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Constantine, capitale de la culture arabe 2015 (2)

par Zahira Moulay

LES HOTELS MARIOTT, PANORAMIC ET CIRTA

L'hôtel Mariott abritera les hôtes de marque de différents pays. «C'est la première fois qu'un projet d'hôtel "cinq étoiles" est enregistré dans la ville des Ponts, il sera implanté sur une surface de 78 000 m² et sur un magnifique site en hauteur jouxtant la cité universitaire 2000 lits. Le futur établissement de cinq étages disposera de 180 chambres dont 159 standards, 10 suites exécutives, et 10 suites séniors, ainsi qu'une suite présidentielle. Il sera équipé d'une piscine, d'une grande salle de conférences, d'un night-club, de restaurants, d'un centre commercial, de terrains et d'équipements de sport, et d'un parking de 300 places. Selon ces concepteurs, ce complexe dont les travaux ont été confiés à une entreprise chinoise, garantira 600 postes d'emploi directs.»7

«La réhabilitation de ces deux hôtels (quatre étoiles et trois étoiles)

-Situé avenue Aouati Mustapha, au centre-ville, l'hôtel Panoramic d'un style architectural moderne est composé de six étages comptant soixante-cinq chambres, deux restaurants, des salons, et une salle de conférence.L'hôtel Cirta, l'établissement emblématique de la ville, au style architectural arabo-mauresque, érigé sur une superficie totale de 1895 m² dont 1094 m² bâtis, compte soixante-quinze chambres, quatre suites et deux appartements présidentiels.

Cette structure hôtelière de quatre étages, située non loin du pont Sidi Rached, comprend également un restaurant de cent vingt couverts, une salle de conférence, une salle polyvalente, une autre pour les banquets, un salon de thé, et une cafétéria.»8

Les deux hôtels mythiques le Cirta et le Panoramic subiront des opérations de lifting pour être prêts à accueillir les délégations de la manifestation Constantine capitale de la culture arabe 2015.

-Les«foundouks» petits hôtels. Cinq foundouks sortes de petits hôtels dont ceux de Ziat et de Rahbet El Djemal

-Les « Hammams»bains maures. Quatre bains maures dont ceux de Boulebzaim, dans le quartier Rebaïne Cherif, et d'El Betha figurent parmi les édifices à restaurer, en prévision de la grande manifestation culturelle.

-Les Bâtiments anciens et singuliers, à l'image de la maison Daïkha sise à la Souika ou bien encore celle qui a vu naître le célèbre écrivain Malek Haddad.

-Des opérations d'aménagement des jardins et des espaces verts, ainsi que des travaux de réhabilitation et de réaménagement des places et placettes de la ville.

La place Ahmed Bey, place connue sous le nom de «Dounia Ettaref», « le projet en question consiste en l'aménagement de ce square à trois niveaux: Le premier niveau abritera des kiosques aux endroits mêmes des anciens qui ont été démolis avant le début du chantier, puis, dans le second niveau, derrière la façade constituée par ces kiosques, il y aura une grande esplanade couverte, et enfin le troisième niveau comprend une placette destinée aux commémorations solennelles des fêtes nationales et un mur d'eau qui sera érigé à proximité de l'hôtel international implantéde l'autre côté du square ainsi qu'une grande horloge. Le tout agrémenté d'espaces verts.»9

La réhabilitation aussi touchera la résidence de wilaya qui par la proposition du Wali M.Hocine Ouadah, sera modifiée et remplacée en «centre des arts» comprenant une résidence des artistes et des chercheurs, des espaces d'exposition, des studios dédiés à l'enregistrement du patrimoine musical et artistique ainsi qu'un centre des études du malouf.

La médersa sera transformée en centre de figures historiques et culturelles et des locaux de l'ex-monoprix convertis en musée d'art contemporain.

