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MC Alger : Les raisons d'une faillite collective

par M. Zeggai



Le Mouloudia d'Alger est retombé dans ses travers. La dernière défaite concédée à Oran face à l'ASMO a compliqué davantage sa situation. Visiblement très déçu, le président du club, Abdelkrim Raïssi, n'a pas été du tout convaincu par la prestation de son équipe. « Après cet échec, on peut dire qu'on retourne à la case départ et l'équipe se trouve dans une situation très critique. Et pourtant, toutes les conditions étaient réunies pour réaliser un bon résultat à Oran, mais les joueurs sont passés à côté lors de ce match qui revêtait une importance capitale pour nous », nous a-t-il affirmé. L'entraîneur portugais Artur Jorge, qui a essuyé quelques critiques quant à certains choix, n'a pas été en mesure d'expliquer la piètre prestation de ses joueurs face à l'ASMO. Au vu du parcours, tous les voyants sont au rouge et le MCA risque sa place parmi l'élite, ce qui signifie que la crainte de ses milliers de ses supporters est fondée. Comment en est-on arrivés là ? Tout le monde s'interroge sur les réelles causes ayant fait d'un club financé par l'une des grandes firmes pétrolières du monde. La responsabilité est partagée. Boualem Charef, dont on ne met pas en cause la compétence, était-il l'entraîneur indiqué par rapport à la philosophie du MCA ? Est-il logique de libérer une quinzaine de joueurs à l'inter-saison ? Une décision qui aurait coûté, selon notre source, une perte avoisinant les deux milliards de centimes au club. Les critères de recrutement ont-ils été respectés ? Les joueurs actuels, du moins la plupart, ont-ils le profil pour revêtir le maillot du MCA ? L'effectif actuel mérite-t-il ce grand public ? A première vue, les joueurs ont pris cette mauvaise habitude de gagner un match avant de l'avoir joué avec la complicité d'une certaine presse spécialisée. Un électrochoc s'impose pour que les joueurs réagissent et prennent conscience qu'ils portent le maillot d'un ex-champion d'Afrique ayant enfanté de grands dirigeants, de grands joueurs avec un public en or. Ceci dit, il est à noter l'indiscipline de certains éléments qui ne respectent même pas leurs dirigeants comme en témoigne l'incident provoqué par Karaoui. Le conseil d'administration est appelé à prendre les décisions qui s'imposent pour éviter le naufrage. Une première décision aurait été déjà prise par le président Abdelkrim Raïssi avec certains membres influents du CA et qui consiste à geler les salaires des joueurs. Les Gourmi, Hachoud, Aouedj, Karaoui, Benbrahim et même Chaouchi n'ont guère justifié leur statut, alors que le recrutement de joueurs africains s'avère un fiasco. Quant au Brésilien Roberson, son cas est en stand-by. La sonnette d'alarme est donc tirée. Il est temps de sauver ce patrimoine national. Certes, la gestion technique de l'équipe en début de saison n'a pas été en conformité avec les gros moyens de Sonatrach. Pas de place pour les regrets, il faut essayer de sauver ce qui peut l'être.