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Israël, ses erreurs et ses horreurs : Arabes et Juifs, ni cousins ni voisins ?

par Mohamed Louhibi *

3ème partie et fin

Ehud Olmert né le 30 septembre 1945 à Benyamine en Palestine sous mandat. Elu député la première fois à l'âge de 28 ans, fut réélu à la Knesset 7 fois, vota contre les accords de Camp David en 1978 étant contre tout retrait du Sinaï. Occupa plusieurs fonctions ministérielles et celle de maire de Jérusalem de 1993 à 2003.

Ministre des Finances et vice- Premier ministre dès 2003 dans le gouvernement Sharon, il fut membre de Kadima dès sa création.

L'attaque cérébrale qui frappa Sharon le 4 janvier 2006 le fit désigner Premier ministre par intérim suivi de celle en qualité de Premier ministre le 11 avril 2006, une fois Sharon déclaré en état d'incapacité permanente.

La courte victoire de Kadima (29 sièges) aux élections législatives du 28 mars 2006 lui imposa de créer un gouvernement de coalition comprenant les travaillistes (20 sièges).

Accusé de nombreuses affaires de corruption dont 6 enquêtes font qu'il fut inculpé le 30 août 2009 pour fraude, abus de confiance, enregistrement de faux documents, dissimulation de revenus frauduleux et émission de fausses factures, corrompu notoire entre autres hommes politiques sionistes, tous aussi corrompus et pour comble d'ironie se voulant moralisateurs.

Il lui est reproché d'avoir accepté de l'argent de l'homme d'affaires Morris Talansky et d'avoir aidé son ancien associé Uri Messer. Il fut condamné à une peine pénale.

Voici donc le parcours partiel de «l'honnête homme» Olmert qui déclencha l'attaque d'Israël contre le Liban et ciblant spécialement le Hezbollah du 12 juillet au 14 août 2006 : une guerre totalement ratée pour «l'invincible» Tsahal, mais désastreuse ayant engendré 1.100 morts civils libanais, 900.000 déplacés, 15.000 logements détruits ou endommagés et la destruction des principales structures de transport du sud et de l'est du Liban en toute impunité.

Réponse sanglante, disproportionnée, à l'enlèvement de deux soldats israéliens.

La résolution 1701 du Conseil de sécurité permit la présence d'une force internationale fournie par la France, l'Italie, l'Espagne réduisant les risques encourus par Israël à partir de sa frontière Nord, résolution prévoyant aussi l'utopique désarmement du Hezbollah !

Sans aucun passé militaire, selon les conceptions israéliennes, il géra avec tâtonnement l'agression une fois de plus du Liban en 2006.

Le 11 décembre 2006, il admit lors d'une interview par une chaîne TV allemande qu'Israël est doté de l'arme nucléaire.

Le 21 septembre 2008, il démissionna après l'élection de Tzipi Livni à la tête de Kadima et continua à exercer sa charge jusqu'à la désignation de son successeur Netanyahu.

Tzipi Livni à l'origine Tzipora Malka, née le 5 juillet 1958 à Tel-Aviv, fille de Eitan Livni juif polonais, directeur des opérations de l'Irgoun, membre du Likoud et parlementaire. Sa mère Rosa Rosenberg fut aussi membre de l'Irgoun. Cette «si belle ascendance» l'a prédestinée au rôle qu'elle joua et à la «belle carrière» qui l'attendait sans doute vu le lait terroriste «Irgounien» auquel elle a été nourrie dès qu'elle a vu le jour.

Agée de 22 ans, elle quitta l'armée avec le grade de lieutenant après avoir fait une année de Droit et rejoignit le Mossad.

Elle déclara à la radio militaire israélienne : «J'ai servi pendant 4 ans au sein du Mossad. J'ai également suivi des stages de formation, j'ai été en fonction à l'étranger» sans autres précisions sur les lieux, durées et objets des missions secrètes accomplies de 1980 à 1984. Selon le journal anglais Sunday Times, elle aurait appartenu au service action du Mossad appelé en hébreu Kidon «baïonnette».

Francophone, basée à Paris, elle dirigea une base de repli sécurisée pour ses collègues du Mossad appelée «Safe house de 1980 à 1983. Ayant «quitté» le Mossad, elle reprit ses études de Droit, se maria et fut chargée de la privatisation. Députée du Likoud en 1999, elle fit partie de la commission Droit et Justice. (sic !)

