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Colloque international sur «les massacres coloniaux»

par A.Mallem

A la question d'un journaliste qui a voulu savoir si le colloque a des objectifs politiques, M. Abdelmadjid Merdaci, président du comité scientifique du colloque international sur «les massacres coloniaux» qui s'ouvre aujourd'hui à l'université des sciences islamiques de Constantine, a répondu par la négative tout en faisant la synthèse du travail académique qui va être présenté par des spécialistes de la question venus de différents horizons. Pour cet universitaire et pour son collègue Slimane Hachi, chef du département «colloques et congrés» à la manifestation «Constantine, capitale de la culture arabe 2015», qui ont animé hier au siège du commissariat de la manifestation, une conférence de presse pour présenter le colloque, il s'agissait de retenir le générique des massacres coloniaux. «Pourquoi ?», s'interrogera M. Merdaci. Et de répondre que «c'est pour essayer de sortir de ce faux face-à-face passionnel avec la France». Ajoutant que «la colonisation c'est le massacre et le colonialisme a massacré partout : en Algérie, mais aussi à Madagascar, au Kenya, au Sénégal, au Maroc, au Vietnam, en Palestine, etc». Il a expliqué ensuite qu' «il y a un Etat dans ce pays dont le peuple a payé cher son indépendance et sa souveraineté, et cet Etat possède le privilège d'organiser ses universités et ses centres de recherches pour éclairer les mécanismes de ce système, et plus particulièrement le choix des massacres comme l'une de ses formes récurrentes de domination des peuples colonisés». A propos de l'organisation de ce colloque, les conférenciers ont déclaré qu'ils veulent remettre le générique des massacres coloniaux dans l'espace public par le biais de la recherche académique et de la compétence.

Dans sa présentation de la rencontre, M. Hachi dira qu'il s'agit du second colloque organisé dans le cadre de la manifestation après celui qui s'est déroulé récemment et a traité des élites maghrébines à l'occasion de Youm El-Ilm. Et il aura lieu, comme le premier, à l'université Emir Abdelkader pendant les journées des 7, 8 et 9 mai en cours. Et suivant l'orientation quant au rayonnement des manifestations sur toute la région de Constantine, le colloque sera itinérant et se déroulera également le 7 mai à l'université du 8-Mai 1945 de Guelma, le 8 il continuera à Constantine, le 9 à l'université Lamine Debbaghine de Sétif et le 10 à l'université Abderahmane Mira de Bejaia. «Ce colloque dans lequel sont impliqués des représentants de toutes les régions du pays n'est pas venu pour délocaliser la commémoration traditionnelle des massacres du 8 mai 45 dans certaines villes du Constantinois», précisera aussi M. Hachi en réponse à une autre question d'un journaliste. Le conférencier poursuivra en indiquant que les communicateurs viendront de plusieurs pays tels que la Tunisie, l'Egypte, la Turquie, la Palestine, le Cameroun, le Sénégal, les Etats-Unis d'Amérique, l'Angleterre et la France. Prenant le relais, M. Abdallah Boukhalkhal, recteur de l'université islamique Emir Abdelkader de Constantine et membre du comité d'organisation, est intervenu pour parler de la prise en charge des invités. Il s'est montré confiant quant à la réussite de cette rencontre internationale. Abdelmadjid Merdaci conclura en présentant les axes thématiques du colloque qui s'articule autour de 4 axes principaux: les massacres coloniaux comme expression du processus colonial, les massacres coloniaux en Algérie de 1830 à 1862, topographie et typologie des massacres coloniaux avec les cas de Madagascar, du Kenya, du Sénégal, de l'Afrique du Sud, de la Palestine et d'autres pays. Le dernier axe posera la question des bilans des massacres.