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Une chaîne de tri de dernière génération sera bientôt installée au centre
d'enfouissement technique (CET) de Hassi Bounif. Automatisée à 100%, cette
chaîne «clé en main», déjà commandée auprès d'un fournisseur étranger, pour un
montant de 30 milliards de centimes, sera mise en service avant la fin d'année,
a-t-on appris, hier, auprès du directeur de l'Environnement de la wilaya
d'Oran, Mekakia Mohamed. Pour la mise en place de cette chaîne, un hangar d'une
superficie de 1 200 m² est en cours de construction. « Cette plate-forme de tri
combinant des technologies très performantes pour séparer plus finement les
matières va nous permettre de traiter 150 tonnes d'ordures ménagères par jour,
à raison de 8 heures par jour. Avec un régime de travail de 2 x 8, nous
passerons du simple au double, soit 300 tonnes/j. Outre ce renforcement
quantitatif, le matériel qui sera acquis sous peu permettra un tri plus fin
d'un éventail plus large de produits grâce à ses trommels et cribles
balistiques pour séparer les déchets en mélange, ses dispositifs optiques pour
le tri des plastiques par résine et par couleur et ses séparateurs magnétiques
pour les métaux ferreux et non ferreux, avec à la clé un pilotage entièrement
automatisé », souligne le même responsable. Actuellement, le tri au CET de
Hassi Bounif se fait manuellement, à travers 2 chaînes basiques d'une capacité
de 10 tonnes/jour. « C'est un passage obligé », selon M. Mekakia. Or, la
mécanisation à brève échéance de cette tâche est incontournable, d'autant qu'il
est question d'un immense volume de déchets ménagers au niveau de la wilaya
d'Oran et autant de gisements de matières à revaloriser. Cela, ainsi que
d'autres opérations qui s'ensuivront, fait partie d'une « démarche par étapes
», précise le directeur de l'Environnement, pour la concrétisation du « plan
national de gestion intégrée des déchets ménagers», avec comme objectif: «la
mise en place d'un circuit de recyclage des déchets ménagers contribuant à la
valorisation et l'exploitation de 770 000 tonnes par an comme matière première
dans le domaine de l'industrie, soit une valeur ajoutée de 30,5 milliards de
dinars par an ». Le but que le ministère s'est assigné, c'est d'arriver à un
volume des déchets recyclés à 25% en 2015 et 50% en 2016. La grande
collectivité locale d'Oran, du moins le groupement urbain d'Oran, se fixe ces
mêmes objectifs chiffrés. Mais beaucoup reste à faire cependant. Il faut noter,
par ailleurs, qu'il y a de plus en plus d'opérateurs locaux qui font dans le
recyclage à partir de déchets ménagers, notamment le papier et le carton, le
plastique PET, le verre et l'aluminium. Cela ne semble pas pour autant faire
baisser le pourcentage des produits recyclables exportés vers l'Asie du sud,
principalement, à partir du port d'Oran. On estime ce taux à 40%. Ce qui est «
trop ».
Le directeur de l'environnement de la wilaya d'Oran est, quant à lui, certain que le créneau du recyclage a de beaux jours devant lui dans le pôle économique d'Oran. « Mais le processus est très progressif et graduel», insiste-t-il. Pour lui, un « grand pas » a été accompli à l'occasion du lancement, avant-hier samedi, du tri sélectif des déchets ménagers à travers trois quartiers d'Oran, en attendant sa généralisation à l'ensemble de la ville, puis au GU d'Oran. Il partage l'avis du wali : «le plus important, c'est la durabilité de l'opération». M. Mekakia tient à préciser, d'autre part, que ce processus est financé à 100% par des fonds publics de l'Etat algérien; l'organisation présidée par Arnold Schwarzenegger «R20 MED» (pôle méditerranéen du R20 basé à Oran, dans le cadre de l'accord de partenariat entre le ministère de l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement et l'ONG ?Regions of climate action') étant un assistant technique. |
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