Vu ses états de services, Ariel Sharon fit appel à elle. De 2001 à 2003, elle occupa plusieurs ministères.

En 2005, suite à la création de Kadima, elle devint ministre des Affaires étrangères puis se prétendant une colombe du Likoud; elle participa aussi au gouvernement d'Ehud Olmert le 4 mai 2006 avec en plus le titre de vice-Premier ministre.

Attribuée à Ehud Olmert, la responsabilité de la défaite israélienne lors de l'agression contre le Hizbollah et le Liban, soulignée par le rapport Winograd, incita Tzipi Livni à demander la démission d'Olmert qu'elle enfonça davantage suite au témoignage accablant de l'affairiste Morris Talansky.

Olmert prit la mesure de sa loyauté, ainsi les loups se mangent entre eux. Se disant «Madame propre», les sondages la donnèrent seule à rivaliser avec Netanyahu après la démission d'Olmert le 31 juillet 2008.

Le 22 septembre 2008, Shimon Peres la chargea de former le gouvernement et son échec imposa à celui-ci les élections anticipées de 2009 suite auxquelles Netanyahu devint Premier ministre. «Madame propre», la colombe du Likoud, a soutenu à fond l'agression criminelle contre Gaza de fin 2008 à début 2009.

Elle fut l'objet d'un mandat d'arrêt international émis le 12 décembre 2009 pour crimes de guerre vu la compétence universelle des tribunaux britanniques, mandat malheureusement révoqué le 14 décembre.

Malgré l'horreur, la lâcheté, son cynisme l'a poussée à dire sa fierté pour toutes les décisions prises avant et durant l'opération «Plomb durci» contre Ghaza.

Gordon Brown l'a soutenue activement pour révoquer le mandat international qu'il a qualifié d'abus du droit britannique en appelant à une réforme de la compétence universelle des tribunaux de son pays. Soutien indéfectible une fois de plus aux génocidaires de Ghaza !

Que penser de ce Premier ministre britannique qui désavoue ainsi la justice de son pays ?

COMPLICITES ET RESPONSABILITES DES NATIONS IMPERIALISTES

La France, dès 1789, et la Grande-Bretagne jouèrent un rôle déterminant dans l'émancipation des seuls juifs.

En 1791 près de quarante ans avant l'agression meurtrière de l'Algérie, l'Assemblée nationale française en fit des citoyens français.

En 1870, elle exprima sa partialité (par le décret Crémieux -juif français- ministre de la Justice) au détriment des Algériens qui avaient déjà versé leur sang pour la défendre dans cette première guerre (suivie des deux autres qui ne les concernaient pas).

Le 16 mai 1916 précédant la fin de l'empire ottoman, les accords secrets Sykes-Picot ministres des Affaires étrangères de la Grande-Bretagne et de la France attribuèrent Constantinople, les Dardanelles et le Bosphore à la Russie, la Mésopotamie et le Golfe arabo-persique à la Grande-Bretagne, la Syrie et la province d'Adana aux Français.

Dès 1918, la Palestine fut conquise par les Anglais, ce qui facilita le projet sioniste.

En 1920, la situation de fait irréversible fut suivie de la conférence de San Remo (sentant très fort déjà l'odeur du pétrole) qui consacra le partage des territoires arabes, ignorant délibérément leurs légitimes propriétaires. La même année fut créée clandestinement la Haganah.

La Syrie et le Liban furent placés sous le contrôle français, la Palestine et l'Irak sous celui des Anglais auxquels la SDN, aux ordres, confia le mandat sur la Palestine en 1922 intégrant la déclaration Balfour comme obligation.

Le résultat désastreux de toutes ces spoliations iniques basées sur la force porte encore ses fruits amers du fait des deux impérialismes français et britannique dont la SDN fut le vil instrument.

Le 29 novembre 1947 à la demande britannique encore, l'ONU, aux ordres, vota la résolution 181 prescrivant le partage de la Palestine en deux Etats et une zone «sous régime international particulier» dont Beit Laham et Jérusalem lequel reste lettre morte à ce jour.

Elle fut adoptée par 33 voix pour, 13 contre et 10 abstentions.

