« La société
nationale Sonatrach a toujours été ouverte aux opérateurs publics et privés
nationaux même si la réponse du marché national n'a pas toujours été à la
hauteur de la demande de Sonatrach », a indiqué hier au micro de la Chaîne III
de la radio nationale M. Abderrahmane Belkacem, directeur de la division
engineering et construction à la Sonatrach.
Expliquant ce
qu'il a appelé «les nouvelles priorités» du groupe pétrolier national, il a
indiqué qu'une «bonne partie des avis d'appel d'offres lancés le sont en
direction des opérateurs nationaux, avec un taux d'intégration de l'ordre de
90% dans le domaine de la construction, alors qu'il reste beaucoup à faire en
matière de services spécialisés, pour répondre aux besoins des filiales de
Sonatrach». «Les opportunités de sous-traitance offertes par la Sonatrach sont
à la hausse ; de 5 milliards de dollars par le passé, elle se situe à présent
entre 15 et 23 milliards de dollars par an», a-t-il annoncé. «Si rien n'est
fait pour essayer de répondre localement aux besoins du groupe pétrolier
national, ce sera autant d'argent qui sera transféré à l'étranger», a-t-il
alerté. Réitérant l'appel aux entreprises nationales les invitant à s'impliquer
pour éviter de recourir aux importations afin de préserver les devises, le
directeur de la division engineering et construction à Sonatrach a expliqué que
«tous les domaines sont ouverts» citant l'exemple de la sismique et «son
incapacité à faire face à l'effort requis pour la réalisation du plan, alors
que des possibilités de création d'équipes publiques et privées existent
réellement». Il ajoute que «d'autres possibilités sont ouvertes dans d'autres
volets à l'instar de celui de la fourniture de biens et de matériels que nous
importons de l'étranger». Faisant montre de la «volonté de Sonatrach d'intégrer
d'avantage l'entreprise nationale», Abderrahmane Belkacem a indiqué qu'un «un
dispositif de communication sera mis en place sous l'égide du ministère de
tutelle pour expliquer au patronat national, public et privé, nos besoins dans
les différents domaines (mécanique, électricité, électronique, chimie, etc.).
«Une première rencontre a été tenue dimanche passé avec les entreprises
nationale publiques et privées; d'autres réunions qui se feraient par filière
auront lieu incessamment pour mieux expliquer et identifier les besoins».
a-t-il ajouté. Avec un plan d'investissement 2015-2019 de 90 milliards de
dollars, «notre souci est d'amener les entreprises nationales, publiques et
privées, à participer pleinement à cet effort de développement», a relevé le
représentant de Sonatrach précisant que «la conjoncture actuelle, marquée par
la chute drastique des prix des hydrocarbures, nous oblige à économiser du
mieux que nous pouvons nos devises fortes et, du coup, recycler l'argent de la
rente pétrolière dans l'économie nationale». Expliquant que le potentiel de la
sous-traitance, de 15 à 23 milliards de dollars annuellement, va à hauteur de
70% pour le secteur amont (exploration, développement et production), 20% pour
le secteur aval (raffinage) et 10% pour le transport, «nos besoins sont énormes
en matière d'exploration, avec une moyenne de 120 forages et 260 puits réalisés
par an». «Il est urgent aujourd'hui pour nos entreprises nationales de
s'adapter aux besoins de Sonatrach ; hormis le tube, les câbles, la vannerie,
pour le reste tout est importé», a regretté le même responsable, démentant d'un
revers de la main les reproches faits à la compagnie nationale sur «l'exclusion
de l'entreprise nationale». « Sonatrach a toujours été ouverte aux opérateurs
publics et privés nationaux. Cependant, la réponse du marché n'est pas à la
hauteur de notre demande, surtout en matière de vannerie, câblerie, tuberie et
charpente métallique », a-t-il martelé. «C'est aux entreprises nationales de
faire l'effort de s'adapter », a encore souligné M. Belkacem, ajoutant que
«l'intégration voulue par son entreprise ne se fera pas au détriment de la
sécurité et de la qualité. C'est un secteur très sensible qui ne peut se
permettre l'amateurisme en matière de fabrication et de service », a-t-il
insisté.