Décidément, Gourcuff, travaille toujours dans l'urgence, en raison de
l'exigence des résultats. Ce fut le cas, lors des éliminatoires de la CAN 2015,
ce qui l'a empêché d'approfondir son plus cher projet, donner à l'EN un style
collectif, conforme aux potentialités de ses joueurs. Mardi, il a dérogé de son
cher système de base, passant du 4-4-2 au 4-1-4-1 pour assurer le score et la
qualification, devenue incertaine après le revers subi face au Ghana. Il faut
dire que les Sénégalais ont mis tout leur poids physique dans ce ?mano à mano'
qui a tenu en haleine les millions de supporters algériens. La satisfaction,
c'est d'avoir constaté que les ?Verts' ont répondu à l'attente, dans ce
domaine, eux qui sont pour un football technique et collectif.
En première période, ils ont réussi à développer leur jeu, grâce, il faut
le préciser, au but inscrit, très tôt, par Mahrez. Cette réalisation a instauré
la confiance dans leurs rangs, alors que le doute commençait à apparaître dans
le camp sénégalais. Cette particularité était visible par le nombre élevé
d'agressions sur nos représentants et particulièrement sur Brahimi, considéré,
à juste titre, comme l'inspirateur de l'équipe d'Algérie. En seconde période,
les poulains d'Alain Giressse, dos au mur, ont accéléré la cadence, obligeant
les Fennecs à se replier dans leur périmètre. Franchement, beaucoup de fans
n'en menaient pas large, craignant que la défense algérienne ne commette une
faute, lourde de conséquences. Nous avons, alors, vu une équipe nationale jouer
en bloc, faisant preuve d'une solidarité exemplaire. Certains reporters sur
place (une minorité) ont reproché à Feghouli et à ses coéquipiers de ne pas
occuper leurs postes. Ils ne pouvaient pas le faire puisqu'ils prêtaient main
forte à leurs partenaires de la défense. On a, alors, découvert que les ?Verts'
ont des aptitudes pour les contres, dont le but de Bentaleb fut la plus
parfaite illustration. Des analystes sur place ont vu, dans ce résultat, la
victoire de Gourcuff sur Giresse qui ne s'attendait pas à un tel scénario, et à
l'organisation tactique des Algériens. L'autre remarque a trait à la gestion
d'une équipe, en cours de match. Certains entraîneurs, dont Gourcuff fait
partie, rechignent à procéder à des changements, de peur de perdre les
automatismes qui leur sont si chers. En revanche, d'autres techniciens
préfèrent faire tourner leur effectif pour apporter de la fraîcheur et,
parfois, pour ménager leurs cadres. Les deux méthodes sont respectables et
Giresse a utilisé ses trois remplaçants pour arriver à ses fins. Cette fois, il
a échoué et Gourcuff se félicite, après coup, d'avoir procédé à des
remplacements, finalement, positifs. A présent il faudra récupérer et attendre,
de pied ferme, le prochain adversaire.