A ces deux «démocraties» s'applique la réflexion du penseur martiniquais Aimé Césaire dans «Discours sur le Colonialisme» en 1955 : «? Il faudrait d'abord étudier comment la colonisation travaille à déciviliser le colonisateur, à l'abrutir au sens propre du mot, à le dégrader, à le réveiller aux instincts enfouis, à la convoitise, à la violence, à la haine raciale, au relativisme moral, et montrer (...) le progrès lent, mais sûr, de l'ensauvagement du Continent». A proprement dire, nous savons tous où se situent sauvagerie et barbarie baptisées mensongèrement «civilisation occidentale» excepté le cas de certains humanistes exemplaires et tolérants.

Ces propos s'appliquent aussi à Israël et aux USA. Le premier quant à son comportement vis-à-vis des Palestiniens et des pays voisins, les seconds vis-à-vis de nombreux pays des continents américain et asiatique portant la guerre à des milliers de kilomètres de leurs frontières. Ils se permettent de fixer la liste des Etats voyous, de «donner» la démocratie à coups de canons aux pays arabo-musulmans et de coups d'Etats répétés aux Sud-Américains.

Les critères déterminant l'axe du mal et les Etats voyous s'appliquent à ceux qui abusent de leur force et violent les traités internationaux, la charte et les résolutions des Nations unies (une centaine relative à la Palestine).

Que dire des veto répétés des USA bloquant les résolutions du Conseil de sécurité, encourageant Israël à persister dans les agressions répétées sinon qu'il bénéficie de leur soutien inconditionnel et durable comme ce fut le cas lors de l'agression contre le Liban en 2006 et Ghaza fin 2008 début 2009 fin 2014 lui laissant le temps de tout anéantir, de tuer à sa guise femmes, enfants, vieillards sans défense !

Les Occidentaux ont aidé à la naissance et au développement du sionisme en tant qu'ensemble de structures d'oppressions politiques, mentales et matérielles lesquelles se sont incrustées comme le ver dans le fruit surtout dans les systèmes politiques de leurs Etats respectifs par des lobbys omniprésents, agissants, voire l'intervention de Netanyahou devant le Congres américain en mars 2015, défiant on ne peut mieux Obama et tous les usages diplomatiques.

L'existence d'Israël et son comportement sont une cause majeure du déclin incontestable du droit international, de toute morale et de toute humanité.

Les valeurs universelles dont l'Occident se prétend porteur n'existent pas. Elles ne sont qu'une affirmation mensongère contestée par la majeure partie des peuples opprimés par les conquêtes planétaires démentant tous les discours sur les «Droits de l'homme» et la «Démocratie» masques connus d'un système de domination inqualifiable.

C'est encore Aimé Césaire qui a dit : «On n'en peut plus de tant de mensonges et d'abomination». Oui, nous sommes très loin de l'article 1 de la «Déclaration des Droits de l'homme et du citoyen» votée le 26 décembre 1789 (41 ans avant l'agression coloniale de 1830 contre l'Algérie disant «Les hommes naissent libres et égaux en Droit».

Pour perpétuer le mensonge attentatoire, le 10 décembre 1948 alors que les trois quarts de la population mondiale étaient arbitrairement colonisés, la Déclaration universelle des droits de l'homme proclame :

Article 1 : «Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droit. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité».

Article 3 : «Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne».

Toutes ces belles résolutions reçurent l'application que l'on sait, par la France en Indochine, Algérie, la Grande-Bretagne en Inde et les USA en Irak ?Abou Ghraieb? Guantanamo et ailleurs et sont lettre morte pour Israël qui recourt aux bombardements intensifs meurtriers, bouclages hermétiques des territoires, violations quasi permanentes des droits humains les plus élémentaires.

Les sessions du Conseil des droits de l'homme à Genève montrent on ne peut mieux la complicité des Occidentaux et leurs hypocrisies notoires et répétées.

C'est les comportements d'Israël et de ses soutiens qui suscitent la haine, la désespérance et génèrent les kamikazes.

Actuellement, 7.000, enfants, femmes et hommes outre un million de Palestiniens détenus depuis 1967 (voir El Watan du 23/12/09 page 15), les trafics avérés d'organes des morts palestiniens dont les corps ne sont pas restitués à leurs familles, c'est quoi par rapport aux prétendus droits de l'homme ? Est-ce acceptable ?

Quand Israël s'arrêtera-t-il de s'acharner sur les vivants et les morts ? Quand ses soutiens complices notoires l'y inciteront ? L'usage immodéré de la force reste une constante pour eux.

Les impérialismes génocidaires, ibériques, britanniques et français ont fait des droits de l'homme une «ironie» sanglante !

