Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Conférence inaugurale du stage des 401avocats : Plaidoirie pour une implication effective dans la vie politique et la gestion territoriale

par Houari Saaïdia

« En mon statut de bâtonnier, qui me confère la qualité de Primus inter pares (premier parmi ses pairs) du Barreau d'Oran, j'ai le devoir de veiller au respect scrupuleux des règles juridiques, éthiques et déontologiques par tous les confrères. Bien qu'elle soit libérale, la profession d'avocat est une noble discipline qui se veut rigoureuse. Parmi nos obligations, il y a celles de l'information et de la formation. C'est sur celles-ci que se fondent les obligations de secret professionnel, de rigueur, de sérieux, de respect dû à tous les acteurs et, de manière particulière, aux magistrats, de compétence et de conscience professionnelle qui incombent aux avocats dans leurs missions de défense, de conseil, d'assistance, de rédaction d'actes et de plaidoirie. L'indépendance et la dignité, qui assurent à la profession d'avocat sa noblesse, ont été, de tout temps, l'épicentre de nos vertus ». C'est un extrait de l'intervention du bâtonnier du Barreau d'Oran, Maître Ouahrani Lahouari, à l'ouverture de la conférence inaugurale marquant le début de stage pour la nouvelle promotion de 401 avocats stagiaires, tenue à l'hôtel Sheraton.

Dans un autre registre, le bâtonnier a revendiqué auprès des pouvoirs publics « l'implication effective des avocats dans la vie politique et la gestion territoriale », non sans faire état, avec grand regret, d'un sentiment de défiance -voire de mépris- des autorités publiques à l'égard des avocats qui, pourtant, « ont toujours montré qu'ils savaient œuvrer dans l'intérêt public et qu'ils ne se contentaient pas de défendre les intérêts privés ». « On accorde tous les honneurs et les égards, mais aussi les subventions financières également, aux clubs, mais de l'indifférence totale vis-à-vis de la profession d'avocat. Pourtant, ce dernier joue un rôle très important au sein de la société, à laquelle il s'adapte parce qu'il vit son rôle de rouage social et recherche ainsi à la fois la mesure de ce qui est vécu autour de lui et la compréhension globale des enjeux sociaux, permettant la mise en perspective du projet de ses clients. Il s'adapte par l'analyse de la pertinence des offres concurrentes internes ou externes, grâce à son ouverture aux expériences vécues ailleurs, dans d'autres cultures.

Il s'enrichit de toutes ces diversités (culturelles, professionnelles, de personnalités, de formations, de désirs différents) et peut les favoriser dans son travail comme dans la société civile », a plaidé le bâtonnier, devant un large parterre composée de la grande famille de la justice, en présence du président de l'Assemblée populaire de wilaya, M. Kazitani Abdelhak, ainsi que des invités de divers horizons pluridisciplinaires.Une fois encore, donc, et faute d'une structure propre à la profession, le barreau d'Oran a dû organiser hier la cérémonie de début de stage pour la nouvelle fournée de robes noires de l'année 2014-2015 dans un hôtel, le Sheraton en l'occurrence. Sans maison d'avocats ni école régionale, qui demeurent à l'état du croquis architectural, pour la première, et sans assiette foncière, pour la seconde, les robes noires d'Oran n'ont eu d'autre choix que de « délocaliser » leur énième évènement de ce 2 mai 2015 du majestueux mais non moins exigu palais de justice, square Maître Alphonse Auguste Thuveny, en élisant domicile dans un «5-étoiles», le temps d'une cérémonie. Le bâtonnier n'a pas manqué, cette fois-ci encore, l'opportunité de la présence des autorités administratives et judiciaires, ainsi que des personnalités influentes, pour plaider deux dossiers de réalisation d'équipement : la maison des avocats et l'école régionale des avocats. Il est à noter que cette nouvelle promotion a prêté serment, samedi 25 avril, au Palais de justice d'Oran, rituel préalable à l'inscription au Tableau des avocats, après quoi elle a entamé un stage de deux années.