locales, M. Noureddine Bedoui, en l'occurrence, dira-t-il. Et nous allons lui soumettre tout un dossier, en proposant la révision de certains textes qui font que le secteur des Collectivités locales est le plus pauvre de tous». Parmi ces textes, notre interlocuteur révèlera une circulaire qui, selon lui, est venue «remettre de l'ordre dans la désignation du corps des secrétaires généraux de mairies, en donnant dérogation aux walis de les nommer. Et de considérer que cela les fera échapper aux pressions exercées, sur eux, par les présidents des APC». Reste la question du régime indemnitaire des corps commun et son syndicat va proposer qu'il soit sectoriel, c'est-à-dire un régime spécifique pour chaque secteur. Enfin, toujours selon M. Zaalani, «l'UGTA va demander des statuts pour les EPIC», qui vont être généralisés à travers le territoire national, et «la représentation du syndicat au sein des conseils d'Administration» de ces EPIC.