Dès la fin de la Deuxième Guerre mondiale, les USA ont substitué leur impérialisme au Moyen-Orient à celui de la Grande-Bretagne affaiblie et plus encore après l'agression tripartite de 1956 contre l'Egypte.

Ils voient en Israël un allié essentiel pour leurs intérêts impérialistes en lui fournissant des armes meurtrières interdites par les conventions internationales telles les bombes à fragmentation utilisées contre le Liban, du 12 juillet au 14 août 2006, et celles au phosphore contre Ghaza «gratifiée» lors de la dernière agression de 2.000 morts innocents, de destructions massives d'habitations, d'écoles, d'hôpitaux et même des bâtiments de l'ONU et pourquoi pas le ciel s'il avait été destructible ?..

L'action de tout exécutif américain est limitée par les mandats de quatre ans des présidents successifs, bridés aussi par un congrès sous l'influence du lobby sioniste extrêmement puissant tout comme ceux en œuvre dans les grands pays tel le CRIF en France à travers lequel certains juifs français sont d'abord sionistes super engagés, penseurs de droite tels Glucksmann, Finkielkraut, B. H. Levy qui déclara lors d'une célébration du souvenir de la Shoah : «Nous sommes là pour dire à tous les peuples qu'il est toujours possible de se révolter». On ne saurait mieux conseiller à tous les opprimés.

La Shoah (catastrophe en hébreu) reste un fonds de commerce rémunérateur au sens financier vu les réparations importantes versées par l'Allemagne à Israël suite à l'accord du Luxembourg en 1952.

Une justification permanente pour le sionisme culpabilisant et complexant les peuples allemands et français et leurs dirigeants successifs depuis Hitler et Pétain.

Jusqu'à nos jours, les générations actuelles subissent le matraquage incessant de médias aux ordres par tous moyens dont les procès instrumentalisés d'Eichmann, ancien SS le 11 mai 1960, exécuté le 31 mai 1962, Papon impliqué dans le transfert des juifs français d'où une première fois dans l'histoire où un Etat livre ses ressortissants aux tueries nazies par antisémitisme avéré.

Les téléspectateurs arabes en particulier ont pris conscience depuis longtemps de l'engagement pernicieux de la majeure partie des médias occidentaux au service du sionisme. Israël commet ses agressions avec des bombes à fragmentations, au phosphore mais aussi livre une guerre diplomatique et médiatique perfide en noyautant les institutions occidentales et internationales pour les manipuler et en faire des soutiens inconditionnels.

Lorsqu'on regarde certaines chaînes françaises ou lit nombre de journaux, on a la certitude d'être face à des mass medias sionistes et ce avec la complicité du pouvoir français.

Ainsi en est-il pour le Figaro, Europe 1, France 5, TF1, France 24 et la liste reste ouverte.

J'évoque ces médias car les téléspectateurs maghrébins en particulier vu leur degré de francophonie et l'indigence de leurs chaînes nationales plus encore pour notre vieille unique sont soumis à un matraquage constant autant que d'autres téléspectateurs du monde.

Que peuvent finalement les malheureuses chaînes arabes où les romans à l'eau de rose et le recours à la langue de bois ne pèsent rien face à cette guerre médiatique à laquelle le monde arabe pourrait répliquer par l'intelligence de ses élites hélas marginalisées, réduites au silence par leurs propres gouvernements.

DES REACTIONS INAPPROPRIEES ET CONVOITISES DE CERTAINS ETATS ARABES ET UNE RESISTANCE PALESTINIENNE TARDIVE

Alors que le projet sioniste se concrétisa dès le début du vingtième siècle (achat de terres, création en 1899 de la Banque coloniale juive), les Palestiniens n'ont pas pris conscience du grave danger qui les menaçait et pourtant les résolutions sionistes proclamées au grand jour ne manquèrent pas (création de «Degania» premier Kibboutz en 1899).

En 1935, les partis arabes demandèrent l'arrêt de l'émigration.

Les réactions palestiniennes, sporadiques, furent insuffisantes jusqu'aux affrontements de 1936 y compris avec les troupes britanniques signifiant leur opposition à la politique de mainmise sur la terre.

Les Britanniques réprimèrent violement leur révolte légitime sans pour autant aussi agir contre l'accaparement de la terre.

Auteurs de la déclaration Balfour, comment l'auraient-ils fait ?

A celle-ci s'ajoutèrent les conclusions de la commission PEEL en 1937 recommandant le partage du territoire, refusé par les arabes en 1938.