«Le conservatoire communal Abdelmoumen- Bentobal de Constantine, objet de travaux de réhabilitation, sera «fin prêt» pour la manifestation Constantine, capitale de la culture arabe 2015» a indiqué Mardi le 6 janvier à l'APS le Directeur du logement. La restauration de ce conservatoire- modèle qui accueille et forme depuis 2003 des musiciens en herbe de six à douze ans, mais aussi des personnes adultes, contribuera à offrir une image avenante et digne de sa réputation de la ville du Vieux Rocher, a précisé ce responsable, en charge du ravalement des façades des principaux immeubles de la ville. Les travaux de réhabilitation extérieure de cette infrastructure culturelle, lancés en Novembre dernier, avancent à un rythme appréciable et seront réceptionnés d'ici à la fin du mois en cours, a ajouté M. Balah [?], le conservatoire de musique de Constantine dispense des cours de solfège, de guitare, de piano, de violon, de luth, de mandoline, en plus de l'art dramatique. Les plus doués parmi les jeunes musiciens peuvent avoir à l'atelier de Malouf, un genre représentant le fin du fin à Constantine. Le conservatoire communal Abdelmoumen- Bentobal de Constantine est également ouvert aux associations culturelles dispensant, au titre de leurs activités, des cours de musique.»10

DANS LE DOMAINE DES AFFAIRES RELIGIEUSES

-Les Mosquées sont aussi concernées par les travaux de réhabilitation.

Neuf mosquées de la Vieille ville, à l'image de Sidi-Lakhdar, Sidi-Abdelmoumen et Sidi-Mimoune.

« En réhabilitant la grande mosquée de Constantine une découverte a trait aux restes du mur de la cour et du minaret originel de la grande mosquée de Constantine. Un lieu de culte dont une partie avait été détruite entre 1867 et 1869 par l'administration coloniale pour pouvoir aligner l'ex- rue Nationale (aujourd'hui Larbi Ben M'hidi) a souligné le conférencier. S'agissant des restes de l'ancien minaret de la grande mosquée de Constantine, découverts après le décapage d'une partie de la mosquée lors de travaux de réhabilitation M. Taoutaou a précisé que les analyses effectuées par le CNRPAH ont permis d'identifier «formellement» cette découverte. Il a également fait savoir qu'en se référant au plan cadastral de Constantine, élaboré par l'administration française au début de l'année 1867, la découverte se situe exactement làoù la cour et le minaret de la mosquée ont été localisés dans le plan de 1867. Pour l'antenne du CNRPAH, ces découvertes contribueront à enrichir et à approfondir davantage une partie de l'histoire de cette ville bimillénaire.»11

Quant à la mosquée Emir Abdelkader, elle est vraiment très frappante tant par sa grandeur que par l'éclat de son architecture ainsi que par la majesté de sa décoration. La salle de prière est très spacieuse et peut recevoir jusqu'à 12000 fidèles. Une coupole colossale et ensorcelante trône cette mosquée culminant à 64 mètres où sont gravées précieusement (Asma' Allah al-?usná). Mais malencontreusement en ce qui concerne son esplanade «dont la sublime image se confond avec cette belle architecture, n'existera désormais que sur les vieilles cartes postales. C'est que des travaux de réhabilitation entamés le 10 mars 2014 dans le cadre de l'évènement» Constantine capitale de la culture arabe 2015" ont démoli cette esplanade qui incarnait à elle seule et à merveille cette culture arabe. Afin de préserver cet ouvrage, des correspondances d'alertes (dont copies sont en notre possession) ont été envoyés au DLEP, datant du 17 Mai 2014 et du 13 Janvier 2015, par le comité du complexe de la mosquée Emir Abdelkader, où il est relevé, «Nous assistons impuissants à la démolition de la totalité de l'esplanade?, nous enregistrons la démolition intégrale des installations existantes y compris les candélabres, le réseau d'eau potable, le réseau d'incendie, les jets d'eau, les espaces verts?» Ceci, bien que, nous a informé M. Benabderrahmane, le président du comité de la mosquée EmirAek, les plans de 40 installations souterraines, de locaux, de différents réseaux, de l'éclairage aient été remis le 17 décembre 2013, c'est-à-dire avant l'entame des travaux pour que l'entreprise chargée de la réhabilitation en tienne compte lors de la réalisation des travaux. Par ailleurs, une route a été tracée au niveau du talus ouest malgré les recommandations de tous les bureaux d'études qui se sont succédés au niveau de la mosquée, « de ne pas chahuter ce talus car cela engendrera le glissement des résidences se trouvant en amont de ce versant, un glissement s'étant déjà produit au début des années 80», souligne notre interlocuteur. Le ministre des affaires religieuses et des wakfs a été également saisi par le comité, à la suite de quoi une délégation présidée par l'Inspecteur général du ministère s'est déplacée sur site le 8 octobre 2014 à laquelle on a remis, précise-t-on, un support magnétique (CD) retraçant l'état initial et les travaux en cours. «On est en train de saccager tout ce qui existait sur terre et sous terre», lancent attristés, les membres du comité, en affirmant que le projet ne sera jamais terminé comme il était auparavant et qu'il ne sera pas prêt pour le début des festivités de "Constantine capitale de la culture arabe 2015". Signalons que chose étrange et paradoxale, le fait que les images de l'ancienne esplanade inexistante actuellement, défile en boude sur l'écran publicitaire de la place La Brèche et que la mosquée Emir Abdelkader et automatiquement son ancienne esplanade soient retenues comme sujet phare dans une exposition de l'art contemporain au cours de ces prochaines festivités. On ne sait pas que cette ancienne esplanade n'est plus! Même le DEP nous dira à ce propos qu'il n'était pas là au moment de ce choix ou de cette décision de réhabilitation contestée.» 12

