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Menace sur la Casbah

par Rekibi Chikhi

Quelques gouttes de pluie tombées dans la nuit d'avant-hier ont suffi à semer l'inquiétude parmi les résidents du quartier de la Casbah, dont les habitations sont limitrophes au palais Ahmed Bey. «La rénovation de la place Si El Houas qui a trop tardé n'a débouché en fait que sur une vraie mise en scène», nous a signalé M. Sebti Abdelali, l'entrepreneur chargé de la rénovation de la mosquée de Hassan Bey, située en bas de cette place. Un travail vite fait qui n'a même pas échappé aux critiques des jeunes novices en matière de travaux publics, chargés du gardiennage du parking, et qui ont assisté, eux aussi, à toutes les étapes des travaux de la place. «Le premier à pâtir de cette situation, c'est bien la mosquée Hassen Bey dont la restauration peine à démarrer concrètement», ajoute notre interlocuteur. Et d'expliquer que «quelques bouches de regards, simulant l'existence d'un vrai réseau d'évacuation des eaux pluviales, ont été déposées sur le sol, un vrai trompe-l'œil». Affirmant que les réseaux d'évacuation des eaux pluviales n'existent plus, faisant planer un véritable danger d'inondation sur toute la basse Casbah et allant jusqu'à Souika. Le maquillage ne s'arrête pas là, «les lampes d'éclairage encastrées dans les carreaux de revêtement de la place ne sont reliées à aucune installation ni circuit électrique», selon des affirmations de témoins habitant à proximité de la place. On ajoute, par ailleurs, que «preuve en est, avant l'installation de la caméra de surveillance à l'entrée du palais, dans le cadre de sa préparation à accueillir des festivités liées à l'événement ??Constantine capitale de la culture arabe», l'endroit couvert par l'obscurité était tout le temps investi en nocturne par les délinquants». La cause de toute cette précipitation, «une visite officielle du Premier ministre, au palais Ahmed Bey et au musée des arts et expressions culturelles ouvert en son sein, a contraint les responsables de faire dans la précipitation». Ceci, en sus du litige qu'opposait l'APC de Constantine au propriétaire d'un kiosque qui occupait un coin de la place, retardant ainsi l'entame des travaux de réhabilitation de la place. Nos interlocuteurs signaleront, dans le même contexte, que la situation serait encore plus grave le prochain hiver et sera très préjudiciable à la mosquée en cas de fortes précipitations, «le regard d'évacuation situé juste en bas de la place ayant été totalement couvert par des dalles en pierre». «Quoique défaillant, il fût le seul point existant d'évacuation des eaux pluviales», dira M. Sebti Abdelali. Notons que la place Si El Houas, passage obligé pour les personnes désirant visiter le palais Ahmed Bey et le musée, a été le théâtre du tournage de quelques scènes qui figureront dans des films en cours de réalisation, et abrite une multitude de manifestations culturelles programmées pour l'année ??Constantine capitale de la culture arabe».

Contactés à ce propos, les services de l'APC de Constantine se sont abstenus de tout commentaire.