Le ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels, Noureddine Bedoui, a affirmé hier que son secteur n'a plus besoin aujourd'hui de former des milliers de secrétaires et agents de saisie ; que « l'ère de la formation pour la formation est révolue ». Il s'est dit pour des formations adaptées, capables de répondre à la demande du secteur économique.

Intervenant lors d'une journée d'information et de sélection de candidats pour la formation par apprentissage dans le métier de conseiller de vente, initiée en collaboration avec la chambre de commerce et d'industrie Suisse-Algérie et le centre commercial de Bab Ezzouar, le ministre a déclaré que ce partenariat public-privé est le premier du genre. Il explique que c'est une première pour le système de formation que de procéder à un recrutement d'apprentis par les employeurs qui s'impliquent pleinement dans le processus de formation.

Le ministre dira que l'implication des entreprises dans la formation a été l'une des recommandations, ou plutôt instruction, du Premier ministre qui a été adressée le 17 novembre 2013 aux différentes entreprises et organismes employeurs.

Noureddine Bedoui a affirmé que son département a déjà conforté et adapté sur les plans législatifs le mode de formation. Il précise que l'âge maximal d'accès à l'apprentissage a été étendu à 35 ans pour le deux sexes. Et de préciser que la réglementation aujourd'hui valorise davantage la fonction du maître d'apprentissage auquel le ministère va accorder une prime d'encadrement.

Le ministre a également précisé que les effectifs en apprentissage sont passés de 30% en 2004 à 60 % en 2014 « et ce grâce à l'effort entrepris envers le secteur économique ». Il précise que l'objectif de son département est d'arriver à 75 % des flux de formation. Il enchaîne en affirmant que son département s'est engagé aujourd'hui, dans une deuxième étape, celle de l'amélioration de la formation-apprentissage. Et de regretter le fait que nos jeunes soient placés dans des entreprises et chez les artisans sans aucune préparation ni implication des professionnels, à l'exception de certains apprentis issus du milieu familial des artisans.

Le ministre insiste que cette orientation « formation-apprentissage » engagée par le ministère sera faite en collaboration entre les candidats, les conseillers et les professionnels sur la base d'une information directe sur les métiers, les conditions, la rémunération et les possibilités d'évolution.

Il affirme que ce système de sélection, une fois généralisé, aucun représentant du secteur économique ne pourra dire que la formation est inadéquate aux profils demandés.

A noter que ce partenariat entre le ministère de la Formation et la chambre de commerce Suisse-Algérie avec le soutien technique de l'Office pour l'orientation, la formation professionnelle du Canton de Genève, permettra de former une centaine d'apprentis dans les métiers de la vente, dont la sélection a débuté hier au profit des magasins du centre commercial de Bab Ezzouar.

Une formation qui sera effective à partir du mois de mars. C'est-à-dire, après la formation des formateurs et maîtres d'apprentissage, une dizaine de professeurs vont se rendre à Genève à partir de ce mois où ils bénéficieront d'une formation ajustée sur les techniques de vente.

Les initiateurs de ce partenariat expliquent que les métiers de la vente exigent des techniques. Autrement dit, « pour vendre il ne suffit pas d'afficher un joli sourire, mais il faut maîtriser des techniques pour convaincre », ont-ils conclu.