LES ZAOUÏAS SONT AUSSI EXAMINEES POUR LES TRAVAUX DE RESTAURATION

«Des projets portant sur la réhabilitation de huit (8) zaouïas de la wilaya de Constantine viennent d'être lancés, en prévision de la grande manifestation «Constantine capitale de la culture arabe 2015», a-t-on appris à la direction des affaires religieuses. L'opération, inscrite dans le cadre de la préservation du patrimoine matériel de la vieille ville de Constantine est pilotée par l'Office de gestion et d'exploitation des biens culturels protégés (OGEBC), a précisé à l'APS M. Sahouane Bekhti, chef de service des wakfs au sein de cette direction. Les actions retenues ciblent les zaouïas en état de dégradation avancée. Elles seront menées en tenant compte les aspects architectural et historique de ces constructions anciennes, a ajouté le même responsable, précisant que les zaouïas Taïbia, Assaouia, Seyida Hafsa, Rahmania, Tidjania inférieure et supérieure, Abou Abdellah Ech-Cherif et Sidi-Djelis sont concernées par ces travaux de restauration.[?] La réhabilitation de ces zaouïas a joué un rôle important dans la défense de l'intégrité du territoire national et contribue à l'enseignement du Coran, a ajouté M. Sahouane Bekhti, rappelant que la ville de Constantine dispose de dix zaouïas remontant à l'époque ottomane.»13

-Une campagne de sensibilisation sera menée en parallèle auprès des habitants et des commerçants des quartiers concernés par ces opérations de réhabilitation, a-t-on souligné de même source.

La mise à niveau sur le plan des programmes concernera aussi la maison de la culture Al Khalifa et le siège du Théâtre régional de Constantine. Cette première sera promue au rang de palais de la culture dont le taux d'avancement des travaux est estimé à 95% selon l'architecte du projet M. Farid Deghbouge. La bâtisse Al Khalifa adjointe à un bâtiment ancien (ex siège d'Algérie) travaillée soigneusement par des spécialistes du domaine ne fera incontestablement que satisfaire les constantinois. Les salles de spectacle, de musique et de conférence abritées dans cette aire de 3000 m² seront leurs lieux de culture, de détente et de loisir. Ceci dit, la maison de culture Al Khalifa, la médersa et le centre des arts (ex siège de la wilaya) seront un plus pour la future capitale de la culture arabe 2015 d'après le wali M. Hocine Ouadah qui a rappelé Jeudi le 05-02 2015 que la salle de spectacles de 3000 places, en voie de finition à la cité Zouaghi - Slimane pourrait satisfaire à couvrir les mouvements culturels entrevus dans la cadre de la manifestation.

Les autres projets seront réceptionnés tout au long de la manifestation, soit entre 2015 et 2016, ajoutera-t-il.

Le palais de culture Malek-Haddad devra être achevé d'ici à la fin du mois de Février en cours, selon le planning arrêté de concert avec la direction des équipements publics (DEP). «Des projections de films une soixantaine à peu près seront programmées dans le cadre de la manifestation et se feront au niveau des salles d'une capacité respective de 150 et 300 places.

