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Une opération d'expulsion de squatters de logements tourne au drame : Un homme se suicide à la cité AADL Cosider

par J. Boukraâ



Une opération d'expulsion, ayant visé des occupants illicites des appartements d'une cité AADL à Oran, a tourné au drame. Un homme âgé de 56 ans, est décédé, hier, vers 8h20, en se jetant du 11ème étage d'une tour de 16 étages, à la cité ?737 logements' AADL Cosider, à USTO, selon la Protection civile. L'infortuné est décédé sur place. Sa dépouille a été évacuée à la morgue de l'hôpital ?1er Novembre'. Une enquête a été ouverte par les services de sécurité, pour déterminer les circonstances du drame. Cependant, selon des sources locales, ce drame a fait suite à une opération d'expulsion. Entamée, en début de matinée l'opération d'exécution de l'expulsion des familles concernées a été suspendue jusqu'à nouvel ordre afin de calmer les esprits d'autant plus qu'une vive protestation a suivi l'annonce du décès de ce père de famille. Une enquête a été, également, ouverte par les services compétents pour faire toute la lumière sur cette affaire.

Cette opération est la suite d'une action d'évacuation des squatters de plusieurs appartements, non attribués à la cité Cosider depuis 2 années. La première phase de l'opération, a eu lieu, en fin de semaine dernière et, a nécessité la mobilisation d'un impressionnant dispositif sécuritaire. L'expulsion des squatters a duré plusieurs heures, en raison de la résistance opposée par certains d'entre eux, qui ont refusé de quitter les lieux. Ces derniers ont cédé face à l'impressionnant dispositif sécuritaire.

En fait, elles sont 33 familles concernées par la décision d'expulsion prononcée par la justice. La majorité de ces familles se sont installées, en sous-location, par l'intermédiaire d'un réseau constitué de 3 personnes dont le gardien d'un des immeubles de ladite Cité. Le pot aux roses sera découvert et une enquête ouverte par la direction régionale de l'AADL. Croyant qu'il s'agissait d'une simple affaire de squat, l'AADL apprendra en fait, par les occupants des logements, dont certains payaient la location et d'autres avaient, carrément, acheté les appartements qu'ils occupaient. Une plainte sera, alors, déposée, auprès de la police, par l'AADL. L'enquête lancée permettra d'arrêter le gardien d'immeuble qui niera les faits retenus contre lui. Deux autres personnes seront aussi arrêtées par la police, comme étant les présumés complices. Les trois mis en cause ont été placés en détention pour escroquerie et détournement de biens de l'Etat. Il y-a lieu de signaler que dans plusieurs cités, l'AADL dispose de logements non affectés et qui sont inhabités. Les 33 logements de la cité des ?937 logements', à titre d'exemple, n'ont pas été affectés depuis 2004, et ceux de la cité des ?1.377 logements' depuis 2002. Le squat des parties communes des immeubles a pris des proportions alarmantes, à Oran. La crise du logement a contraint de nombreuses familles déshéritées à élire refuge dans les parties communes des immeubles (caves, terrasses, buanderies?)

Il est à rappeler qu'une expédition de prospection des sous-sols des immeubles des cités AADL et en particulier ceux de la cité ?1.063 logements' location-vente et ?260' LSP/AADL a été menée ces dernières semaines par des personnes étrangères venues dans l'espoir de squatter ces parties communes d'une grande superficie (350 m² en moyenne). Dans la cité ?260' LSP/AADL, les habitants ont opté pour une solution radicale, en cadenassant les accès aux caves.