La Grande-Bretagne subit des actions terroristes répétées menées par l'IRGOUN (suite à son livre blanc de 1939 évoqué plus haut) et dont celles intervenues en 1940 alors qu'elle était seule engagée dans la deuxième guerre mondiale, la France ayant capitulé très vite, les USA ne s'y étant pas engagés encore.

C'est le sionisme qui a recouru au terrorisme la première fois dans la région et rien que lui dans toutes ses dimensions génocidaires par l'exécution sommaire de milliers de Palestiniens, l'expulsion de 800.000 d'entre eux et la destruction de 500 villages.

1945 vit la création de la Ligue arabe à Alexandrie dont l'action fut nulle. Il n'est pas aisé de porter un jugement sur des évènements intervenus il y a 74 ans mais les Palestiniens auraient dû coûte que coûte se battre sur place même si le rapport de force fut et reste inégal.

Toute résistance populaire trouve généralement toujours le maximum de ressources en elle-même pour s'opposer aux envahisseurs.

Les Etats arabes, dont l'Egypte, la Jordanie, la Syrie, le Liban, l'Irak, ont aussi réagi militairement de manière inappropriée semble-t-il.

Le roi Abdallah I de Transjordanie fut alléché par la Cisjordanie.

L'Egypte hérita de Gaza et le roi Farouk aurait trahi aussi en faisant enrayer les armes des troupes de son pays au prétexte que son armée voulait les retourner contre lui.

Le résultat sur le plan militaire fut humiliant comme dans les conflits suivants excepté en 1973 où l'attaque égypto-syrienne porta des coups durs aux troupes sionistes dès les premiers jours et au secours desquelles l'Occident euro- atlantique se mobilisa très vite pour renverser le cours de la guerre en leur faveur.

Le mythe de l'invincibilité de Tsahal, (issue du regroupement par Bengourion le 15 mars 1948 de trois groupes terroristes la Haganah, l'Irgoun et le Lehi) a été aussi très sérieusement remis en cause par le Hezbollah lors de l'agression menée contre le Liban du 12 juillet au 14 août 2006.

Les forces arabes ont été mal utilisées tout comme les ressources de la résistance populaire n'ont jamais été sérieusement mises en œuvre, peut-être aussi parce que les systèmes politiques des pays arabes craignirent pour leur survie si les peuples avaient pris les armes.

Israël aurait-il pu maîtriser une occupation totale de l'Egypte, de la Syrie, de la Jordanie, du Liban, de l'Irak ? Certes non.

Les Américains malgré leur puissance inégalée en ont su quelque chose en Irak où ils croyaient naïvement faire une promenade militaire, tout comme au Vietnam où les Français furent aussi humiliés à Dien Bien Phu.

En 1959, Yasser Arafat fonda le Fatah au Koweït et le 29 juin 1964, l'OLP fut créée à Jérusalem-Est lors du premier congrès national palestinien.

Les initiatives tendant à organiser la résistance sont méritoires et l'aide de certains pays arabes relève de leur devoir pour autant que chacun ne veuille avoir «ses Palestiniens».

Le sionisme se croyant toujours très rusé a encouragé la création de Hamas pour affaiblir et diviser les Palestiniens mais ce mouvement a fini par se retourner contre lui. Ainsi se vérifie la théorie de l'arroseur arrosé. Par contre, la mésentente interpalestinienne est une regrettable cause d'affaiblissement.

Les ardents «défenseurs» de la démocratie contestent la légitimité du Hamas pourtant victorieux par les urnes. Pour revenir en arrière, lorsque l'ONU, le 29 novembre 1947, a voté la résolution du partage de la Palestine, pourquoi les Palestiniens d'abord et les pays arabes qui les soutenaient n'y ont-ils pas eu recours ? Ce qui aurait été un moindre mal, vu l'impossibilité d'empêcher la création de l'Etat d'Israël. Le 9 décembre 1987 éclata la première Intifada en Cisjordanie et à Ghaza. Le 22 du même mois, la Résolution 605 du Conseil de sécurité déplorant «les politiques et pratiques d'Israël qui violent les droits du peuple palestinien dans les territoires occupés» fut adoptée suite à l'une des rares abstentions américaines. Résolution n'ayant produit aucun résultat.