Nous ne pouvons pas évoquer une ville grandiose représentant la culture du monde arabe sans parler du septième art ? Suivant une étude réalisée à Constantine concernant ce propos, les trentenaires et moins ignorent ce qu'est un cinéma et n'ont jamais apprécié un film ou quoique ce soit dans une salle de cinéma. Pis encore depuis la clôture des salles de cinéma de la ville des aigles il y a deux décennies, un état alarmant voire inquiétant les habite. Quatre d'entre elles El-Andalous, El- Anouar, Numidia et le Rummel ont été louées à des privés sans aucune activité jusqu'à nos jours. Un tel agissement a mis «la ville du savoir» dans uneconfusion totale voire une déculturation contrairement à Annaba et Alger.

«Mais un bureau d'études consacré en ce droit travaillera dans le cadre d'un groupement et sera chargé de l'étude et de la réalisation des projets des salles de cinéma. Concernant les cinq principales salles de cinéma de la ville en cours de réhabilitation ne seront probablement pas prêtes pour l'événement. Ces salles seront par la suite dotées d'un matériel de projection numérique. Il est à noter que cinq longs métrages et neuf films documentaires seront produits dans le cadre de la manifestation.»14

L'inauguration de la manifestation culturelle sera aussi bien folklorique que festive selon ses responsables. Elle aura lieu le 15 avril 2015 à 17 heures avec un festival populaire et «une parade de défilés de 21 chars correspondant aux pays arabes participants, par l'incorporation d'hymne symbolisant chaque pays, proposition retenue par le commissaire de la manifestation M. Samy Bencheikh El Hocine qui s'en est félicité»15

Le public ainsi informé aura lui aussi l'honneur de contribuer à cette cérémonie d'ouverture. Un programme varié, distinct est attendu pour affecter toute la ville de Constantine avec la participation de 22 pays et six régions d'Algérie. Cette manifestation accueillera aussi des participants non arabes ?les pays non arabes concernés sont ceux ayant quelque chose à partager avec la culture arabe ?dira Mme Khalida Toumi l'ancienne Ministre de la culture. ?Les pays non arabes mais qui partagent avec les Arabes un patrimoine ou un aspect de la culture seront les bienvenus à cet évènement que Constantine s'apprête à accueillir avec fierté et joie? a-t-elle indiqué.

Des spectacles d'expression musicale et chorégraphique feront le jour en démontrant le riche patrimoine culturel du pays. Il y a aussi dans ce contexte un programme de nuit pour que la ville puisse s'illuminer avec ses grandes artères et de feux d'artifices. «Affirmant que la lumière artistique est «le soleil de la nuit», ce professionnel de l'éclairage, soutenant que ce projet lumière est une «occasion rêvée» pour que la cité du Vieux Rocher «se réveille le soir» et puisse dévoiler toute sa splendeur, Alain Guilhot le grand pionnier de la lumière architecturale au monde a déclaré qu'une entreprise algérienne partage avec lui la mission d'illumination des sites phares de la ville. En effet et d'après les responsables de la luminosité de la ville, 30 sites à Constantine auront la possibilité de s'éclairer. On rappellera entre autres le palais de justice, la grande mosquée Emir-Abdelkader, la Médersa, la maison de l'agriculture, le site du 8ème art qu'est le théâtre et le monument-aux-morts Nous citerons ainsi sept ponts déjà existants ainsi que le Transrhumel, en cours de réalisation.

Le projet est actuellement en phase de «concertation» avec les différentes instances concernées, a encore ajouté l' architecte Alain Guilhot, ajoutant que l'opération d'illumination des monuments de la ville «sera prête» avant le 16 avril 2015, date du début officiel de l'évènement Constantine capitale de la culture arabe 2015.» 16

«Mais aux dernières nouvelles, le pré-contrat signé entre la wilaya de Constantine et Alain Guilhot pour la mise en lumière d'un nombre de sites de Constantine, notamment la mosquée Emir Abdelkader et les ponts, vient d'être résilié si l'on en croit les déclarations faites le 25- 11 -2014 par le DUC à notre journaliste, N. Benouar. Mahdi Habib a affirmé que ce contrat est «résilié de facto» puisque les deux parties (qui devaient composer la société commune) se sont séparées. Nourri Nesrouche»17.

Á suivre