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Sidi Saïd parle de manœuvres de déstabilisation du pays

par Yazid Alilat

Deux mois après le 12ème congrès, les membres du comité exécutif de la Centrale syndicale ont entamé, hier, à Alger, les travaux de leur première session, centrée sur la désignation des futurs 12 secrétaires nationaux.

Il va, sans dire, que les travaux de cette session seront, entièrement, dominés par des élections très suivies par les syndicalistes, et particulièrement les différentes structures des grandes entreprises nationales. L'adoption du règlement intérieur de la nouvelle instance exécutive, issue du 12ème congrès de l'UGTA, tenu au mois de janvier dernier, figure également, à l'ordre du jour. La bataille sera, donc, très âpre pour l'élection des 12 prochains membres du secrétariat national, sachant que 21 candidats briguent un mandat de 4 ans. Les 184 membres du comité exécutif, qui doivent désigner par, bulletin secret, les membres du Secrétariat national, ont été élus, lors du dernier congrès de l'UGTA, le 12ème , qui a vu Sidi Saïd Abdelmadjid, plébiscité pour un nouveau mandat de 4 ans. A l'ouverture des travaux de cette session, il s'est, particulièrement, attaqué à certains lobbies proches du patronat, qui avaient, dernièrement, laissé entendre qu'ils seraient favorables à une nouvelle restructuration-privatisation des entreprises nationales publiques.

La menace était, tellement, perceptible pour les travailleurs de la zone industrielle de Rouiba, dont ceux de la SNVI, qu'ils ont fini par provoquer un débrayage de plusieurs jours, au mois de février dernier, pour obliger les pouvoirs publics à faire machine arrière.

Les syndicalistes de la zone industrielle de Rouiba avaient, notamment, refusé toute nouvelle restructuration des EPE, qui irait vers une privatisation, laissant entendre qu'ils ne sont plus enclins à accepter le démembrement de leurs entreprises pour être, ensuite, cédées au privé. Le message du Secrétaire général de l'UGTA, à ce propos, est clair. Face à certains appétits de milieux des affaires, il a, en fait, sorti la grosse artillerie pour sauvegarder les intérêts des travailleurs. Il dira à ce propos, à l'ouverture de cette première session du nouveau comité exécutif que son organisation « s'opposera à toute tentative visant à porter atteinte au régime républicain du pays et à son unité nationale ». Il ajoute que l'UGTA, qui « rejette toute tentative ayant pour objectif de déstabiliser le pays ou de compromettre les acquis des travailleurs ».

Sidi Saïd a, ainsi, rappelé que la mobilisation des structures dirigeantes et de la base de la Centrale syndicale pour défendre ces causes, « émane d'une profonde conviction ancrée chez tous les travailleurs ». Une manière comme une autre de mobiliser les travailleurs, face à un long virage qu'est en train de prendre l'Economie nationale, avec une introduction, de plus en plus forte du capital privé, notamment étranger dans le cadre des 51/49%, dans certaines grandes entreprises publiques. Et, sur ce point, il n'a pas manqué de revenir sur l'avenir des entreprises publiques, dont leur réhabilitation, à travers la nouvelle organisation du secteur industriel. Et, sans doute pour positionner l'UGTA sur le débat actuel sur les énergies non conventionnelles, dont le gaz de schiste, il lance un sérieux avertissement : « toutes les questions peuvent faire l'objet de débat sur la scène nationale, à l'exception de l'Unité nationale et du régime républicain ». Dans les années 1990, le pays était « seul face au terrorisme sur lequel il a triomphé grâce à la mobilisation de tout le peuple qui a contribué à l'éradication de ce fléau », a-t-il rappelé.