Actuellement, une majorité de pays et les principaux concernés y souscrivent en vain? malgré les ouvertures répétées telles l'engagement de Arafat devant le Parlement européen le 14/09/1988 de renoncer au terrorisme, d'accepter la légalité internationale. Les 13 et 16 décembre de la même année à la conférence de l'ONU à Genève, Arafat a reconnu l'existence d'Israël, admis les résolutions 242 et 338 et dénoncé l'action terroriste.

Le 22 décembre, Yizhak Shamir y répond en proclamant une ligne extrêmement dure aux ouvertures palestiniennes.

En mai 1989, la Knesset vote un soi-disant plan excluant l'OLP des négociations et s'opposant à la création d'un Etat palestinien.

Même le plan réaliste suggéré par le Roi Khaled d'Arabie et les Etats arabes, basé sur le retour aux frontières de 1967 en contrepartie de la création de l'Etat palestinien et de leur reconnaissance d'Israël est rejeté par ce dernier. L'impasse est bien là ! La situation apparaît totalement bloquée et régressive dont l'édification du mur de la haine coupant certaines écoles et villages en deux, la dernière attaque contre Ghaza. L'Egypte y met du sien en réalisant la barrière métallique à sa frontière et la fermeture des tunnels.

Jamais Ghaza ne fut une telle prison à ciel fermé !

ARABES ET JUIFS, NI COUSINS NI VOISINS

Un fond commun existe indéniablement : origine sémite et monothéisme ne sauraient être niés.

De nombreux immigrés en Israël sont originaires des pays arabes dont ils parlaient la même langue (l'hébreu étant la langue utilisée seulement en religion, ce n'est qu'en 1881 que le juif lituanien Eliezer Benyehouda commença à le créer sous forme de langue moderne devenue langue nationale).

Les autres affinités socioculturelles, modes de vie, art culinaire, habillement, musique, mêmes prénoms et patronymes et une cohabitation généralement pacifique depuis la nuit des temps, bref, tout ce qui rapproche a été délibérément occulté par le sionisme.

Il a oublié les pogromes, l'inquisition, les crimes contre les juifs par les croisés en Europe centrale dès leur premier départ vers Jérusalem outre le fait d'en avoir brûlé vifs tant à l'intérieur de leur synagogue qu'à l'extérieur, tout comme les musulmans, femmes, enfants et hommes par des croisés très «courageux» au moment de la conquête de la ville sainte.

A l'opposé de cette barbarie, Salah Eddine El Ayoubi lorsqu'il reconquit Jérusalem en 1187 laissa le choix à ses habitants toutes confessions confondues d'y demeurer ou pas avec le respect absolu de leurs personnes et biens sans agir avec le moindre esprit de vengeance, bel exemple de pardon, de tolérance et de chevalerie comparé au «courage» des croisés et des assassins de Ghaza.

Cousinage et voisinage constituent le fond commun occulté par le sionisme, puisent leurs origines dans l'histoire et la géographie. L'appartenance à deux religions monothéistes, la croyance en un seul Dieu, la reconnaissance des prophètes Ibrahim, Moussa, Aïssa et en leurs enseignements constituent des liens non négligeables.

L'Islam exprime ostensiblement son caractère monothéiste y compris par la pose au sommet des minarets d'une tige comportant trois boules exprimant la reconnaissance des trois religions. Il y a aussi de nombreux rites communs (jeûne ? circoncision).

Ce chapitre comporte de nombreux liens trop longs à développer ici.

Néanmoins, la majorité des musulmans ne confondent pas sionisme et juifs dont certains en Israël, même minoritaires expriment leur opposition à la politique génocidaire.

D'autres juifs intellectuels humanistes et tolérants ont la même attitude tel le Français Jean Daniel d'origine algérienne qui a soutenu le combat libérateur de l'Algérie.

Ce sont de tels hommes, s'ils avaient été plus nombreux de part et d'autre, qui pourraient combler le fossé tendant à devenir un gouffre hélas où le sionisme a précipité la paix, la raison et la morale.

LE VERDICT DE L'HISTOIRE SERA QU'ISRAËL, POIGNARD PLANTE AU C?UR DU MONDE ARABE, ETAT HORS LA LOI, NE SURVIVRA PAS !

L'impuissance de la gauche israélienne confirmée par ses défaites mémorables en 1977 et février 2009 ont permis à la droite de prendre le pouvoir.

Enlisée dans une politique devenue ultra coloniale, incapable de sortir de l'enlisement dans lequel l'idéologie sioniste l'a enfoncée, son avenir parait bouché et engendre même l'absence de toute perspective de paix. Au fil des années elle n'a cessé de décliner et ressemble à un malade mourant.

