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Le musée des Arts et Expressions culturelles sur la bonne voie

par R. C.

Les 100 planches de photos scénographiques et muséographiques, de l'installation de la climatisation et du plan sécuritaire (installation de caméras de surveillance), représentant virtuellement de quoi devront avoir l'air les salles du tout jeune Musée public national des Arts et Expressions culturelles du Palais Hadj Ahmed Bey, ont été réceptionnées ces derniers jours. «Ces planches sont une représentation virtuelle du futur décor des galeries du musée», nous a informé avec un grand enthousiasme Mme Khalfallah Chadia, la directrice du musée, en nous montrant l'une des planches où on pouvait voir la disposition des vitrines, l'emplacement des panneaux ainsi que des étiquetages qui permettront au personnel chargé de la pose du matériel en question de s'orienter sans difficultés. Presque une feuille de route pour mettre en place tout le décor du musée.

Le projet du musée qui a vu le jour le 1/04/2012, sifflera ses trois ans dans quelques jours, «c'est un travail à long terme, pour lequel l'événement -Constantine capitale de la culture arabe- fut une aubaine du fait qu'il y a été intégré financièrement», précise notre interlocutrice. En plus des expositions permanentes organisées dans le cadre du projet du musée, il y aurait, apprend-t-on, pour l'événement culturel arabe, des expositions temporaires en lien avec l'architecture et l'art pratique en général. Concernant la restauration des fresques du musée, une opération en cours, a précisé notre interlocutrice, «c'est un projet à long terme, le musée n'est pas un chantier, c'est une école et c'est un travail qui doit avoir le temps de se faire».

Elle signale au passage que ladite opération doit impérativement passer par les étapes de l'analyse, la restauration, la pré-consolidation, la consolidation et la restitution finale. Toute une procédure, donc, qui a été faite par une collaboration d'experts algéro-espagnols et «est actuellement en phase du nettoyage mécanique à la gomme, une technique qui permet d'enlever les impuretés de la couche superficielle sans altérer les couleurs», rajoute Mme. Khalfallah. Elle soulignera que la restauration a permis la formation d'un archéologue et d'un beausariste. Pour l'accompagnement des visiteurs à travers les salles du musée, on compte 10 guides entre archéologues et interprètes maîtrisant l'anglais, le français, l'espagnol et l'arabe ainsi qu'un interprète quadrilingue. Un effectif qui va être renforcé par 20 autres guides lesquels ont été formés par l'OGBEC (Office de gestion des biens et établissements culturels). Le musée a demandé en outre de la direction de l'emploi la possibilité de recruter du personnel d'entretien, des jardiniers à titre d'exemple. Dans le cadre des publications, le musée a édité un livre qui est en cours de traduction de l'arabe au français pour le proposer à la vente aux étrangers et aux personnes intéressées. Ce livre raconte l'histoire de Constantine en période ottomane et comporte des biographies du Bey Ahmed et des 40 beys qui se sont succédés dans la gouvernance de cette ville, les réalisations du Bey Ahmed sous toutes ses innombrables facettes, sociale, culturelle, et comme homme de résistance aux colonisateurs français avec des illustrations du palais. Une revue a été également éditée par le jeune musée, un polychromé en relation avec les peintures murales du musée et mettant en exergue son architecture, son histoire qui représente une période particulièrement importante de l'ancienne ville.

Le deuxième numéro de cette revue est en cours. «On espère éditer prochainement, un catalogue sur l'épigraphie ou la calligraphie arabe», nous déclare notre interlocutrice. Afin de remercier toutes celles qui ont contribué à l'avancement du projet et à l'occasion de la célébration de la journée mondiale de la femme, un déjeuner plus une animation féminine agrémentée par des chants de Malouf, seront organisés, apprend-t-on, en l'honneur de 22 femmes, des moudjahidates, des donatrices du musée, du personnel féminin du musée des arts, du musée Cirta et de femmes de la fonction publique dans les secteurs de la culture et des finances.