L'entraîneur du MO
Bejaia, Abdelkader Amrani, est pour beaucoup dans la consécration historique de
son équipe, laquelle a décroché son premier titre. Amrani, qui a toujours fait
montre d'une grande humilité, avait déclaré que la victoire en coupe revient aux
joueurs, car ce fut «leur match». Or, le mérite de cette consécration revient
aussi à ce technicien qui a su construire une équipe et consolider le groupe,
devenu au fil des matches, solide et solidaire. La prestation du MOB sur le
terrain reflète l'esprit d'équipe insufflé par Amrani aux joueurs bejaouis. Il
a précisé à juste titre que le secret de la réussite de son équipe est à
chercher dans le vestiaire. Amrani a réussi à créer une certaine ambiance au
sein de l'équipe et une joie de jouer chez les joueurs, ce qui lui a permis de
disposer d'un vestiaire serein. Il a fait jouer une concurrence loyale entre
les joueurs en leur signifiant que ce sont les meilleurs qui seront alignés, ne
tolérant aucun écart de quiconque dans le vestiaire. Par sa discipline de fer
et sa souplesse dans ses relations avec les joueurs, Amrani a pu d'abord
s'imposer avant d'imposer sa vision et ce, grâce à sa crédibilité et la
confiance qu'il inspire aux joueurs. Il faut reconnaitre aussi qu'il ne s'agit
pas d'une première pour Amrani qui avait déjà remporté la Coupe d'Algérie avec
le WA Tlemcen et l'ASO Chlef où il avait prôné la même politique que celle
adoptée au MOB. En ce sens, la réussite de Amrani est loin d'être un simple
fait du hasard. Au contraire, c'est un entraineur qui continue de se former et
de se remettre en cause. Pour l'histoire, il est bien de rappeler que Amrani
est un des rares entraineurs algériens à s'être formés à ses frais. Dans les
années 1990, alors que la FAF était instable, Amrani s'était déplacé à plusieurs
reprises au siège de la fédération pour obtenir l'autorisation de cette
dernière afin de suivre un stage de formation en France (Auxerre) à ses propres
frais. Une attitude qui avait étonné les dirigeants de la FAF de l'époque quand
on sait que des entraineurs avaient usurpé ce métier.