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Plus de 240 véhicules volés ces deux dernières années

par J. Boukraa

Les services de sécurité et à leur tête la Gendarmerie nationale d'Oran ont ouvert l'année écoulée une multitude d'enquêtes approfondies suite au vol de 132 véhicules. Une véritable course contre la montre est engagée pour démanteler le plus vite possible les réseaux de malfaiteurs à l'origine de ces vols. D'autant plus que ces malfaiteurs ne semblent reculer devant rien. Le plus surprenant, c'est que ces délits sont enregistrés à travers toute la wilaya et sont commis de jour comme de nuit. Les malfaiteurs sévissent même dans les quartiers considérés comme résidentiels et tranquilles. Ainsi, durant la même période, 23 véhicules volés ont été récupérés. Durant les deux dernières années, 245 véhicules ont été volés dont 74 ont été récupérés. Parmi les méthodes les plus usitées, le recours à des femmes comme appâts pour attirer les victimes. Le phénomène n'est, certes, pas récent. Mais les propriétaires de voitures s'inquiètent ces derniers mois de la recrudescence des vols. Selon une étude faite par la Gendarmerie nationale, à l'origine de la hausse du trafic de véhicules, le développement des moyens techniques utilisés, outre l'apparition de réseaux professionnels dans ce domaine et l'augmentation du nombre de véhicules importés par des privés. Il est à noter que le véhicule volé est souvent maquillé et le numéro de châssis falsifié grâce à des techniques informatiques. La falsification des documents de voitures volés se fait souvent avec la complicité d'agents de différentes administrations. Dans ce sens, les services de sécurité ont pris « plusieurs mesures préventives pour mettre fin au phénomène ». Il est clair que les services de sécurité adaptent également leurs méthodes d'investigation, mais les automobilistes ne ferment pas l'œil. Y compris chez eux. Ils sont tout simplement traumatisés. Selon une étude sur le phénomène faite par gendarmerie, les voleurs utilisent deux méthodes. La première est classique où les voleurs ont recours à un matériel simple qu'on peut trouver sur le marché (tournevis, arrache-clous.. etc.) alors que dans le deuxième mode opératoire, plus développé, les voleurs exploitent les moyens technologiques, notamment un matériel spécial (une clé standard, un appareil qui permet de désactiver l'alarme à distance, utilisation des clés qui contiennent des puces formatées, etc.). Il faut savoir que les voleurs ne prennent plus de risques et ne s'attaquent plus aux véhicules vétustes. À cet effet, cette étude précise que les véhicules neufs, de différentes marques (asiatique et européenne) sont la cible privilégiée des malfaiteurs. Les jeunes filles sont devenues aussi une arme fatale entre les mains des voleurs de voitures. Ces femmes attirent l'automobiliste dans un endroit isolé où attendent des complices. Il est alors obligé d'abandonner sa voiture sous la menace. Généralement, les véhicules volés sont décortiqués et revendus en pièces détachées avec la complicité de professionnels du métier. Aussi, le passage à l'acte est souvent prémédité et la victime est ciblée au préalable. D'autre part, après les enjoliveurs, rétroviseurs, antennes radio, lecteurs CD, voici le tour des insignes. Plus particulièrement l'insigne arrière des voitures. Depuis quelques semaines le phénomène a pris des proportions alarmantes. Des dizaines de propriétaires de ce type de voitures ont fait les frais de voleurs. Selon certains vendeurs d'accessoires, l'insigne du losange ou autres, représentant la marque d'automobile, ne serait posé sur le hayon que par simple pression, donc très facile à enlever. Ce dernier serait ensuite négocié par des receleurs à un prix oscillant entre 3500 et 4000 dinars. Cette nouvelle vague de vol d'accessoires agacent et irrite au plus haut point les propriétaires des véhicules qui ne savent plus à quel saint se vouer.