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Google veut acheter Softcard pour concurrencer la solution Apple Pay

par Farid Farah

Depuis la sortie de l’iPhone 6 doté du service Apple Pay, qui a rapidement gagné du terrain, la guerre entre Google et Apple s’est accentuée. Devant les difficultés de son service de paiement mobile, Wallet, Google lorgne sur Softcard pour tenter de concurrencer la firme à la pomme. C’est loin d’être acquis…

Comme son concurrent éternel Apple, Google veut associer le NFC (Near Field Communication) à l’authentification par empreinte digitale. Le géant de la recherche sur Internet a l’intention d’acquérir Softcard (ex-Isis Mobile Wallet), une société spécialisée dans la fourniture des services de paiements mobiles dont le statut n’est d’autre qu’une joint-venture entre les opérateurs des télécommunications AT&T, Verizon et T-Mobile. Selon le site TechCrunch, spécialisé en TIC, des pourparlers sont en cours entre les opérateurs américains et Google pour concrétiser une vente de Softcard au prix de 100 millions de dollars. Les observateurs qualifient ce prix de médiocre et le justifient par le fait que les projets de ce fournisseur de solutions de paiement électronique n’ont jamais décollés et le lancement du logiciel de paiement en ligne, qui porte également le nm de Softcard, n’a pas tenu ses promesses. Pire, la société perd quotidiennement 500.000 dollars dans le chapitre des dépenses salariales et du coût de la recherche et du développement. Les propriétaires de Softcard ont investi plusieurs centaines de millions de dollars dans le développement du logiciel de paiement mobile mais n’ont pas rencontré le succès escompté et l’entreprise avait annoncé début janvier le licenciement d’une soixantaine de personnes.

Ainsi, Google en profite pour s’accaparer du savoir-faire de Softcard. TechCrunch, affirme que la partie ne sera pas facile et risque d’aller vers une vente aux enchères puisque les deux géants, PayPal et Microsoft, sont également intéressés par l’achat de Softcard. Même si certains connaisseurs estiment que c’est Google qui aura le dernier mot. Les arguments de ce pronostic sont nombreux, mais le plus apparent est le fait que Google est le seul qui possède une infrastructure réseau mondiale composée d’utilisateurs de terminaux mobiles fonctionnant sous Android, son système d’exploitation mobile. En clair, il est le seul à pouvoir lancer une solution concurrente à celle d’Apple baptisée Apple Pay, puisqu’il fournit déjà la solution du porte-monnaie électronique qui rassemble les cartes bancaires et de fidélité des usagers. Concrètement, les utilisateurs de terminaux Android qui sont en fait des abonnés de Google, puisqu’ils activent leurs terminaux via la messagerie électronique Gmail, vont ajouter au porte-monnaie électronique les informations de leurs cartes bancaires. Aussi, les compagnies de télécommunications propriétaires de Softcard privilégieraient toutefois une transaction avec Google car elles possèdent déjà un système de partage des revenus avec la société, précise encore le Wall Street Journal Online.

Vers un nouveau système de paiement mobile

La solution de paiement électronique de Google sera alors installée dans les magasins pour permettre aux usagers d’utiliser les paramètres biométriques et la technologie NFC insérés dans leurs terminaux pour effectuer leurs transactions, sans besoin de déverrouiller l’appareil ou de faire appel à une application. De plus, l’un des grands objectifs de Google, à travers l’acquisition de Softcard, est l’adoption d’un nouveau système de paiement mobile dans lequel la confidentialité des données est assurée. En effet, l’utilisateur de la future solution de Google ne sera obligé d’être prudent pour que le vendeur n’intercepte pas ses coordonnées personnelles. Ce vendeur ne pourra pas voir le nom, le numéro de carte bancaire ou le code de sécurité du client. Ce qui réduit le risque de la fraude. Mais, il faudra attendre pour savoir si Google va suivre Apple dans la même démarche. Celle de stocker les informations des identifications des usagers sur une carte à puce insérée à l’intérieur du terminal lors de sa fabrication. Tout dépend du type de relation qu’aura Google avec les opérateurs de la téléphonie mobile. Si cela se réalise, Apple Pay ne sera pas la seule solution qui fonctionnera avec les cartes Visa, Mastercard et American Express des plus grandes banques américaines (Bank of America, Capital One Bank, Chase, Citi et Wells Fargo), qui représentent 83% des achats par carte de crédit aux Etats-Unis. Google veut sa part de ce marché fleurissant. Forrester Research prévoit en effet que le marché des paiements mobile fera plus que quadrupler d’ici 2017, pour atteindre 90 milliards de dollars aux Etats-Unis.