En 1967 après sa victoire, Israël aurait dû participer à la formulation des voies menant à la paix définitive avec l'Egypte, la Syrie, la Jordanie et permettre l'édification d'un Etat palestinien y compris dans la perspective d'une entité d'ensemble telle une fédération judéo arabe au moment même où les ensembles régionaux prospèrent.

Les accords d'Oslo en 1993 laborieusement négociés auraient pu aussi permettre d'atteindre les objectifs envisagés s'ils avaient été appliqués loyalement.

Mais Israël veut le beurre et l'argent du beurre avec ses leaders de gauche et de droite confondus, poussant à la surenchère, démontrant ainsi leur indigence politique et l'absence du respect des valeurs humaines minimales.

Déjà en 1929 annonçant la couleur de ce qui n'a cessé de se concrétiser sur le terrain, un des leaders du mouvement travailliste avait déclaré : «L'entreprise sioniste est une entreprise de conquête», lequel ajouta sans équivoque qu'elle se définissait «en termes militaires».

Depuis 1930, les travaillistes s'activèrent avec acharnement pour réaliser leur objectif colonial par les différentes guerres et les conquêtes successives.

Les prétendus plans de paix montrent à l'évidence que la gauche et la droite ont choisi et appliquent la fuite en avant malgré l'opposition d'intellectuels israéliens.

Ces dirigeants en surenchère permanente avec des coalitions hétéroclites où les ultra religieux même minoritaires pèsent négativement de tout leur poids font que les sionistes abusant de leurs forces qu'ils croient éternelles, apparaissent comme refusant d'être un peuple comme tous les autres.

Mais pour ce faire, le sionisme avait-il le moyen intellectuel, la force morale de dire que l'objectif ayant été atteint par la création de l'Etat d'Israël, un autre but le fortifiant aurait consisté à réviser d'une manière réaliste les anciens schémas se prévalant des fameux droits historiques des juifs en occultant gravement les droits naturels et inaliénables des Palestiniens eux qui ne sont pas venus d'ailleurs, de tous les continents.

Doctrine et stratégie relevant du seul usage de la force sans aucune limite, trouvant un soutien et un appui sans faille de la part des USA, de l'Europe, commencent à montrer leurs limites même face à un monde arabe faible, bavard, impénitent, divisé et incapable de peser pour une solution définitive.

Dans ce marais politique que la gauche israélienne a largement contribué à créer par ses différents gouvernements travaillistes de la décade de 1967 à 1977, de 1992 à 1996 et de 1999 à 2001, les spoliations continuent et prospèrent en recourant à différents prétextes habillés d'un juridisme israélien, inique, scandaleux, douteux, humiliant, inhumain, défiant les droits naturels, le droit international, toutes les normes juridiques universellement admises et toutes les conventions du même nom et ce sans aucune réaction de tous les donneurs de leçons et complices notoires occidentaux.

Ainsi, la démagogie aidant, voilà ces gouvernements de gauche considérés comme traîtres par une droite et des colons aveugles, à défaut du minimum de lucidité les incitant à conformer leur pays à reconnaître les droits des Palestiniens à une patrie sur la base des différentes résolutions des Nations unies. Mais c'est sans doute inconcevable à leurs yeux et à ceux de leurs soutiens criminels indéfectibles. Seuls comptent les spoliations, les assassinats, les guerres, les violences, la conquête du sol par tous moyens confondus. Quand se dégageront-ils du carcan dans lequel ils se sont enfermés pour comprendre enfin que la force criminelle, génocidaire à laquelle ils recourent en permanence ne résoudra pas le problème complexe qu'ils aggravent sans cesse.

Un seul homme en l'occurrence Itzhak Rabin a tenté de remettre en cause prudemment le dogmatisme désastreux de ses pairs en montrant que seule une reconnaissance mutuelle des droits des deux peuples comportait la solution. Il l'a payé de sa vie.

L'histoire contemporaine comporte des exemples édifiants dont celui des colons français en Algérie, riches et forts de leurs complicités parisiennes et néanmoins inintelligents, restés aveugles jusqu'à leur départ humiliant, celle de l'Apartheid vaincu en Afrique du Sud ont des similitudes avec l'entêtement aveugle des dirigeants sionistes.

Israël proclamé en 1948 au moment où le vent puissant de la décolonisation soufflait, ayant les pieds au Proche-Orient et la tête en Occident se révéla avec une malformation congénitale de plus alors que les Palestiniens admettaient la cohabitation sans problèmes avec les juifs mais contestaient la mainmise du sionisme.

Les Minutes de la Conférence du Caire des 18 et 19 mars 1922 à laquelle prirent part une délégation représentant l'organisation sioniste et l'autre, le comité exécutif du congrès des partis de la Confédération des pays arabes en vue d'arriver à une entente permettant aux deux parties de collaborer au développement de la Mésopotamie, la Syrie, la Palestine et les autres pays arabes? et dont entre autres engagements réciproques, il fut convenu :

«Indépendance complète des pays arabes, avec la Palestine comme foyer national juif, où les Juifs et les Arabes constitueront une unité nationale palestinienne avec égalité de droits et d'obligations. La culture et la civilisation juives se développeront librement en Palestine..(?)

Les deux parties s'engagent à employer toute leur honnêteté, et tout l'honneur de la parole donnée au service du programme». Prélude à une confédération judéo arabe ?

Au terme de la conférence, les Minutes devaient être signées par chaque délégation. La partie arabe disposée à y procéder immédiatement et la partie sioniste par ruse et malice s'y était dérobée d'où la formulation ci-après :

«Les délégués arabes ont déclaré avoir été déjà munis des pouvoirs nécessaires pour la signature de toute entente et d'élaborer tout programme, ainsi que la constitution dudit comité.

Les délégués juifs, tout en acceptant en leur nom personnel tous les principes déjà énumérés, déclarent avoir à en référer au siège central de leur organisation, avant de signer définitivement les accords.

Les signatures interviendront le jour où les délégués juifs seront munis des pleins pouvoirs nécessaires à cet effet». Ces accords n'ont jamais été ni signés ni appliqués.

Le sionisme à travers les multiples démarches, plans de paix, feuilles de route, etc., ne cesse d'insulter l'intelligence des arabes, de se fortifier dans son ghetto oubliant la part de l'imprévu et que même les empires les plus puissants ont fini par disparaître face à des réalités et des droits imprescriptibles.

L'évocation des biographies de quelques dirigeants sionistes toutes tendances montre une classe et un système politiques complexes barbares, défiant toute humanité, arrogants, provocateurs, voire même relevant d'un sadisme bestial.

Finalement la haine terrifiante vouée par ces personnages aux malheureux palestiniens quoique Israël soit une puissance militaire prétextant les faibles tirs du Hamas comparables aux flèches des indiens opposés aux canons américains pour mener ses attaques criminelles et meurtrières trouve sa source empoisonnée dans la peur, l'impuissance, la frustration et les humiliations ataviques de ces tristes individus alors que les arabes y sont totalement étrangers.

Plusieurs années de méfaits sionistes font qu'ils sont carrément pathologiques et provoqués par l'obsession du Grand Israël à laquelle ils ne parviendront jamais et pourtant ils y mettent le prix fort, le sionisme veut ainsi attraper de l'eau avec la main?

Face aux héroïques palestiniens lesquels nonobstant trahisons et complots refusent courageusement de se laisser «mater», la haine sioniste durable relève d'un sadisme avéré qui finalement ne manquera pas de saccager et de détruire Israël déjà moralement très mal au point et en voie de l'être politiquement vu qu'il ne peut éternellement jouer à l'Etat, îlot démocratique et pacifique dans un océan arabo-musulman hostile.

Sa haine et ses violences constantes sont le symptôme d'une névrose grave qui va au delà du politique et relève carrément de la psychiatrie, d'un état de folie génocidaire unique dans les annales de l'histoire contemporaine généré par un pouvoir militaro- religieux désastreux.

Les sionistes, les ultra pieds-noirs furent convaincus qu'ils sont nés pour être les maîtres.

Jérusalem ville bénie de Dieu chargée d'histoire et d'espoirs, ville souillée par le fracas des armes, noyée dans les larmes, le sang, par le sionisme, une parenthèse noire, sanglante dans l'histoire millénaire des peuples juif et arabe, cette offense à Dieu, à la Justice et à l'humanité entière finira par s'éteindre et mourir de son propre poison.

J'emprunte le mot de la fin à Napoléon : «On peut tout faire avec des baïonnettes sauf s'asseoir dessus».

* Avocat

Bibliographie :

Manière de voir N°98

Internet

Israël survivra t il ? par Theo Klein et Antoine Sfeir